Barnier censuré, place aux travailleurs et travailleuses
331 députés de la gauche et du Rassemblement national ont voté ce soir ensemble la censure contre le gouvernement Barnier. Celui-ci n’avait pourtant pas lésiné sur les concessions à l’extrême droite depuis sa nomination par Macron. Marine Le Pen avait fait Barnier, elle l’a défait ce soir.
Aucun travailleur ne pleurera sur le sort de Barnier, issu des sphères les plus réactionnaires des politiciens bourgeois et sorti de la naphtaline par Macron à la fin de l’été pour continuer en pire la politique antisociale menée depuis sept ans par le clan macroniste, rejeté et détesté par une grande majorité des classes populaires et de la jeunesse.
Le RN, tiraillé entre la pression des sondages qui démontrent l’impopularité de Macron, de Barnier et de son budget, et la volonté d’apparaître aux yeux de la bourgeoisie comme un parti « responsable », a finalement choisi de faire chuter le gouvernement tout en rassurant le monde patronal de sa volonté d’accoucher d’un budget qui prendra sur les services publics et les droits des fonctionnaires pour continuer à subventionner le grand patronat, les banques et l’armée. Faut-il y voir une volonté de Le Pen, future condamnée à de l’inégibilité, d’avancer le calendrier électoral présidentiel ? Le NFP se réjouit de la chute du gouvernement Barnier mais apparaît déjà complètement divisé sur la suite immédiate : la FI rêve d’une élection présidentielle tandis que le PS, ainsi qu’une partie des Verts, propose ses services pour un gouvernement autour de Macron et de LR.
Qui « des présidentielles anticipées », qui un « gouvernement de consensus », tout ce petit monde de la gauche parlementaire ne raisonne qu’en termes de solutions institutionnelles.
Quant à Macron il va parler « aux Français » demain… mais personne n’a plus envie de l’écouter !
Moins que jamais, notre sort ne doit dépendre des calculs politiciens et du calendrier institutionnel, prévu ou improvisé. C’est toute la politique raciste, antisociale et en soutien à l’État sioniste de Netanyahou qui doit être censurée.
Ce qui sera déterminant pour aller dans ce sens dans les prochains jours, c’est la mobilisation sociale du monde du travail, qui s’annonce forte dès demain avec l’appel à la grève dans toute la fonction publique. Car, quel que soit le prochain Premier ministre, il mettra la même énergie à nous faire payer les dettes que les capitalistes ont fait contracter à l’État. Il mettra la même énergie à préserver les profits des patrons.
Derrière le cirque parlementaire, le pouvoir du patronat sur l’économie et sur nos vies est toujours préservé : les actionnaires des grands groupes peuvent décider de licencier des milliers de travailleurs d’un trait de plume et condamner des régions entières au chômage. Ce ne sont pas moins de 300 000 emplois qui sont déjà menacés et les annonces pleuvent tous les jours. Les travailleurs concernés ne restent pas l’arme au pied : chez Auchan, Michelin, Vencorex, MA France, Valeo, Arcelor, Arkema, Stellantis, les travailleurs et travailleuses se battent ou s’y préparent. Il faut que ces réactions s’étendent et s’unifient dans un mouvement du monde du travail tout entier pour imposer à son tour revendications et agenda politique.
Alors, le 12 décembre, les travailleurs du privé menacés de licenciement et les cheminots SNCF menacés de privatisation ont aussi intérêt à répondre en masse par la grève à leurs patrons. 5 et 12 décembre : c’est une fenêtre de tir qui s’ouvre pour tout le monde du travail. C’est là que résidera la vraie censure capable de mettre fin à toutes les politiques au service des riches et des patrons.
Communiqué du NPA-Révolutionnaires, 4 décembre 2024