Edito du NPA Jeunes du 24 juin 2024

Ce lundi, Bardella annonçait le nouveau programme du RN pour les législatives, quelques jours après être allé ramper devant les patrons du MEDEF. “Big bang” de l’autorité à l’école, suppression du droit du sol, lutte contre “l’ensauvagement” : rien de nouveau, le programme de l’extrême droite c’est l’autorité, la répression, le racisme. Tout cela dans une campagne où les idées réactionnaires de l’extrême droite ne cessent d’être mises en avant, et en premier lieu par Macron lui-même.

Macron, le barrage toboggan de l’extrême droite

Macron a en effet été pris en flagrant délit de surf sur les idées d’extrême droite. Il fustige d’”immigrationiste” le programme du Nouveau Front Populaire , ou qualifiant d’”ubuesque” le fait de “changer de sexe en mairie” (de la transpohbie pure et dure). Rien de surprenant de la part d’un président qui avait fait voter en décembre une loi immigration tout droit sortie du programme du RN (et votée avec lui). Cette loi met en place un délit de séjour irrégulier, la restriction de l’accès à la nationalité par le droit du sol, l’extension de la déchéance de nationalité, le délai de carence pour accéder aux aides sociales de 3 mois pour les étranger·e·s qui travaillent et de 5 ans pour celles et ceux qui ne travaillent pas. Et les mesures censurées par le conseil constitutionnel se retrouvent maintenant dans le programme présenté par Bardella lundi : suppression du droit du sol et création d’un délit de séjour irrégulier. Bardella a même annoncé sa volonté de refuser certains métiers “stratégiques” aux binationaux. De là à parler de sous-citoyens il n’y a qu’un pas. 

Mais on retrouve aussi du Macron dans le programme de Bardella pour l’école : poursuite des “expérimentations du port de l’uniforme“. Car oui c’est bien Macron qui a ouvert la voie de l’uniforme à l’école, mesure d’encadrement autoritaire et de mise au pas de la jeunesse, couplée au SNU.  

Macron n’était en rien un barrage à l’extrême droite, mais bien son marchepied lui offrant un boulevard.

Leur barrer la route : oui, mais par la rue.

Face à Macron et Bardella, le Nouveau Front Populaire nous promet d’être un barrage solide, et nous vend monts et merveilles, promettant un avenir meilleur, une “rupture” pour “tout changer” avec un gouvernement de gauche “né pour gagner”. En somme, ils nous vendent un capitalisme à visage humain. Mais qui peut croire que l’on va rompre quoi que ce soit avec une coalition électorale ? Avec Hollande député ? Avec Rousseau l’ancien conseiller de Borne et ministre de Macron ? Avec le Parti socialiste ? Et surtout, qui peut croire qu’on peut rompre quoi que ce soit sans toucher au pouvoir des patrons ? La gauche au pouvoir, que ça soit en France, en Grèce, au Portugal, dans l’Etat espagnol, n’a jamais rien fait d’autre que d’appliquer la politique dictée par le patronat.

Oui il faut faire front face à l’extrême droite, mais par nos luttes et notre force collective, dans la rue, par les grèves, les manifestations. En combattant les politiques racistes et anti-sociales des 40 dernières années ! Oui il faut rompre, mais rompre avec le système capitaliste. Et c’est à la base, lycéens, étudiants, aux côtés des travailleurs qui font tourner toute la société, que nous avons la force de renverser ce système qui ne profite qu’aux riches !

C’est pour pouvoir défendre cette perspective dans le cadre des élections que le NPA Révolutionnaires se présente dans 29 circonscriptions et appelle à voter pour Lutte ouvrière là où nous ne sommes pas présents.