Communiqué du NPA. Maroc, la matraque et le budget royal
Dimanche 18 novembre, une manifestation appelée à Rabat contre la loi budgétaire 2013 par le Mouvement du 20 Février a été sauvagement réprimée. Alors que le gouvernement marocain exige de la population de fournir toujours plus d’efforts et de se serrer la ceinture face à la crise, le palais s’accorde gratis pas moins de 234 millions d’euros comme redevance que les sujets de sa majesté doivent payer, après une « discussion » qui a duré moins de dix minutes en présence de è?¦8 parlementaires ! Comme ailleurs les politiques ultra libérales aboutissent à une explosion des prix, des licenciements de masse, l’augmentation du chà´mage des diplà´més, la marginalisation de régions entières. Pendant ce temps, l’Etat policier défend la sacralité du monarque et de ses profits, les intérêts des prédateurs locaux, exonérés quasiment de tout impà´t, et qui ont placé plus de 220 milliards de dirhams dans les banques étrangères pour la seule année 2011 ! Un vaste tournant répressif se développe comme en témoignent les dizaines d’arrestations et de condamnations arbitraires souvent à de lourdes peines. La liste s’allonge jour après jour avec les détenus du Rif, Taza, Chlihat, Imider, Sidi Ifni, Kenitra, Tanger, Agadir, Casa, sans parler de la répression qui s’abat sur les mineurs du consortium des sociétés minières, propriété de la famille royale, ou la chasse à l’homme à l’encontre des migrants, ou des militants du peuple sahraoui. Cette répression se fait avec la complicité des gouvernements occidentaux qui ne cessent de conseiller, d’équiper et de financer le bras répressif de la dictature. La palme d’or en revient à l’Etat français soucieux de maintenir les profits juteux de ses entreprises du CAC 40 installées au Maroc, sous Hollande comme sous Sarkozy. Le NPA condamne la répression et apporte tout son soutien aux militants démocratiques et de la gauche radicale, à ceux et celles, nombreux, qui résistent avec détermination dans les prisons, à ceux et celles qui disent tout haut que leur seule allégeance va au peuple pour reprendre un des slogans des manifestants. Il appelle l’ensemble des organisations démocratiques et sociales en France à amplifier la campagne de solidarité internationale pour la libération et l’amnistie générale des prisonniers politiques, et à exiger la fin de toute bienveillance envers la dictature de Mohammed 6.
Montreuil, le 23 novembre 2012