REFORME DES LYCEES… Tous en grève le 3 décembre !

Le gouvernement fait la sourde oreille. Depuis des semaines, les lycéens se mobilisent dans toute la France contre les projets de casse de l’Éducation. Chatel veut un « grand débat »… Mais quand les lycéens l’ouvrent, on leur envoie les flics, les mesures administratives, les lettres aux parents…

La réforme se fait à moyens constants, c’est-à-dire en continuant les coupes budgétaires, les suppressions de postes… L’UMP dit qu’il n’y a pas besoin de plus de moyens pour réformer les lycées… En fait, la pénurie dans l’Éducation est justement le prétexte à une réforme qui va considérablement dégrader nos conditions d’études, mais aussi notre avenir.

Les dernières annonces concernent les emplois du temps dans chaque filière. Chatel prévoit de spécialiser encore plus les parcours. Selon son bac, on ne pourra plus faire les études de son choix, car on aura été préparé à un parcours bien précis. Certes, il existera des passerelles entre les filières. Mais elles seront à sens unique : de général vers technologique, de techno vers pro… Des filières menant à des études longues vers celles menant à des études courtes… Et des diplômes avec moins de valeur sur le marché du travail.

Avec le bac « à la carte », on choisira ses matières et sa spécialité. Par exemple, en L, on pourra choisir entre « Droit et enjeux du monde contemporain » et… Arts du cirque. On passera certaines épreuves au sein de son lycée, ce ne seront pas les mêmes que dans le lycée voisin. Le diplôme ne sera plus le même sur tout le territoire.

Avec les parcours individualisés, certains approfondiront le programme pour se préparer au supérieur tandis que les autres auront des cours de soutien ou des heures de découverte de l’entreprise – comprenez : des stages non rémunérés. On pourrait applaudir l’offre de cours de soutien. Mais ceux qui ont les moyens de se payer des cours privés continueront de le faire et au lycée, ils iront en heures d’approfondissement. Seuls les plus pauvres se cantonneront au programme minimum, qui ne prépara pas à des études longues.

Ce n’est pas l’avenir que nous voulons, nous futurs bacheliers, étudiants et travailleurs ! Nous voulons des diplômes de qualité au lycée comme dans le supérieur, qui donnent des droits dans le monde du travail ! Notre avenir, c’est par le rapport de force que nous le construirons !

Non aux livrets de compétences !

Non aux épreuves « en cours de formation » !

Non à la baisse des contenus !

Arrêt des suppressions de postes !

Embauche des personnels nécessaires, des moyens à la hauteur des besoins !

Des diplômes nationaux et de qualité !

Droit de grève, banalisation des cours les jours de manif !

Non aux flics sur les lycées !

Non aux brigades d’intervention, à la vidéosurveillance et aux détecteurs de métaux !

Etat des lieux de la mobilisation du 24 novembre

Agen : une soixantaine de lycéens en manifestation.

Caen : une AG sur un bahut. 800 en tout à la manif.

Dijon : un lycée bloqué. 500 lycéens en manifestation et reconduite de la grève dès jeudi 26 novembre. Un quotidien régional osait titrer vendredi que les lycéens manifestaient « sans savoir pourquoi »… Ils sont bien décidés à lui répondre !

Grenoble : 800 lycéens en manifestation. Une AG inter-lycées mercredi 25.

Lille : une tentative de blocage et une cinquantaine de lycéens à la manifestation.

Limoges : 200 lycéens en manifestation.

Le Mans : 400 lycéens en manifestation. Un lycée bloqué.

Marseille : 3 lycées bloqués. Entre 150 et 200 lycéens en manif malgré une arrestation…

Mulhouse : plusieurs tentatives de blocages. Manif rejointe par des lycéens de Colmar avec une répression policière forte avant de rejoindre le cortège des profs… Un lycéen a été interpelé.

Nîmes : un lycée bloqué le 24, cinq (sur 5 !) le 25 et le 26, gros affrontements avec la police qui essaie de monter les lycéens les uns contre les autres

Quimper : 350 lycéens à la manif, trois bahuts. Un lycée bloqué. Région parisienne : une dizaine de lycées bloqués et autour de 2500 lycéens en manif.

