
Coupes de budget et militarisation : de cette société là, on en veut pas !
Edito du NPA Jeunes Révolutionnaires du 15 décembre 2025
Le “rapport sur les inégalités dans le monde” sorti le 10 décembre dernier rapporte que 0,001% de la population est 3 fois plus riche que la moitié de l’Humanité. 60 000 personnes détiennent 3 fois plus de richesses que 4 milliards d’autres. Et pour gaver leurs profits, en France, ce n’est pas que le champagne que les capitalistes vont sabrer pour fêter cette belle année pour leur profits, c’est aussi les budgets des services publics !
Le budget Lecornu : austérité drastique et coupes budgétaires massives
Cette année a été marquée par une avalanche de coupes dans le budget : 17 milliards d’euros, dont 5 milliards dans la santé ! Alors que les hôpitaux croulent déjà sous le manque de moyens pour accueillir dignement les malades, que des Plannings Familiaux sont contraints de fermer, ou que dans certains départements il faut faire 100 bornes pour atteindre les urgences les plus proches. Et c’est ce budget de la sécu que le PS vient de voter, main dans la main avec les macronistes.
Les premiers ministres à la chaîne ont justifié ce tronçonnement des budgets au nom d’une dette qui n’a profité qu’aux capitalistes. De l’argent il y en a, mais il est dans les poches déjà bien pleines du patronat et de l’armée. 211 milliards d’euros, c’est la somme d’aide aux entreprises versée par le gouvernement en 2025 (et certains parlent même de 270 milliards). Et l’armée voit encore son budget augmenter de 6,5 milliards d’euros, pour atteindre les 50 milliards !
Dans les facs, faire payer le manque de moyens aux étudiants et personnels
Dans de nombreuses universités, ces coupes budgétaires vont se traduire par la fermeture de places ou de filières (c’est déjà le cas à Nanterre ou au Mirail à Toulouse par exemple), la suppression de postes, la réduction des budgets de bibliothèques, des économies sur le chauffage etc… Et les présidences d’université sont bien décidées à faire payer le manque de moyens aux étudiants et au personnel… notamment en augmentant les frais d’inscriptions à la fac pour les étudiants étrangers non ressortissants de l’Union Européenne ! 2 895€ l’année de licence et 3 941€ celle de master : c’est quinze fois plus cher que pour le reste des étudiants. Cette réforme vient d’être adoptée à Paris 1, où les étudiants se mobilisent contre ces politiques austéritaires et racistes. Et ce n’est qu’un début. Le gouvernement prépare le terrain à la hausse générale des frais d’inscriptions dans les universités, et il compte en discuter lors d’assises sur le financement des universités en janvier 2026.
Les lycéens vont aussi subir les contrecoups de ce manque de budget, avec le manque de places et le renforcement de la sélection, déjà bien sévère avec Parcoursup. Et les premiers qui vont se voir fermer les portes de l’université sont les jeunes issus des classes populaires qui n’auront comme choix que des alternances et des jobs précaires, le chômage forcé ou alors… l’engagement à l’armée !
Refusons l’embrigadement de la jeunesse
800 euros par mois, avantages dans la recherche d’emplois ou sur Parcoursup… autant de “carottes” pour attirer les jeunes qui doutent de leur avenir dans les bras de l’armée. Le nouveau dispositif de service national est mis en place pour nous apprendre à obéir avant tout : au flic, à l’huissier, à l’officier, au juge ou au maton, en bref à ceux qui, sous un uniforme ou sous un autre, sont le visage de l’État au service des patrons.
En Allemagne, les 50 000 lycéens qui ont manifesté contre l’instauration du service militaire nous montrent la voie à suivre. S’ils veulent remplacer le bruit de la révolte par le bruit des bottes, organisons-nous et prenons le chemin de la rue, des mobilisations massives face à toutes leurs attaques. Car nous ne voulons ni être de la chair à canon, ni de la chair à patron !
