Bulletin lycéen des jeunes du NPA de Caen – Novembre 2011
LE PEUPLE GREC AU « CLUB MED » ? MENSONGES ET AUSTÉRITÉ !
Depuis mars 2010, les plans d’austérité se multiplient contre le peuple grec, dictés par la chancelière alle-mande Merkel, par Sarkozy, et mis en oeuvre par le « socialiste » Papandréou. Et maintenant par un gou-vernement d’union nationale dirigé par l’ex-numéro 2 de la Banque Centrale Europénne ! La faute à une dette publique colossale qui serait due, nous dit-on, aux trop grands avantages sociaux des grecs, qui n’auraient pas assez bossé pour pouvoir les fi-nancer. Angela Merkel a résumé cette idée en par-lant de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal comme les pays du… « Club Med » ! Pour les capitalistes et leurs représentants, la source du problème est donc identifiée : des retraites, des services publics, des congés payés, des salaires trop généreux… Le remède logique, selon eux, serait donc de tailler en pièce tous ces droits sociaux.
Faignants, les grecs ? Selon l’OCDE, en 2009, la durée annuelle du travail était, en moyenne, de 1390 heures en Allemagne, 1554 heures en France et… 2119 heures en Grèce. Le nombre de congés payés des salariés grecs est un des plus bas d’Europe : 23 jours par an en moyenne contre 25 en France et 30 en Allemagne. Trop élevés, leurs budgets sociaux ? Non, ce sont la corruption, et surtout les achats d’armes, qui ont creusé la dette grecque. La Grèce a aujourd’hui, en proportion, le plus important budget militaire de l’Europe ! Pourtant, selon Merkel, la baisse de ce budget n’est « pas une priorité ». Pas étonnant quand on sait que l’Allemagne et la France sont parmi les plus gros fournisseurs d’armes de la Grèce ! Mais, depuis la crise financière de 2008, c’est la spéculation des banques, notamment françaises et allemandes, sur la dette grecque qui l’a fait exploser. Sarkozy pré-tend aujourd’hui que les banques ont annulé 50% de la dette grecque… Il oublie de préciser qu’en contre-partie, les intérêts de la dette vont être revus à la hausse. Les banquiers n’ont donc aucun souci à se faire : ils seront payés !
Mais qui paiera ? Les armateurs grecs, les plus gros capitalistes du pays, ne paient pratiquement pas d’impôts, tout comme l’Eglise orthodoxe, le plus grand propriétaire terrien de Grèce. Non, c’est aux travailleurs grecs qu’on va faire les poches. Le dernier plan d’austérité, c’est : une augmentation de la TVA et de l’âge légal de départ à la retraite, de nouvelles privatisations de services publics, une baisse du salaire minimum de 20 % pour les nou-veaux embauchés et les chômeurs retrouvant du travail. Les plans d’austérité se succèdent, toujours plus violents, sans rien résoudre ! Ce n’est pas au peuple grec de payer cette dette !
Aujourd’hui, c’est le peuple grec qui trinque. Mais on sait déjà que demain, ce sera au tour des italiens, des espagnols… et au nôtre : les mesures d’austérité annoncées par François Fillon en sont un avant-goût. Et François Hollande ne nous promet guère mieux ! En Grèce comme partout, seule une riposte des exploités pourra renverser la vapeur.
La sortie du nucléaire : c’est possible et c’est nécessaire ! Mais il faudra l’imposer par la mobilisation !
Alors que le débat sur le nucléaire en France semble restreint à l’hypothétique alliance entre le PS et Europe Ecologie-Les Verts, le président d’EDF Henri Proglio voudrait nous faire croire que l’arrêt du nucléaire ferait perdre 1 million d’emplois et 1% de croissance à la France.
Le lobby pro-nucléaire ment
Ce discours anxiogène et pro-nucléaire veut dis-créditer toute sortie possible du nucléaire, alors que de nombreux pays sont en train d’abandonner cette énergie polluante, coûteuse et irresponsable.
Tôt ou tard, d’autres Tchernobyl et d’autres Fukus-hima auront lieu, provoqués par des erreurs hu-maines, des dysfonctionnements internes, des tremblements de terre, des accidents d’aviation, des attentats, des événements imprévisibles.
La sortie du nucléaire en dix ans est possible. Il faudrait pour cela d’un côté adopter une politique de sobriété énergétique (rénovation de l’habitat, transports collectifs…) et de l’autre côté développer massivement les énergies renouvelables. Cette révolution énergétique devra s’accompagner d’embauches massives dans les énergies renou-velables (de l’ordre de 800 000 emplois), le bâtiment et le démantèlement des centrales. Un programme de formation pour intégrer les salariés qui le souhaitent dans la production d’énergies renou-velables devra également être mise en place. Il ne faut pas compter sur la possible élection de Francois Hollande pour s’engager dans cette sortie du nucléaire. Le candidat du PS s’est engagé seulement à réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité de 75% à 50% d’ici à 2025. Il soutient la poursuite de la construction de l’EPR de Flamanville dans la Manche.
La construction de L’EPR, ce réacteur nucléaire de « nouvelle génération », coûte déjà plus de 6 milliards d’euros (contre 3 milliards prévus au départ) et a connu de nombreux incidents (comme des failles dans le béton du réacteur).
Seule solution : se mobiliser
La sortie du nucléaire doit passer par une campagne politique unitaire pour une transition énergétique juste socialement et durable écologiquement. Cela doit passer par de fortes mobilisations, comme à Rennes le 15 octobre dernier, où il y avait plus de 20 000 manifestants, et ne peut se limiter à un hypothétique référendum. Jeudi 24 novembre, un train de déchets nucléaires CASTOR allant de La Hague à Gorleben (en Alle-magne), passera à Caen. Partout sur le trajet des rassemblements auront lieu. A Caen, un rassemblement unitaire est organisé devant la gare SNCF de Caen à 12h pour protester contre ces transports dangereux et exiger la sortie du nucléaire. Le NPA appelle à y participer massi-vement.