Ils répriment, ils licencient, ils précarisent… Toujours plus de raisons de se révolter tous ensemble !

Le gouvernement se vante d’une reprise de la croissance de 0,3%, et déjà on nous annonce un recul du chômage et bientôt la fin de la crise. C’est pourtant bien loin de ce que vivent quotidiennement les jeunes et les salariés avec 385 000 chômeurs de plus en un an, un chômage partiel qui a décuplé pour atteindre 320 000 personnes au 2ème trimestre 2009. Les licenciements massifs, 1000 par jour, ont non seulement des conséquences dramatiques directes sur ceux qui sont jetés à la rue et leurs familles, mais aussi, indirectes, sur la précarité de l’emploi de ceux qui en ont encore un, l’aggravation de leurs conditions de travail par l’augmentation de la productivité, la baisse des salaires, le recul des conditions de vie de tous. Les attaques sur l’emploi utilisent et renforcent toutes les oppressions, les divisions et les discriminations entre chômeurs et salariés, hommes et femmes, français et étrangers… C’est toute la société qui recule. Tout le monde comprend bien que l’on ne trouvera pas de solution à la crise secteur par secteur, ou catégorie par catégorie. La classe dirigeante est prête à tout pour continuer à s’accaparer le fruit de notre travail, à nous de nous organiser pour défendre nos droits et récupérer ce qui nous est dû ! La seule solution, c’est de contester le pouvoir du patronat et des actionnaires sur l’économie, l’industrie et les banques, qui ruine la société.

Face à une crise globale, il faut une réponse globale !

Heureusement, face à ces attaques des résistances existent. Depuis le mois d’octobre, plus de 5000 travailleurs sans papiers sont en grève en région Parisienne pour exiger leur régularisation. Ce mouvement touche plus d’un millier d’entreprises, et plus de 50 sites sont occupés. C’est la plus importante mobilisation de précaires en France depuis de très nombreuses années. Le patronat exploite sans scrupule les sans papiers pour réaliser les emplois les plus ingrats, en les payant en dessous du salaire minimum autorisé et très souvent sans respecter les condition d’hygiène et de sécurité sur le lieu de travail. C’est aussi un moyen de faire pression vers le bas sur l’ensemble des salaires. C’est pour cela que la lutte des sans papiers pour leurs droits concerne l’ensemble des salariés. Le 24 novembre, les lycéens manifestaient contre le projet de réforme du bac qui vise à créer une éducation à deux vitesses et des diplômes qui ne seraient plus une garantie sur le marché du travail. Le même jour, les postiers étaient en grève contre le projet de privatisation de la Poste. Aujourd’hui, la lutte des postiers est trés populaire car presque personne ne soutient le projet d’une Poste privatisée. Si le gouvernement peut aujourd’hui se permettre de poursuivre l’application de ses réformes libérales, c’est qu’en face il manque une sérieuse opposition politique clairement dans le camp des travailleurs. Et pourtant, le rejet de Sarkozy et sa politique est massif si l’on en juge par les sondages… Chez les salariés, tout montre que ce n’est pas l’envie de se mobiliser qui manque mais bien une perspective de lutte sérieuse et de mouvement d’ensemble. C’est pourquoi il faut se saisir des journées de mobilisations existantes, notamment le 5 décembre avec la manifestation contre le chômage la précarité et les licenciements, pour exprimer le plus fort possible notre colère et avancer la perspective d’une mobilisation d’ensemble.

Manifestation contre le chômage, la précarité et les licenciements
Samedi 5 décembre : Paris, 14h00, Métro Stalingrad

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« On bosse ici, on vit ici… on reste ici ! Régularisation ! »

C’était le slogan le plus scandé dimanche 29 novembre lors de la manifestation des travailleurs sans papiers. En grève depuis le 12 octobre, ils sont soutenus par une multitude d’organisations, dont 5 confédérations syndicales et 6 associations qui soutiennent leur lutte au jour le jour. En effet, après celui de 2008, un nouveau mouvement de grève de travailleurs sans papiers, ne cesse de prendre de l’ampleur : plus de 5 500 grévistes, essentiellement regroupés en Île-de-France, mais venant de 38 départements, 1 800 entreprises, principalement du nettoyage, de la restauration, du bâtiment, de l’intérim… Or les travailleurs sans papiers sont tout sauf des clandestins. Ils sont connus de leurs patrons, de leurs « proprios », des percepteurs et de la Sécu, des profs de leurs gosses. Ils ne manquent pas de papiers en fait, sauf d’un, ce titre de séjour qui ne ferait que sanctionner qu’ils vivent et travaillent ici depuis des années. Et que c’est leur droit le plus strict de ne pas être perpétuellement à la merci d’un contrôle de police. Leur droit élémentaire d’avoir le statut de tous les autres travailleurs, pour défendre, le plus efficacement possible, leurs conditions de travail et de salaires. Sont ils sérieux, les ministres Besson et Darcos qui promettent de fermer les entreprises qui emploient des sans-papiers ? Fermer Bouygues ? Fermer la RATP et tant d’autres qui via la sous-traitance embauchent des sans-papiers ? Fermer toutes les entreprises ? Non, la seule solution, celle qui s’impose, c’est la régularisation de tous les travailleurs sans papier ! Certainement pas, comme a proposé Besson mercredi dernier, la régularisation d’une poignée selon des critères très restrictifs ou laissant toute latitude aux caprices des préfectures dans l’évaluation des dossiers. Pour se donner les meilleures chances de vaincre, les travailleurs sans papiers en grève doivent combattre l’isolement – comme tant d’autres. Dans les jours et les semaines qui viennent, ils doivent et peuvent trouver notre soutien à tous. Car la lutte de la catégorie la plus exploitée de la population est aussi la lutte de nous tous pour l’amélioration de nos conditions de travail et de salaire.

Grève à Mac Donald’s !

Une grève sur un restaurant Mac do a eu lieu à Bobigny au centre commercial Bobigny 2. Elle a commencé mercredi 21 octobre rassemblant près de 32 grévistes pour la plupart des anciens du site. Ils se sont mis en grève contre leur salaire de misère et leurs conditions de travail désastreuses. Les vestiaires y sont insalubres et les machines ont des court circuits ce qui met en danger les travailleurs. La grève portait aussi sur le harcèlement qu’ils subissent au quotidien. A partir du mercredi ils ont fait grève et sont passés dans les Mac do des environs comme à Rosny où ils ont été bien accueillis par les salariés, mais la grève ne s’est pas étendue à d’autre site. La direction du Mac Do de Bobigny est venue les voir pendant la grève en essayant de les convaincre qu’ils n’avaient pas le droit de faire grève, etc. mais n’a rien proposé. Au bout de 6 jours ils ont décidé de reprendre le travail tout en continuant des actions. Lundi 2 novembre ils ont tenté un coup de force en allant voir les dirigeants de Mac Do France. Suite à cela jeudi 5 novembre des représentants sont venus de Mac Do France pour négocier mais ils ont surtout discuté des problèmes mineurs sur l’hygiène en disant qu’ils comprenaient mais rien de très concret. Ce type de grève montre que malgré le rapport de force en faveur du patronat, les patrons ont peur que des grèves se multiplient et il est possible d’arracher des choses. Pour l’instant rien n’est joué pour les salariés de Mac Do. Ils ont besoin qu’on soit nombreux à les soutenir pour faire pression sur les patrons pendant la négociation.