Contre l’État policier et raciste !
Des dizaines de personnes, notamment issues des quartiers populaires, notamment des jeunes, des Noirs et des Arabes, sont victimes chaque jours des « bavures » policières, parfois mortelles. On ne parle jamais de l’insécurité que fait régner la police en toute impunité. On accuse et on condamne au contraire celles et ceux qui se révoltent, comme à Clichy-sous-Bois en 2005, à Villiers-le-Bel en 2007 ou à Clermont-Ferrand en janvier 2012.
Insécurité ?
Les zones de non droit, ce sont les commissariats où l’on se fait passer à tabac, les prisons où des meurtres sont maquillés en suicides. L’insécurité, c’est la précarité, le risque à tout moment de perdre son revenu, son boulot, son logement… Les milliardaires qui licencient après s’être engraissés de subventions, les banques qui rackettent l’État qui les avait renflouées, les entreprises du nucléaire qui envoient à la mort leurs salariés et font peser le risque de catastrophes… Jamais aucun de ces voleurs ou criminels ne sera pourchassé par la police.
Elle n’est pas là pour nous protéger, mais pour maintenir l’ordre… social. Les prisons sont pleines de « délinquants » qui ont eu le malheur de fumer un joint, de voler dans un super-marché, ou de se rebeller. Les tribunaux débordent de procès contre des syndicalistes, des lycéens et lycéennes qui ont fait grève et manifesté pour leurs droits. Les lois liberticides (« anti-bandes » et « anti-cagoules », couvre-feu pour les mineurs…) ajoutent chaque jour des raisons de se faire embarquer.
Il faudrait toujours plus de flics. Pourtant, la France est déjà le pays d’Europe où il y en a le plus (1 policier pour 251 habitants, contre 1 pour 380 au Royaume-Uni par exemple).
Racisme d’État
L’amalgame « insécurité = immigration » n’est jamais loin. C’est vrai que pour les sans-papiers, l’insécurité est permanente : obligés de passer les frontières clandestinement pour fuir la misère de leur pays (souvent due à la politique néo-coloniale de la France), travaillant au noir et donc sans reconnaissance des accidents du travail, sans salaire minimal ou garantie de l’emploi, sans minima sociaux alors qu’ils paient des impôts et des cotisations… Ils doivent éviter en permanence les contrôles policiers au faciès, sous peine d’être raflés, parqués dans des centres de rétention et expulsés.
Nous exigeons :
- La restauration des services publics dans les quartiers populaires : écoles de quartier, crèches, maisons de la jeunesse et de la culture, médiathèques gratuites, hôpitaux…
- L’embauche d’éducateurs spécialisés et le retour à l’ordonnance de 1945 pour les mineurs L
- ’arrêt du laxisme pour les jugements de flics, de vraies enquêtes sur leurs crimes, leur désarmement, la dissolution des corps spéciaux (BAC et polices municipales notamment)
- La légalisation des drogues pour qu’on vienne en aide aux consommateurs plutôt que de les réprimer
- Des sanctions lourdes contre tout comportement ou déclaration raciste ou xénophobe, des contrôles au faciès aux discriminations à l’embauche, en passant par les déclarations de politiciens sur les « inégalités entre civilisations »
- La régularisation de tou-te-s les sans-papier-ère-s, la liberté de circulation et d’installation, qu’une carte d’étudiant soit égale à un titre de séjour, l’arrêt de toutes les expulsions de mineur-e-s
- L’égalité des droits entre Français et immigrés, notamment le droit de vote à toutes les élections et le droit aux aides sociales (bourses scolaires et étudiantes, chômage, logements universitaires ou sociaux…)