Appel de la Coordination Nationale d’Aix-en-Provence – 25 & 26 mars 2006
Nous, étudiants délégués de 86 universités et établissements d’enseignement supérieur mobilisés, réunis en coordination nationale à Aix-en-Provence les 25 et 26 mars 2006, réaffirmons notre détermination à rester mobilisés jusqu’à satisfaction de nos revendications.
La semaine écoulée a fait la preuve que la jeunesse disposait d’importantes réserves de mobilisations, dans les lycées et les universités. 68 universités sont en grève, la plupart avec des blocages, un millier de lycées sont mobilisés. Ce sont des centaines de milliers de jeunes qui sont mobilisés, tandis que des salariés commencent à nous rejoindre dans la lutte.
La surdité du gouvernement n’a pas réduit notre détermination. Face au front uni de la jeunesse et des salariés, le gouvernement continue sa stratégie de confrontation : Il a fait le choix du pourrissement du mouvement et de la provocation policière, espérant que la violence dans les manifestations discréditerait notre mouvement. Plusieurs manifestants sont entre la vie et la mort, des dizaines de procès sont en cours, avec des peines de prison ferme à la clé.
Nous apportons notre soutien à tous les militants blessés et demandons l’amnistie et la levée des poursuites contre les jeunes poursuivis par la justice. Nous appelons les jeunes à s’organiser, à se défendre, contre l’extrême droite, dans les manifestations et dans l’action. Il a tenté de casser la mobilisation par la fermeture administrative de lycées et d’université, il a tenté de diviser la jeunesse en refusant d ?annuler les élections étudiantes au CROUS alors que la plupart des universités sont bloquées. Nous exigeons la réouverture des sites et établissements fermés administrativement et l’annulation de ces élections.
Par ailleurs, le gouvernement souhaite négocier avec les organisations syndicales, tout en refusant le retrait du CPE. Il n’est pas question de négocier, notre mobilisation continuera jusqu’au retrait du CPE, de la loi sur l ?égalité des chances et du Contrat Nouvelle Embauche. Par ailleurs, seuls les porte-parole mandatés, responsables devant la coordination nationale, constituent les représentants légitimes du mouvement Nous nous félicitons de la réussite des journées d’action des mardi 21 et jeudi 23 mars. La journée de grève interprofessionnelle de mardi 28 va constituer un moment décisif dans notre lutte.
Nous appelons la jeunesse, les salariés et leurs organisations à la grève générale.
Nous ferons tout pour que la journée du 28 mars soit une réussite. Si le gouvernement ne cède pas mardi 28 au soir, nous appelons à ce que les intersyndicales nationales et locales, les assemblées générales interprofessionnelles, les assemblées générales d’entreprises réunissent toutes les conditions pour reconduire la grève. L’objectif est de reconduire la grève dans le maximum de secteurs pour aboutir le 4 avril à un nouveau temps fort, avec des manifestations dans tout le pays, et une grève générale, reconductible, qui bloque tout le pays jusqu’à satisfaction de nos revendications. Nous demandons aux organisations syndicales de relayer ces appels et de déposer des préavis en conséquences. *Dans ce but, des délégations seront envoyées aux sièges nationaux et locaux des organisations syndicales. *Nous appelons le jeudi 30 mars à une journée nationale de blocage simultané des principaux axes routiers et ferroviaires.
Le gouvernement sera contraint de réagir à la paralysie du pays par la grève et le blocage.
Pour contribuer à la mobilisation des salariés, nous allons intervenir dans les entreprises par la diffusion de tracts, en prenant contact avec les syndicalistes, en participant à des assemblées générales d ?entreprises, etc. Nous appelons les salariés à s’approprier le mouvement en posant leurs propres revendications. Nous proposons également aux organisations syndicales, au même titre que la coordination nationale lycéenne, de co-organiser une grande manifestation centrale à Paris avant les vacances scolaires parisiennes.
Par son autisme, le gouvernement s’est engagé dans une fuite en avant. Ayant engagé sa responsabilité sur la loi sur l’égalité des chances par le biais de l’article 49-3, le gouvernement doit en tirer les conséquences : il devra partir en même temps qu’il retirera son projet. Notre mouvement, comme toutes les grandes mobilisations sociales, peut inverser le rapport de forces vis-à-vis du gouvernement et du patronat et permettre de gagner de nouveaux droits pour la jeunesse et les salariés.
La prochaine coordination nationale se réunira à Lille samedi 1er avril