NOS VOEUX POUR LA RENTREE : PAS DE QUARTIER POUR LE GOUVERNEMENT !

C’est la fin de la crise… ou pas ! En fait, cela dépend de quel point de vue on se place. D’après les vœux de Sarkozy pour la nouvelle année, le plus gros de la crise est derrière nous. Sans doute s’adresse-t-il aux patrons du CAC 40 qui ont gagné 21 milliards de profits au premier semestre 2009…

Par contre pour les jeunes et les travailleurs la sortie de crise n’est pas pour tout de suite ! Des centaines de milliers de licenciements sont prévus. L’INSEE prévoit 125 000 suppressions d’emplois supplémentaires et un taux de chômage officiel supérieur à 10 % en juin 2010… Contrairement à ce qu’en dit Sarko, la crise n’est pas du passé. Et ce sont toujours les jeunes et les travailleurs qui continuent à en payer les frais. Mais même pour les patrons la « fin de la crise » est bien artificielle tant elle est dépendante de mesures exceptionnelles. Difficile de s’étonner d’un retour de la croissance après que des milliards d’euros aient été injectés dans le système pour le sauver !

Le patronat a donc toujours besoin de réorganiser en profondeur le capitalisme. C’est d’ailleurs pour ça que les licenciements se poursuivent. C’est aussi pour ça que le gouvernement ne lâche rien et déroule ses contre-réformes les unes après les autres. Mais l’actualité, c’est aussi la rage et la colère sociale qui s’expriment toujours par de multiples luttes. Certains salariés (GRDF, Pimkie, …) étaient en lutte et en grève y compris pendant les fêtes. En région parisienne, une grève suivie par près de 100% des salariés s’est déroulée sur le RER A. Et depuis plus de 2 mois maintenant, 6000 travailleurs sans-papiers sont en grève pour obtenir leur régularisation. Cette grève exemplaire montre bien que même les plus exploités sont prêts à lutter avec détermination.

En Janvier, nul doute que ces combats continueront face à la poursuite des attaques. Et nous avons les moyens de faire plier le gouvernement. Mais pour ça, nous avons besoin de plus que de résistances isolées. Face à l’ampleur de l’offensive du gouvernement, il faut faire converger les mobilisations actuelles pour construire une grève d’ensemble des jeunes et des salariés. Les lycéens ont commencé à montrer la voie avant les vacances en se mobilisant contre la réforme de Chatel. Les IUFM étaient aussi dans la rue contre la masterisation des concours à côté des étudiants en IFSI (instituts de formation en soins infirmiers). Ce que ces mobilisations ont en commun c’est la volonté de se battre pour avoir un avenir correct. Et c’est dans la rue que ça va se jouer.

Dès la rentrée nous pouvons continuer à foutre le feu ! Le 14 janvier sera la première journée nationale de mobilisation lycéenne de cette année. Partout nous devons préparer cette date en nous organisant collectivement, en assemblées générales, dans nos lycées, nos facs ou sur nos lieux de travail. Le 21 janvier, plusieurs syndicats appellent à la grève dans la fonction publique. Et le 30, une montée nationale aura lieu à Paris contre la réforme Chatel, la masterisation et la destruction des services publics.

C’est en nous appuyant sur ce type de dates que nous devons agir pour construire une mobilisation de l’ensemble des jeunes et des travailleurs, une grève générale seule à même de renverser la vapeur face à ce gouvernement de liquidation de nos droits et de nos acquis sociaux.

Voilà nos résolutions pour la nouvelle année !

RETRAIT DE LA RÉFORME DU LYCÉE !

En 2008, les lycéens avaient fait reculer le gouvernement sur la réforme des lycées. Cette année, il essaye de passer en force. Il n’y a plus toutes les mêmes mesures, mais il y a toujours le même but : faire des parcours plus individualisés avec moins de débouchés. La disparition de l’histoire-géo en terminale S a été la plus mise en avant. Mais ce n’est qu’un aspect. Le gouvernement veut donner moins de contenus à tous les diplômes et moins de possibilités de débouchés. On choisirait une filière, mais il n’y aurait qu’une petite partie d’enseignements et d’épreuves communs à tout le monde. La majeure partie du bac serait composée d’enseignements et d’épreuves différents d’un élève et d’un lycée à l’autre.

Avec les 2 heures d’enseignement individualisé, ceux qui ont le plus de difficultés et qui ne peuvent pas se payer des cours privés auraient des heures de soutien. Ceux qui n’auraient pas besoin de ce soutien continueraient à progresser pendant que les autres se cantonneraient au programme minimum. Ainsi certains feraient de l’approfondissement pour se préparer à aller dans l’enseignement supérieur tandis que les autres n’ayant pas cet approfondissement n’auront pas réellement de choix de poursuites d’études. Si on veut changer de filière, il y aura des « passerelles ». Evidemment ces passerelles ne marcheraient que dans un sens, de filières qui offrent le plus de débouchés à celles qui en offrent le moins.

L’objectif de la réforme et aussi intégrer d’autres éléments (activités culturelles, des voyages linguistiques, un engagement associatif, etc…) dans le cursus de chacun. Tout ça serait inscrit dans un « livret de compétences ». L’idée c’est que le bac n’ayant qu’un faible contenu, il ne serait plus considéré comme un diplôme important. Donc pour montrer ce qu’on a vraiment appris, il faudra un livret en plus et c’est ça que regarderont les universités ou les employeurs et non notre diplôme. D’un côté on aura ceux qui ont les moyens de faire des voyages (les mêmes qui n’auront pas besoin de soutien) et de l’autre ceux qui n’ont pas le temps ni les moyens.

