Les raffineurs accusés mais elles sont où les réserves du gouvernement ?

En France, les stocks stratégiques sont gérés par le Comité professionnel des stocks stratégiques pétroliers instauré par la loi Billardon du 31 décembre 1992. Chaque société distribuant des carburants en France doit mettre à disposition en permanence un volume équivalent à 27% de ses ventes de l’année précédente (soit légèrement plus que les 90 jours). Le Comité professionnel des stocks stratégiques pétroliers (CPSSP) est une institution contrôlée par l’État français qui regroupe les sociétés des produits pétroliers au sein de la société anonyme de gestion de stocks de sécurité (SAGESS). Pas très clair comme organisation, on ne sait pas qui contrôle ni qui dirige là-dedans… même leur site internet est en cours de construction, c’est dommage pour un organisme fondé en 1992… S’il leur faut plus de vingt ans pour créer un site internet c’est clair que pour prendre une décision ça doit être long.

Le gouvernement s’inquiète… il pourrait utiliser ses stocks ?

Alors selon les chiffres qui ne sont pas précis au vu de la confidentialité de ces informations, le gouvernement possèderait en stock à peu près équivalent à 1 500 000 barils de pétrole, soit 238 500 00 litres… Bref il y en a tout de même pas mal qui sont en stock et selon ses propres déclarations permettraient de faire face à une crise de plus de quatre mois.
Pourtant pas question pour lui de les ouvrir, il semblerait que cela ne soit pas le bon moment malgré toutes ses déclarations nous expliquant que nous étions tous pris en otage dans cette situation. Normalement la logique veut qu’on cherche plutôt à résoudre les « prises d’otages » plutôt que de les aggraver ? Pourtant le gouvernement semble faire le choix de l’aggraver au plus haut point avec ses reportages, ses délcarations…

Qui décide de l’utilisation de ses stocks ?

Les principaux acteurs du secteur pétrolier sont représentés dans le conseil d’administration de la SAGESS. Une présence des pouvoirs publics, au conseil d’administration de la SAGESS (sans droit de vote) et à celui du CPSSP (avec droit de vote). Par contre rien sur qui prend réellement la décision, fort à parier que si le gouvernement expliquer clairement qu’il était nécessaire d’utiliser ces stocks personnes ne crieraient aux loups car le pétrole serait vendu comme toutes les autres marchandises, il y aurait donc des profits pour à la clef… et sûrement plus que d’habitude au vu du risque de pénurie et de cette règle économique étrange qu’est celle de la rareté.
C’est donc probablement le gouvernement qui ne souhaite pas s’en servir mais aussi les représentants du secteur pétrolier car ils savent que ce qui se joue en ce moment ce n’est pas qu’un blocage des raffineries mais bien la question du rapport de force entre les travailleurs et les patrons !

Le gouvernement orchestre pour diviser !

C’est là la clef de la réponse, le gouvernement veut comme d’habitude dans le cadre de grèves et surtout quand elles risquent de se généraliser de créer une division entre les « bons travailleurs » et les « méchants travailleurs » qui font grève et paralysent l’économie impactant tous ceux qui n’ont rien demandé. Dans ce sens, on pourrait répondre qu’aucun travailleur n’a demandé d’être plus exploité, d’avoir moins de droits, de pouvoir se faire virer plus facilement… Pourtant c’est ce que propose le gouvernement et que cela soit généraliser à l’ensemble des travailleurs. Il est donc logique de réagir tous ensemble, d’ailleurs on le voit dans les sondages la majorité de la population rejette complètement le texte de loi du gouvernement. Leur solution est donc de créer cette fracture pour que le débat ne soit plus pour ou contre la loi mais plutôt, s’ils posaient eux mêmes la question : « Pour la désorganisation la plus totale de la société, pouvant entraîner la famine… ou vous êtes plutôt contre une telle situation ? ». D’autant plus que ces grèves créent un vent de confiance dans une série de secteur pour partir en grève reconductible !
La grève est donc la seule arme qui existe contre la loi travail, on ne fera ni confiance aux députés, ni aux institutions… Il faut donc la continuer et la généraliser !

Pour aller plus loin, on pourrait organiser nous mêmes l’approvisionnement en essence ?

En faite si la grève se généraliser à tous les secteurs de la pétro chimie, de la production à la vente, on pourrait nous même organiser le ravitaillement en essence. Les travailleurs pourraient produire eux mêmes et organiser la distribution auprès des autres travailleurs et faire le choix de ne pas livrer certaines branches de la société : police, gendarmerie, représentants du CAC 40… Là on franchirait une étape cruciale qui est celle de montrer que les travailleurs peuvent organiser par eux mêmes l’ensemble de la société.
Bien entendu, nous en sommes encore loin mais si la grève continue et que l’affrontement se généralise, c’est une option qu’il ne faut pas balayer d’un revers de la main : être capable de reprendre en main l’appareil de production pour construire la grève que cela soit dans les raffineries mais aussi la SNCF où il serait possible d’utiliser des trains pour organiser les déplacements des manifestants, ou lors d’une montée nationale à Paris… Alors là tout serait ouvert et la possibilité d’en finir avec leur monde et de créer le notre, se dessinerait doucement mais tout aussi dangereusement pour les capitalistes !