Article du N°36 de Révolutionnaires (12 juin 2025)

Il y a un an, une cinquantaine de lycéens ont occupé le lycée Hélène-Boucher en soutien à la Palestine. Les vidéos font aujourd’hui surface, montrant l’ampleur de la répression. Les lycéens ont en effet été chassés du lycée par les policiers, qui sont rentrés avec un pistolet chargé et en menaçant les occupants avec un LBD, avant de mettre l’un d’entre eux au sol. Cette violence physique s’est accompagnée d’insultes misogynes. Tout cela montre leur crainte que la contestation s’étende à d’autres lieux d’étude, dans un contexte où une fraction de la jeunesse est de plus en plus indignée face au génocide à Gaza. Cet épisode n’est évidemment pas isolé : il y a quelques semaines, ce sont les lycées de Strasbourg qui faisaient les frais de la répression policière, tandis qu’un climat autoritaire continue de se développer dans les établissements.

Dans la Loire, les lycéens de Boën-sur-Lignon devaient présenter un film sur un projet d’installation d’une centrale à bitume dans la région. Depuis 2016, le projet est dénoncé par les habitants au vu des risques de pollution. Ce projet lycéen a été suspendu, puis annulé par la proviseure. Le motif ? C’est un sujet sensible, dont il ne faut pas parler, car il pourrait entraîner « des discussions délicates au sein de l’établissement » ! Elle a été soutenue par le rectorat, qui a convoqué la professeure. Pour les élèves, il y aura sûrement une bonne dose d’éducation morale et civique pour les remettre dans le droit chemin, et des séances d’EPS à respirer l’air de l’usine qui sera à quelques centaines de mètres du lycée.

Le gouvernement n’a visiblement pas envie que les jeunes réfléchissent et se politisent. Leur rêve est une école qui mette au pas, qui chante les louanges de l’ordre social pour préparer à l’exploitation, et peut-être demain au service militaire. Mais, face à cet avenir de misère qu’ils nous imposent, il sera très difficile de faire taire notre colère.

Robim Klimt • 10/06/2025