Cotisations des apprentis, âge de départ… Nous ne battrons pas en retraite !

La population augmente et vit plus longtemps… C’est la grande découverte de Sarkozy pour justifier l’élévation de l’âge de départ en retraite, aujourd’hui à 60 ans, pour aller vers les 62 ans ou plus. L’exemple que le gouvernement espagnol vient de donner en fixant cet âge à 67 ans donne sûrement des idées au patronat français. C’est pourquoi 2010 sera, selon Sarko, l’année du « grand chantier des retraites ». Et pour préparer le terrain à cette attaque en règle contre la majorité de la population, le gouvernement s’en prend d’abord aux plus précaires des salariés : les apprentis.

Etape 1 : Attaquer les retraites des apprentis…

Le gouvernement vient d’adopter un décret qui modifie le calcul des cotisations de retraite des jeunes en apprentissage. Il s’agit de diminuer le nombre d’heures comptabilisées comme cotisation pour la retraite. Les cotisations retraites des apprentis ne sont pas calculées sur la base du temps de travail ou du salaire réel touché, mais sont fixes. 169 heures jusqu’à présent et 151 heures avec la réforme. Premièrement, qui dit moins de cotisation dit moins de retraite au final. Mais cela signifie aussi une perte de un à deux trimestres de cotisation pour 30% des jeunes apprentis ! Les apprentis touchent déjà un salaire limité entre 14 et 70% du SMIC selon leur année d’apprentissage. En touchant 14% du SMIC, seul 4% du SMIC par heure de travail servira à alimenter la retraite. Avec la réforme prévue, les apprentis perdraient 18 heures de cotisation par mois, alors même que le montant de la cotisation est déjà minime !

Etape 2 : … pour s’en prendre à l’ensemble des retraites.

Cette attaque contre les apprentis est le premier pas d’un nouveau recul social que la classe dirigeante veut imposer. Le gouvernement Sarkozy doit annoncer les détails de sa réforme le 15 février. Pour les jeunes, l’allongement de la durée de cotisation et le recul de l’âge de départ à la retraite, c’est presque la garantie de mourir au travail. L’entrée sur le marché du travail est plus tardive. D’une part parce que la durée des études s’allonge : maintenant lorsqu’on possède un diplôme inférieur à un bac + 5 on est promis à occuper des boulots précaires et sous payés. Mais aussi parce que pour les jeunes il est de plus en plus difficile de trouver un emploi. Plus de 23% des jeunes sont au chômage, 8 jeunes sur 10 occupent un emploi précaire et 78% des jeunes diplômés en 2008 n’ont toujours pas trouvé d’emploi. Avec une nouvelle attaque contre les retraites, ça signifiera pour nous rester au travail jusqu’à 70 ans alors que des centaines de jeunes entre 30 et 35 souffres déjà de maladies professionnelles dues à leurs conditions de travail.

A l’opposé du soi-disant problème démographique en France, le financement des retraites est bien une question de répartition des richesses. Avec 60 milliards d’euros d’exonération de cotisations patronales par an, pas étonnant que les caisses soient vides ! C’est en récupérant cet argent en taxant les profits pharaoniques des entreprises que l’on pourrait financer des retraites complètes, au bout de 37,5 annuités et à 60 ans pour tous.

Etape 3 : Mettre une claque au gouvernement et à ses réformes !

Ce n’est pas un hasard si le gouvernement fait de cette question un enjeu majeur de l’année 2010. C’est une réforme importante que les patrons attendent depuis longtemps ; mais c’est aussi ce type de question qui peut mettre le feu aux poudres. Et le gouvernement le sait bien. C’est pour cela qu’il cherche à établir un soi-disant consensus national sur cette question. Bien sûr, les déclarations de Martine Aubry du PS et d’autres sur la nécessité d’élever l’âge de départ en retraite, ne peuvent que conforter la position de Sarkozy pour mener à bien sa réforme sans problème. Mais c’est à nous de démontrer que nous ne laisserons pas passer. Autour de cette revendication, nous pouvons, tous ensemble, mettre un coup d’arrêt à la politique du gouvernement.