Reims : 400 lycéens en manifestation. Le 19, quatre ont été condamnés en comparution immédiate à trois mois de prison avec sursis pour avoir participé à un rassemblement contre la venue de Chatel, Pécresse et Fillon !

Rennes : entre 1500 et 2000 lycéens en manifestation. Appel à une nouvelle manif le jeudi 3 décembre. Des tentatives de blocage sur 7 lycées. Cinq ont débrayé.

Rouen : presque tous les lycées de la ville bloqués malgré une forte présence policière. 700 lycéens rassemblés devant l’hôtel de ville.

Toulouse : une centaine de lycéens en manifestation. Une coordination lycéenne.

A Nantes, la lutte est reconduite !

La mobilisation lycéenne s’étend, après la réussite de la manif du mardi 24, les cinq blocages ont été reconduits, plus un sixième le mercredi. Jeudi, on en comptait 11 ! Les charges de CRS, coups de matraques n’ont fait qu’amplifier le mouvement. Après les manifs, les lycéens ont pris l’habitude de se réunir en assemblées générales inter-lycées et décider des actions à venir. C’est en faisant cela plusieurs fois depuis le début de l’année qu’ils ont pu en arriver là. C’est l’exemple à suivre !

Rapport de force à Jules Ferry, Conflans-Sainte-Honorine (78)

Pour le 24, les lycéens voulaient aller en manif sans être sanctionnés pour absentéisme… Ils ont donc prévu de bloquer… Mais la direction du lycée a plié : elle a promis de ne pas comptabiliser les absences si les lycéens ne bloquaient pas. Si tous les proviseurs pouvaient être aussi raisonnables !

Les administrations s’énervent à Nancy

7 lycées bloqués. Manif de débrayage inter lycées qui a rassemblé jusqu’à 2500 personnes. Prochaine le 3 décembre.

L’organisation départementale de la coordination lycéenne 54 appelait à bloquer les lycées, ce qui a été suivi dans 7 bahuts. Sur le lycée Chopin, il y a eu des violences physiques exercées par le proviseur contre les lycéens qui bloquaient et des menaces de faire figurer la mention « gréviste » dans le dossier scolaire. De même à Poincaré et Loritz, où les administrations ont menacé de poursuivre en justice des lycéens.

Mardi 24 novembre, partout en France, des manifestations regrouperont Lycéens, enseignants, postiers, universités, travailleurs avec ou sans papiers pour protester contre les politiques du Gouvernement.

Réforme du lycée, Masterisation, ils veulent faire de nous des précaires toute notre vie !

Après que les lycéens avaient fait reculer Darcos l’an dernier, c’est avec un esprit revanchard que le gouvernement sort un nouveau projet… de réforme !

Celui ci se met en place dans un contexte déjà chargé : 16 000 suppressions de postes de profs et un nombre record de problèmes d’inscriptions dans les lycées. Mise en place de flics dans les lycées (brigades spécialisées). Remise en cause du Bac national : les bahuts géreront eux-mêmes les 2 heures d’aide personnalisée par semaine (qu’ils devront se débrouiller pour caser dans les emplois du temps), le ministère ne dit rien sur le passage des épreuves de langues au Bac (Sarkozy ayant annoncé des épreuves orales potentiellement différentes selon les lycées).

Du côté des facs, un nouveau rapport sur la masterisation est paru la semaine dernière. Il confirme la volonté du gouvernement de faire disparaître les IUFM et de s’attaquer aux concours de l’éducation. Concrètement, les concours des IUFM passent du niveau licence au niveau master. Sous couvert d’élever le niveau de qualification, le contenu de la formation sera affaiblie. Cela aura pour conséquence que nous devrons financer une année supplémentaire à notre charge. De plus, Chatel a annoncé que les concours se passeraient durant le M2, ce qui signifie qu’en un an, il faudrait passer le concours, rédiger le mémoire, faire son stage (et d’abord en trouver un), le tout sans être rémunéré puisque le statut de fonctionnaire stagiaire disparait. La volonté à terme sera de casser le statut de fonctionnaire en remplaçant les profs par des contractuels précaires qui n’auront eu que le master. La volonté du gouvernement est claire : faire baisser le coût du travail en cassant nos diplômes, seules protections collectives sur le marché du travail. Le BEP supprimé, le Bac différent à terme d’un lycée à l’autre, le passage du diplôme standard, pour un emploi décent, de la Licence au Master… et l’instauration d’un livret de compétences individuelles qui remplacera les diplômes ouvre la porte à la concurrence généralisée entre les salariés.

