Barricades n°8 – Juillet/Août 2010

Face à ce gouvernement, le mois de septembre sera chaud !

La journée du 24 juin a été un véritable succès, deux millions de personnes ont manifesté et les taux de grévistes dans le public et dans le privé sont bien plus importants que ceux atteints dans la dernière période. Dès le lendemain de cette journée, les annonces du gouvernement étaient claires : « Aucune mobilisation ne réglera le problème démographique que pose la question des retraites, cette mobilisation ne change évidemment rien à la volonté du gouvernement ». Entendez « ce n’est pas la rue qui gouverne » !

Et face à ça, qu’est ce qu’on fait ? On accepte en se disant que c’est normal de travailler plus pour « sauver nos retraites  » ? Ou bien on se mobilise tous ensemble pour leur faire comprendre que leur crise, c’est à eux de la payer ? Ils ont donné des milliards aux banques et maintenant c’est nous qui devons passer à la caisse… Nous ne devons pas nous laisser faire !

Un plan d’austérité… pour leur remplir les poches !

Les attaques s’enchaînent : destructions des services publics, démantèlement des services de santé, droit à l’éducation et à la formation pour tous bradé, réforme des retraites… Les emplois publics sont détruits à la pelle : 100 000 supprimés depuis 2007 et 100 000 nouvelles suppressions annoncées entre 2011 et 2013. Pour « l’intérêt de tous » les salaires des fonctionnaires seront gelés à partir de 2011, et l’on peut désormais être sûr que c’est à une baisse généralisée de nos revenus à laquelle on doit s’attendre, vu qu’il faudra cotiser plus…et plus longtemps ! Travailler jusqu’à 62 ans minimum, et tout ça pour une retraite de misère !

Et pendant ce temps-là, alors qu’on nous demande à tous d’accepter gentiment de nous serrer la ceinture les banques et les entreprises continuent à se faire des millions de bénéfice  !

Vers la grève générale

Les manifestants du 24 juin n’étaient pas dans la rue pour un baroud d’honneur, un petit tour et puis s’en vont. Cette journée n’est qu’un début. Une idée gagne du terrain : il est possible de se battre et pourquoi pas de faire reculer ce gouvernement, imposer le retrait du projet de loi ! Mais pour cela, il faut préparer un mouvement d’ensemble, une grève générale, un affrontement avec ce gouvernement. Les journées éparpillées sont loin d’être suffisantes, c’est le rapport de forces qui obligera le gouvernement à céder. C’était un premier round et maintenant il faut préparer le second… Le mois de septembre sera central, il est possible de gagner ! Deux dates sont déjà annoncées, le 7 et le 29. Préparons nous !

__Brèves__

Téléperformance en lutte !

Le premier plan social lancé à Téléperformance (centre d’appel) en juin 2009 se termine juste. Plus de 550 départs dits « volontaires » en furent l’aboutissement. Les salariés s’étaient fortement mobilisés à l’époque, ils sont repartis pour un tour aujourd’hui… En effet, la semaine dernière la direction a annoncé un nouveau plan qui ce coup-ci viserait 800 emplois et aboutirait à la fermeture de 9 sites sur toute la France parmi lesquels Marseille, Pantin, Rennes et Tours. Dans les villes de Toulouse, Orléans, Lyon et le Mans, où il y a deux sites : ils seront regroupés en un seul, avec des suppressions de postes à la clé. À Bordeaux, des services entiers d’études, conseil et formation seraient démantelés.

Le groupe Téléperformance, coté en bourse a fait 88 millions de bénéfices l’année dernière… Mais il est vrai qu’en ces temps de « crise » il est beaucoup plus rentable pour eux de délocaliser au Maroc et en Tunisie où la main d’oeuvre est sous payée et corvéable à merci… Et d’ailleurs, les clients Orange, SFR, ou la Redoute semblent préférer la délocalisation des appels à l’étranger, ça leur revient à moins cher à eux aussi…

Les patrons des différentes grandes entreprises s’accordent aujourd’hui plus que jamais pour nous en faire voir de toutes les couleurs… Des dizaines de boîtes ferment chaque mois en mettant les salariés à la rue malgré les prétendus « reclassements ». Le mois de septembre sera chaud, mais c’est dès aujourd’hui que les salariés de Téléperformance ont besoin de notre soutien ! Contre tous ces patrons voyous, contre les licenciements ils étaient en grève partout en France le 8 juillet, et ils vont continuer !

Mobilisation contre le chômage à Perpignan…

En avril 2009 s’est créé le Comité des privés d’emploi CGT de l’Union locale Perpignan Sud pour soutenir les demandeurs d’emploi dans leurs démarches et imposer des revendications qui nous semblent nécessaires et primordiales en cette période de crise économique. Le but est aussi de montrer aux demandeurs d’emplois, trop longtemps mis de coté par les organisations syndicales qu’il est possible de s’organiser collectivement via des syndicats même si on ne travaille pas car on est aussi un salarié vis-à-vis de Pole Emploi. Les permanences du Comité ont lieu le premier mardi de chaque mois et nous avons des réunions tous les 15 jours au local de l’Union locale Perpignan Sud. Nos activités concernent essentiellement des distributions de tracts dans les Pole Emploi ainsi que dans les Forums pour l’emploi, la Maison de l’emploi, la Maison du handicap.

Nos revendications concernent l’arrêt des radiations abusives et l’arrêt du flicage, une allocation pour les demandeurs d’emploi de moins de 25 ans, le refus du RSA car c’est une aide de l’état au patronat qui refuse d’augmenter les salaires, et qui n’ouvre pas droit à la retraite et à la sécurité sociale, l’arrêt de la sous-traitance de pole emploi à des organismes privés, le rétablissement du fond social, la titularisation de tous les précaires, l’augmentation de tous les minimas sociaux de 300 euros, de vraies formations professionnelles, la gratuité des transports pour les demandeurs d’emploi…

Nous avons occupés en début d’année une agence Pole Emploi toute une journée pour exiger la réintégration des personnes qui avaient été radiées abusivement ainsi que l’affichage de nos permanences dans l’agence. Etaient aussi présents les médias locaux, le secrétaire de l’union départementale CGT, des militants du NPA et du PCF ainsi que la tête de liste A Gauche Maintenant pour les régionales (NPA, PCF, PG). Après une journée de négociations nous avons obtenu la réexamination de 37 radiations qu’il y avait eu depuis le mois de janvier ainsi que l’affichage. Après un délai de 2 semaines accordé au directeur celui-ci a réintégré 9 personnes. A ceux-là s’ajoutent les 6 personnes que nous avons réussi à faire réintégrer le jour de l’occupation, soit un total de 15 personnes.