Budget Lecornu : une attaque féroce. Pour nous défendre, ne comptons que sur nous-mêmes

Éditorial du NPA-Révolutionnaires du 20 octobre 2025

Le 17 octobre, l’agence Standard & Poor’s a abaissé la note de la France en raison d’une « incertitude élevée » sur ses finances publiques. Les milieux financiers rappellent à Macron et Lecornu que leur mission est de s’attaquer toujours plus fort aux travailleurs et travailleuses.

Coupes et mauvais coups

Consigne entendue ! Dans l’éducation, le gouvernement s’apprête à supprimer 4 000 postes d’enseignants et à ralentir le recrutement des accompagnants d’élèves en situation de handicap.
L’augmentation du budget des hôpitaux est limitée à 1,6 %, alors que les seuls besoins démographiques nécessiteraient au moins 5 %.

Les salaires de la fonction publique n’augmenteront pas de sitôt, à l’instar des allocations familiales, des bourses étudiantes ou des pensions de retraite, qui seront sous-indexées par rapport à l’inflation de 0,4 %, à partir de 2027. Les apprentis verront même leur salaire net baisser !

Les étudiants étrangers hors Union européenne non boursiers perdront leurs aides pour le logement (APL) et les étrangers devront payer davantage de frais pour les demandes de titres de séjour.
Même les tickets resto et les chèques vacances vont être taxés à 8 % !

Le projet de financement de la Sécurité sociale prévoit plus de 7 milliards d’euros d’économies sur la santé, avec le doublement des franchises médicales et du reste à charge sur les médicaments, les transports sanitaires, les consultations médicales, et maintenant les dispositifs médicaux, comme les prothèses. Les personnes atteintes d’une affection de longue durée (AVC invalidant, sclérose en plaque…) perdront l’exonération d’impôts sur leurs indemnités journalières.

Toutes ces attaques vont s’ajouter à nos difficultés quotidiennes pourtant déjà nombreuses.

Grossière tentative d’arnaque sur les retraites

Pourtant, certains osent prétendre que ce budget est une avancée, car il contiendrait la suspension de la réforme des retraites de 2023. En fait, il s’agit d’un simple ralentissement du passage de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, car le nombre de trimestres nécessaires pour obtenir une retraite pleine continue d’augmenter, l’augmentation est juste ralentie. En plus, pour que cette prétendue concession soit adoptée, il faudrait voter tout le budget de Lecornu !
Cela a suffi aux députés socialistes pour renoncer à la censure. Leurs partenaires du Nouveau Front populaire crient à la trahison… mais on ne peut être trahi que par ceux à qui on fait confiance ! La trahison, c’était plutôt de remettre en selle le Parti socialiste lors des élections législatives de 2022 et 2024.

Ce n’est cependant pas un hasard si la manœuvre de Lecornu pour faire passer ses attaques, concerne les retraites : c’est là qu’il y a eu les plus importantes luttes nationales ces dernières années, preuve que nos luttes laissent toujours des traces.

Préparons-nous à riposter

À nous de faire échec à cette piètre tentative de détournement, en nous mettant en grève, tous et toutes ensemble, pour imposer que pas un seul salaire ni une seule allocation ne soit inférieurs à 2000 euros, pour des embauches massives dans les services publics, pour l’interdiction des licenciements…

Si les directions syndicales ne semblent pas pressées de préparer la contre-attaque, la CFDT se réjouissant même de l’entourloupe de Lecornu, certains n’attendent pas pour défendre leurs conditions de travail, leurs salaires ou leurs droits, comme les postiers du 17e arrondissement de Paris, les cheminots de la gare Saint-Lazare, les ouvriers de la logistique et du transport de Geodis, les salariés d’Auchan, les étudiants sans-facs de l’université de Nanterre…

Les gouvernements changent, les politiciens passent, mais les politiques restent et resteront tant que les patrons, les actionnaires, les banquiers, qui ne dépendent pas des élections, garderont leur pouvoir. Alors regroupons-nous pour le renverser. C’est nous qui travaillons, c’est à nous de décider !