Barricades n°2 – Octobre 2009
Ils répriment, ils licencient, montrons leur que nous ne nous laisserons pas faire !
Dans le contexte actuel de crise du système capitaliste les patrons et le gouvernement profitent de la situation pour continuer à mettre à genoux les travailleurs. La logique de la classe dominante n’a jamais changé, gouvernement et patronat ont toujours cherché à casser les intérêts des travailleurs et les acquis sociaux gagnés par les luttes. Depuis le début de l’année, les licenciements massifs vont bon train : chez les Continental, Goodyear, Molex, Ford Blanquefort… En cette rentrée les Freescale à Toulouse, les travailleurs de Rohm and Hass dans le Loiret et bien d’autres sont en première ligne. Sur la Poste, Sarkozy nous fait le coup du changement de statut avec ouverture de capital « sans privatisation par la suite », quelle blague ! L’expérience de la privatisation de France Télécom et d’EDF-GDF nous a bien montré que ce discours n’était qu’un mensonge où la seule volonté est l’ouverture d’un marché concurrentiel. On en voit bien les conséquences : service dégradé pour les usagers et 24 suicides à France télécom… Ces pratiques sont l’aboutissement de la volonté des derniers gouvernements de vouloir accentuer la pression sur les travailleurs en dégradant leurs conditions de travail, en développant les contrats précaires avec exonérations de cotisations sociales, baissant donc le coût du travail, pour maintenir le taux de rentabilité et ainsi le profit des entreprises. C’est cette logique qui est à l’oeuvre dans le cadre du « travailler plus pour gagner plus » de Sarkozy, du travail du dimanche ou dans la mise en place du RSA (y compris jeunes). Dans ce cadre la question de l’éducation est centrale : ce secteur fait l’objet de nombreuses attaques, notamment en cette rentrée dans les lycées, dans les facs, envers les apprentis et les jeunes précaires de manière générale. La volonté est d’accentuer la sélection par une refonte de l’orientation allant dans le sens d’une professionnalisation accrue des parcours de formation permettant ainsi de former une main d’oeuvre hyper spécialisée et sous-payée répondant aux besoins immédiats des entreprises.
Dans ce contexte général, les jeunes et les travailleurs ne doivent pas payer la crise. Ce n‘est pas la nôtre mais bien celle du système capitaliste. Et face à ces attaques des résistances existent. À la poste la grève 23 septembre a atteint plus de 22%. Cette journée a été une réussite en considérant qu’environ 40% des travailleurs de la Poste sont contractuels de droit privé souvent en CDD et ne peuvent faire grève sous peine de non reconduction de leur contrat. De plus à travers la « votation citoyenne » du 3 octobre sur le changement de statut de la Poste, 2 millions de personnes se sont prononcées contre la privatisation. De nombreux travailleurs sont en lutte, ceux de Freescale à Toulouse ont mené 5 semaines de grève, ceux de Rohm and Hass dans le Loiret ont séquestré leur patron… La jeunesse n’est pas en reste, l’année dernière, nous sommes nombreux à être descendu dans la rue, et en cette rentrée le climat dans les lycées nous montre qu’un fort potentiel de résistance face à ce gouvernement existe. En face, ils l’ont bien compris : si l’État a envoyé les CRS au lycée de Levallois le 7 octobre, si les patrons d’EDF essayent de licencier les salariés grévistes, c’est bien qu’ils craignent que face à leurs attaques on s’organise, qu’une grève d’ampleur soit déclenchée. La classe dirigeante est prête à tout pour conserver son niveau de profit et continuer à s’accaparer le fruit de notre travail. À nous de nous organiser pour défendre nos droits et récupérer ce qui nous est dû. Plusieurs dates ont déjà été appelées et elles doivent servir à enclencher des mobilisations victorieuses. On peut citer le 20 octobre, journée nationale de mobilisation lycéenne, le 22 octobre à Paris avec une manifestation des travailleurs en lutte, le 5 décembre avec une manifestation des précaires, chômeurs contre les licenciements. Ils répriment, ils licencient, montrons leur que nous ne nous laisserons pas faire !