Répression : une arme contre une nouvelle génération militante ?

B.A.C., B.V.U., Police Nationale, Police Municipale, C.R.S., G.I.G.N., Gendarmes, Douanes… sont autant d’institutions de l’État qui trouvent très facilement leurs homonymes dans les États du monde entier. Leurs rôles ? : « Assurer la sécurité des personnes et des biens en faisant appliquer la loi. » Mais qu’en est-il dans la réalité ? Un homme politique du XIXème siècle voyait ces institutions comme « des forces publiques particulières nécessaires, parce qu’une organisation armée autonome de la population est devenue impossible depuis la scission en classes… Cette force publique existe dans chaque Etat ; elle ne se compose pas seulement d’hommes armés, mais aussi d’annexes matérielles, de prisons et d’établissements pénitentiaires de toutes sortes ».

En suivant de près l’actualité, on voit que ces bras armés de l’État bourgeois retrouvent toujours leurs noms attachés aux termes de répression ou bavure. Vous vous souvenez de l’assassinat d’ Alexandros GRIGOROPOULOS, jeune de 15 ans, abattu par la police grecque ; de la mort de Ziad et Bouna à Clichy sous Bois ou encore de Mouhsin et Laramy à Villiers-le-Bel, morts provoquées par des agents de police toujours en activité. Il y a encore l’affaire de Hakim AJIMI mort par l’utilisation d’une clé d’étranglement, pratique d’interpellation policière condamnée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme.

Mais la répression policière est partout : de la rafle des sans papiers aux opérations violentes contre les enfants de Don Quichotte l’an dernier ; il y a aussi les lycéens et étudiants blessés par des tirs de flashballs ou des coups de matraques pendant les manifestations, ou encore la répression violente de la grève générale aux Antilles et la violence du G.I.G.N. contre les Kanaks… La liste est très longue et loin d’être terminée. L’utilisation de la violence est de plus en plus visible contre tous ceux qui veulent dire merde à cette société. Cette colère spontanée, cette révolte qui ne réunit pas seulement les « jeunes de quartiers », mais plus largement celles et ceux qui ne vivent plus mais survivent, est légitime. Et cela des voitures en feux aux séquestrations de patrons. On ne le répétera jamais assez, mais les politiques antisociales menées depuis plusieurs dizaines d’années par les gouvernants tant de gauche que de droite ont des conséquences dramatiques pour les classes populaires. Les subventions allouées, aussi conséquentes soient-elles, n’ont jamais constitués des réponses adéquates aux problèmes exprimés, elles n’ont que fait retarder l’explosion de la colère et l’on sait tous que l’illusion ne s’alimente pas indéfiniment.

En quarante ans on est passé d’une main d’oeuvre exploitée en usine à une main d’oeuvre précarisée au possible, avec l’obligation de quémander des stages non rémunérés, des petits contrats de quelques jours ou semaines et quand on veut demander des droits on se fait taper dessus. Alors faut pas s’étonner que face à une assiette vide, un enclavement, un manque d’accès aux services publics et en plus des habitations avec une architecture désocialisante, l’expression de leurs colères se fasse de plus en plus violente.

Le ras-le-bol des jeunes et des travailleurs se transforme de plus en plus en désespoir qui se manifeste en violence incontrôlable car l’illusion de trouver une place dans la société capitaliste n’est pas possible. En 2005, le recours à l’état d’urgence applicable sur tout le territoire a entraîné la mise en place d’une censure de la presse, l’interdiction des réunions publiques, des manifestations, sans parler des pouvoirs illimités de la police. Cela montre jusqu’où est prêt à aller le pouvoir pour faire taire la contestation.

Nous sommes toutes et tous concerné(e)s. CONSTRUISONS LA RIPOSTE ! Construisons ensemble la mobilisation de masse, la grève générale capable d’imposer les changements nécessaires pour avancer vers une société sans classes et émancipatrice !

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Articles/formation d’avril 2010 au sujet de la répression et du sujet de l’insécurité