Communiqué du NPA Reims : Austérité et mise en ruine de l’Université de Reims Champagne Ardenne

Alors que l’austérité s’abat partout en Europe au nom d’une dette dont nous ne sommes pas responsables, les Universités en payent le prix fort et l’Université de Reims Champagne Ardenne n’est pas épargnée.

Pour la première fois de son histoire, celle-ci est en déficit d’1,1 millions d’euros pour 2011. Les conséquences sont de plus en plus brutales : fusion de 4 filières de langues : Anglais, Allemand Espagnol, et Langues Etrangères Appliquées ; fusion au 1er semestre de 1ere année de 5 filières : Histoire, Philosophie, Géographie, Lettres modernes et Lettres Classiques. En plus ce qui a déjà  été décidé pour la rentrée 2012 il est aussi discuté de la possibilité de fusionner des filières à  très gros effectifs comme « administration économique et sociale », « Sciences Sanitaires et Sociales » et « Economie Gestion ».

Autant dire une vraie ruine pour l’université et une catastrophe pour les étudiants et les personnels. Comment permettre la réussite de tous dans des amphithéà¢tres surchargés o๠l’on a à  peine la place pour s’assoir ? Comment permettre la continuité des études ou trouver un boulot bien rémunéré avec des diplà´mes vidés de leur contenu ?

C’est la loi d’autonomie des universités, imposée par la force par le gouvernement Sarkozy, qui organise cette pénurie budgétaire. Avec cette autonomie, l’Etat, plutà´t que de revenir sur son désengagement financier, laisse les universités payer directement les professeurs. Elle donne des pouvoirs de manager au président de l’université qui doit faire des choix de rentabilité sous peine de risquer le déficit. Un déficit sur deux années de suite et c’est la mise sous tutelle par le rectorat qui effectuera lui-même les coupes budgétaires. Résultats des courses, l’université se met de plus en plus au service du patronat local qui peut financer les diplà´mes et la recherche dans l’intérêt de ses profits. Cette logique de rentabilité se fait au détriment des formations générales et littéraires et au prix de la précarisation du personnel. En plus de nous faire payer la facture, le gouvernement met en place un enseignement supérieur à  deux vitesses, o๠une minorité de jeunes pourront s’en sortir, pendant que tous les autres n’auront aucune protection sur le marché du travail. La politique néo libérale du gouvernement Sarkozy transforme les Universités en entreprise semi-privée et le savoir en simple marchandise formatée qui doit être rentable et compétitive.

C’est pour s’opposer à  ces logiques et refuser de payer la crise que nous présentons la candidature de Philippe Poutou aux élections présidentielles. Alors que les profits des banques et du CAC 40 explosent, il est temps de reprendre l’argent o๠il est pour financer les universités à  hauteur des besoins, embaucher les 50 000 agents non statutaires ainsi que 100 000 personnels supplémentaires. Il est aussi nécessaire d’abroger la loi d’autonomie des universités (LRU) et toutes les contre réformes libérales. Il faut se battre dès aujourd’hui contre la mise en ruine des universités. Avant, pendant et après les élections, les militants du NPA ouvreront à  la construction et à  la convergence des mobilisations afin d’en finir avec ces contre réformes et pour le développement d’un service public de l’enseignement supérieur et de la recherche critique, populaire et émancipateur.

Reims le 13 mars 2012