Anticapitalistes contre l’extrême droite
Les 29 et 30 novembre se tiendra à Lyon le XVe congrès du Front national. Le 29 novembre, nous manifesterons dans les rues de Lyon aux côtés des signataires de l’appel « Unir et agir face à l’extrême droite » parce qu’il n’est pas question que nous laissions ce parti antisocial se réunir tranquillement pour préparer sa conquête du pouvoir.
L’enjeu est de taille : alors que le PS démontre quotidiennement son mépris des travailleur-ses et sa loyauté envers le patronat, le FN, dont la parole est complaisamment relayée par les médias nationaux, s’impose comme le premier opposant au pouvoir en place. Mais si le Front national progresse dans les urnes et dans les esprits, ce n’est pas parce qu’il a changé son fond de commerce, c’est parce l’UMP et le PS, dans une dramatique course en avant pour draguer l’électorat frontiste, n’ont cessé de reprendre à leur compte des pans entiers du discours de l’extrême droite.
En mettant en scène la traque des sans-papiers, en multipliant les lois sécuritaires, en réprimant sans relâche le mouvement social et en pointant systématiquement du doigt les mêmes boucs émissaires (les chômeur-ses, les étranger-es, les musulman-es, les Rroms, etc.), la classe politique dominante a encouragé la propagation des thèses de l’extrême droite. Plus encore, en multipliant les cadeaux pour le patronat et les mesures d’austérité pour les classes populaires, les gouvernements successifs, qu’ils soient de droite ou « socialistes », ont déroulé le tapis bleu-blanc-rouge au Front national, qui récolte les fruits du désespoir.
Dans le même temps, l’énorme opération de communication supervisée par Marine Le Pen a permis au Front national de lisser son image pour préparer sa conquête du pouvoir. Mais nous ne sommes pas dupes de cette stratégie : derrière les sourires et le vernis social, le Front national reste le centre de gravité et le fer de lance électoral d’une extrême droite raciste, homophobe, machiste, autoritaire et profondément réactionnaire ; d’une extrême droite violente qui multiplie les agressions et prône la répression policière dans les quartiers populaires ; d’une extrême droite antisociale qui adhère complètement au système capitaliste.
En détournant la colère populaire contre de faux ennemis et en divisant le camp des travailleur-ses, la richissime dynastie Le Pen fait en effet clairement le jeu des capitalistes et la posture « antisystème » qu’affectent les orateurs de l’extrême droite ne devrait tromper personne : la solution « patriote » qu’ils prétendent proposer à la crise n’est qu’une variante nationale du capitalisme. Or le capitalisme « Made in France » n’est pas moins intolérable que le capitalisme mondialisé et ce n’est pas parce que le patron est français que l’exploitation est plus douce.
Face à cela, nous devons nous montrer à la hauteur des enjeux : si nous ne voulons pas d’une société cadenassée et rétrograde, c’est à nous de reprendre les choses en main.
Anticapitalistes, nous pensons que la meilleure manière de combattre l’extrême droite c’est de proposer un autre projet de société et de répondre à la précarité par la solidarité de classe. Ce n’est pas en construisant un éventuel « front républicain » qu’on luttera efficacement contre le FN, c’est en repartant des préoccupations de base et en imposant, par la lutte sociale, des revendications concrètes. Si nous ne voulons pas continuer à voir l’extrême droite battre le pavé, nous devons regagner le terrain perdu en développant des actions de solidarité et d’entraide dans nos quartiers, en renforçant les contre-pouvoirs et les lieux de résistance. Si nous voulons prouver qu’une autre société est possible, c’est dès maintenant qu’il faut commencer à la construire !
ALTERNATIVE LIBERTAIRE (AL) – NOUVEAU PARTI ANTICAPITALISTE (NPA)