On est majoritaire contre la loi… Pas de procuration mais mobilisation !

On est majoritaire contre la loi… Pas de procuration mais mobilisation !

Aujourd’hui les sondages ne trompent pas, la majorité des gens sont opposés à la loi travail. Selon les instituts ont oscille entre 70 et 75% d’opposition à la loi, la majorité des sondés expliquent que le blocage est de la responsabilité du gouvernement… Si on compare en plus la partie de la population qui soutiennent ce gouvernement, autant dire que l’immense majorité des jeunes et des travailleurs détestent le gouvernement et sa loi !

Le gouvernement stress… mais joue le blocage

A force d’expliquer que tout va bien, que tout est géré et qu’ils ne lâcheront pas face à la mobilisation. Valls allant même jusqu’à expliquer que le fait de vouloir retirer ce texte était une attitude antidémocratique. C’est à dire que le fait que les grèves se multiplient et qu’une majorité de la population veuillent le retrait de la loi ne serait pas démocratique car contre l’avis du gouvernement et de la bourgeoisie.

L’arrivé de l’Euro et la multiplication des grèves reconductibles annoncées lui promettent une situation très compliquée dès cette semaine. La crise sociale et politique s’accentue, le gouvernement paraît vouloir tenir jusqu’au bout et coûte que coûte peu importe le prix politique qu’il devra payer. Sa majorité est divisée, son exécutif ne tient plus la ligne, Valls frappe fort, Hollande se tait, les députés changent de son de cloche au fur et à mesure des interviews…

La procuration n’est pas la solution !

On assiste à une situation qu’il est possible de dépasser. Les grèves reconductibles existent dans des secteurs important pour les capitalistes français : l’énergie, les transports, les ports… Mais cela reste des secteurs assez minoritaires dans l’ensemble de la classe ouvrière. Beaucoup de jeunes et de travailleurs soutiennent ces mobilisations mais il faut être clair le meilleur soutient sera de se mettre en grève nous aussi. Le gouvernement peut encore agir pour circonscrire les grèves qui sont déjà en cours mais ce dont il a réellement peur c’est la voir se généraliser à l’ensemble du territoire. D’ores et déjà on assiste à une généralisation des grèves dans certaines régions : au Havre avec les dockers et la raffinerie qui entraînent d’autres entreprises du privé ou à Lyon où les entreprises du couloir de la chimie étaient en grève jeudi.
La tâche central est donc de voir entreprise par entreprise comment se mettre en grève contre la loi travail mais aussi sur des revendications sectorielles, à l’image de PSA où un nouvel accord d’entreprise est en négociation qui prévoit :
– d’instaurer la multiplication des samedis matins non payés : pour le moment, aucune limite du nombre de samedis dans l’année
– d’instaurer le travail obligatoire du samedi après-midi !
– de mettre en place des équipes de nuits variables et à temps partiel : travailler de nuit pour un salaire de jour, avec des horaires variables selon les semaines !
– de généraliser le “chômage à l’heure” : une panne pendant la journée ? Vous serez à l’usine mais considéré au chômage !
?- descendre des ouvriers professionnels sur des postes d’ouvriers de production
Auto-organisation et grève de masse !

Pour gagner, il faut généraliser la grève mais aussi l’organiser dans des cadres qui permettent à toutes et tous d’y prendre part qu’on soit syndiqué ou non et qui permettent à tous les grévistes de s’emparer des discussions. Faire en sorte que les AG votent démocratiquement et qu’il y ait un débat en leur sein sur le rythme, des revendications et les modalités d’actions.
Ces cadres devraient pouvoir se coordonner avec les entreprises d’à côté mais aussi au niveau national. Pour permettre de discuter entre grévistes et non entre états-majors syndicaux et surtout éviter de voir la situation actuelle se reproduire. En effet, la date du 26 mai est un succès en terme de grève et de mobilisation mais la seule date clairement annoncée est celle du 14 juin, comment faire tenir un mouvement de grève reconductible sans date centrale pour rythmer la mobilisation. Il ne faut pas se reposer uniquement sur les raffineries ou les dockers, qui sont des secteurs où les travailleurs construisent une grève exemplaire mais où le poids des directions syndicales est tout aussi écrasant. En 2010, la direction de la CGT avait pu arrêter les grèves en moins d’une journée dans les raffineries sans trop de contestation.
Aujourd’hui il faut donc construire les grèves reconductibles, les organiser démocratiquement et surtout accélérer le rythme car cela sera la seule solution pour obtenir le retrait de la loi. On ne doit pas attendre les autres, on ne doit pas se dire que les blocages suffisent et surtout augmenter le ton car les vacances approchent ! Comme le disait la ministre du travail le 4 mars, il faut frapper vite et fort y compris en bousculant : répondons présent !

L’objectif est bien une grève générale car elle seule sera à même de faire reculer le gouvernement masis aussi d’arracher bien plus à l’image de ma i68 qui avait permis d’obtenir une augmentation de 35 % du SMIG à 600 francs par mois et de 10 % des salaires, la création de la section syndicale d’entreprise 1968 et une quatrième semaine de congés payés.
Bref contre la loi et son monde, pour notre avenir : construisons la grève générale