Mardi 24 novembre, Tous en grève !

Mardi 24 Novembre, l’ensemble de l’éducation, les lycéens, les postiers ainsi que les travailleurs du CROUS seront en grève à l’appel de leurs syndicats. C’est la première journée de grève et de manifestation de l’année regroupant les lycéens, les étudiants et les salariés… organisons nous pour qu’elle ne soit pas la dernière ! Dès maintenant, nous devons nous réunir en Assemblées Générales pour discuter des suites à donner à cette journée pour construire un mouvement d’ensemble des jeunes et des travailleurs, une grève générale, seule à même de mettre un coup d’arrêt aux politiques de la classe dirigeante qui visent à liquider l’ensemble de nos acquis sociaux !

Violences policières inacceptables contre des lycéens mobilisés à Reims !

Alors que la contestation monte dans les lycées, François Fillon, Valérie Pécresse et Luc Chatel se sont rendus jeudi 19 novembre au lycée Roosevelt de Reims. Le gouvernement poursuit sa politique de liquidation de l’Education : dizaines de milliers de suppressions de postes, mise en concurrence des lycées, individualisation des parcours, flicage des lycéens. Près de 200 lycéens s’étaient rassemblés avant l’arrivée de la délégation gouvernementale aux abords du lycée pour manifester leur mécontentement face à ces attaques contre leurs droits et leur avenir. Les gendarmes mobiles ont attaqué le rassemblement lycéen avec une violence, blessant de nombreux lycéens dont un est encore hospitalisé. Douze lycéens ont également été interpellés sans aucun motif. Ils ont été placés en garde à vue puis ont été jugés en comparution immédiate. Quatre écopent de 3 mois de prison avec sursis et un d’1 mois avec sursis… Pour des violences qu’ils auraient commises, sans preuve, sans possibilité de préparer leur défense, et alors que ce sont bien les flics qui ont chargé les manifestants, pas le contraire ! Il s’agit d’une volonté d’étouffer toute. C’est bien le dialogue vu par Sarkozy !

Dijon

250 en manif le 17 novembre et plusieurs lycées bloqués.

Grenoble

Quatre lycées se sont mobilisés le 17 novembre après plusieurs tentatives de blocages. Ils étaient plus de 500 en manif, tous d’accord pour se retrouver encore plus nombreux le 24 !

Le Mans

Une quinzaine de lycéens se sont rassemblés le 17, représentant la plupart des bahuts de la ville. Des assemblées générales se sont tenues presque dans chacun d’eux, avec par exemple plus de 100 personnes au lycée Bellevue.

Nantes

Deux lycées étaient bloqués le 17 et une manif a eu lieu l’après-midi. Une AG inter-lycées avait eu lieu la veille, et d’autres avaient eu lieu depuis le début de l’année.

Perpignan

Une manif a réuni des lycéen-ne-s de cinq lycées.

Rennes

Des AG se sont tenues lundi 16 novembre sur trois lycées. deux étaient bloqués mardi matin et la manifestation a réuni 1000 personnes l’après midi ! Une AG inter-lycées a eu lieu après, 14 lycées étaient représentés !

Rouen

Un lycée, Val de Seine, était bloqué et les lycéens de Corneille, Camille Saint-Sens, Blaise Pascal, Jeanne d’Arc et Sembat se sont également mobilisés. Une manifestation a réuni environ 1500 lycéens.

Mais aussi

Des AG, blocages et manifs ont eu lieu à Agen, Toulouse, Nogent-le-Retrou, Montreuil-sur-Mer dans le 92, le 94, à Paris, Quimper, Dinard…