Déjà un certain nombre de lycéens ont commencé à se mobiliser pour virer cette réforme. Au mois de janvier, des dates de mobilisations sont déjà prévues. C’est à nous de saisir l’occasion et d’organiser la mobilisation pour le retrait de cette réforme.

NON AU RACISME D’ETAT : DISSOLUTION DU MINISTÈRE DE LA HONTE !

En pleine crise, alors que des milliers de personnes sont licenciées, Besson et le gouvernement Sarkozy ont lancé un grand débat sur l’identité nationale pour disent-ils : « réaffirmer les valeurs de la République et la fierté d’être français ». Pourtant les différentes déclarations ou dérapages des personnalités du gouvernement réaffirment surtout le caractère raciste de ce débat et de leur ministère de l’identité nationale. Hortefeux à propos des musulmans : « C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes ». Sarkozy évoquant le résultat du référendum suisse sur la construction de minarets : « c’était l’illustration que les gens, en Suisse comme en France, ne veulent pas que leur pays change, qu’il soit dénaturé. Ils veulent garder leur identité ». Nadine Morano, lors d’un débat sur l’identité nationale, indiquant ce qu’elle attend « du jeune musulman » : « qu’il ne parle pas verlan, qu’il ne mette pas sa casquette à l’envers ». Frédéric Lefèbvre, apportant son soutien à Besson pour l’expulsion d’Afghans : « Alors que de nombreux pays du monde, dont la France, sont engagés en Afghanistan, qui pourrait comprendre que des afghans dans la force de l’âge n’assument pas leur devoir ? ».

Chasse aux sans-papiers, stigmatisation des immigrés, islamophobie : l’offensive raciste du gouvernement fait partie intégrante de ses réponses politiques à la crise actuelle. Elle tente de désigner des boucs émissaires pour que les véritables responsables puissent maintenir leur domination. Le débat sur l’identité nationale est un outil pour mener cette politique. Face à cela, nous affirmons que notre identité est internationale. Notre véritable ennemi est le gouvernement qui casse notre éducation, les services publics et continue de faire des cadeaux aux plus riches, qui expulse les sans-papiers et fait la guerre en Afghanistan. Ce sont aussi les patrons qui continuent de licencier à tour de bras et versent des salaires de misère.

C’est pourquoi nous sommes solidaires des salariés sans-papiers toujours en grève pour obtenir leur régularisation. Nous exigeons l’arrêt immédiat de ce débat raciste, la dissolution du ministère de l’immigration et de l’identité nationale, l’arrêt des expulsions et la régularisation de tous les sans-papiers.

S’ORGANISER POUR RÉSISTER ET RENVERSER CETTE SOCIÉTÉ !

Une chose est sûre, les dirigeants du monde veulent faire payer le prix de leur crise aux jeunes et aux salariés. Mais ils ne s’arrêtent pas là. Leur objectif est de faire de nous des précaires toute notre vie, chacun à notre place, sous-payés et avec des conditions de travail de merde ! C’est le sens de toutes les contre-réformes actuelles dans l’éducation, les services publics… C’est ça l’avenir que nous réserve le capitalisme. La crise actuelle prouve, une fois de plus, que ce système marche sur la tête. Les Etats aux services des capitalistes ont été prêts à débourser des milliards pour sauver les banques et le système alors qu’il n’y avait plus d’argent pour augmenter les salaires. Mais pour se sortir réellement de cette crise les capitalistes ont besoin de remodeler en profondeur le système. Réorganisation de la production, guerres… tous les moyens seront bons et comme d’habitude la note sera payée par les salariés et les peuples. Pour mener à bien ce projet, la classe dirigeante est parfaitement organisée. Elle s’organise même à l’échelle internationale avec le FMI ou la Banque Mondiale.

De notre côté, nous ne pouvons nous contenter de résister chacun dans notre coin. Aujourd’hui, nous sommes des milliers à nous mobiliser chaque année, sur nos lycées, nos facs ou sur nos lieux de travail. Mais très peu font le choix de s’organiser collectivement au quotidien. Les patrons eux sont organisés ! Le MEDEF et leurs institutions n’existent pas qu’au moment des luttes que nous menons ! C’est en permanence qu’ils sont organisés pour mener leurs attaques. Nous ne pouvons pas nous payer le luxe de ne chercher à agir ensemble qu’au moment des explosions sociales. Nous ne pouvons pas nous contenter de réagir au coup par coup à chaque nouvelle attaque. Nous avons besoin d’un projet cohérent pour les stopper et renverser le système !

C’est en partie pour cela que nous avons créé le Nouveau Parti Anticapitaliste. Le NPA cherche à rassembler tous ceux qui veulent agir ensemble de manière coordonnée, pour défendre une orientation qui permette aux luttes de gagner et qui porte la perspective d’une rupture avec le capitalisme, d’une transformation révolutionnaire de la société. Nous avons besoin de plus de militants qui au quotidien cherchent à prendre des initiatives pour construire les mobilisations pour résister à la politique de Sarkozy. La société que nous voulons construire, débarrassée de toute forme d’oppressions et d’exploitations, sera issue des luttes d’aujourd’hui. Pour résister et renverser cette société, il faut s’organiser !