DE BOLSONARO À MELONI ON EN A PAS FINI AVEC L’EXTRÊME-DROITE !
Ce dimanche avait lieu le premier tour des élections au Brésil, qui ont vu Lula s’imposer avec 48,4% des voix face au président sortant Jair Bolsonaro qui le talonne à 43,2%. Les candidats s’affronteront donc lors d’un second tour le 30 octobre. Mais si l’extrême droite pourrait bientôt être chassée du pouvoir au Brésil, elle progresse partout ailleurs. Notamment en Italie où le parti dit « post-fasciste » Fratelli d’Italia a obtenu la majorité des voix lors de la dernière élection.
Un parlement italien repeint en brun
L’Italie vient de voir Giorgia Meloni devenir présidente du Conseil. Le drapeau de son parti, représentant une flamme verte, blanche et rouge, reprend un symbole fasciste hérité de la période mussolinienne. Meloni, en grande patriote, est prête à serrer la corde autour du cou des travailleurs italiens pour rendre au pays sa « grandeur » : « Dieu, la patrie et la famille », son slogan de campagne, annonce déjà la couleur de son quinquennat. La religion sera un frein au droit à l’avortement, la patrie justifiera les attaques sociales et la famille servira de prétexte pour faire reculer les droits LGBT. Mais comment expliquer cette ascension fulgurante de Fratelli d’Italia de 4,3 % des voix en 2018 à 26,1 % aujourd’hui ? Sans doute que les désillusions dues au passage au pouvoir du Mouvement 5 étoiles n’y sont pas pour rien.
Cette formation qui se présentait comme antisystème s’est discréditée et a déçu tous ceux qui plaçaient un espoir en elle pour changer leur sort : résultat, une abstention qui passe de 27 % à 36 % et des voix de droite qui se sont déportées vers l’extrême droite.
Au Brésil, un président mauvais joueur
Voilà le bilan de presque quatre ans de Bolsonaro : 680 000 morts du Covid à cause de l’absence de mesures sanitaires, 33 millions qui souffrent déjà de la faim, et une inflation qui atteint 15% à 20% sur les produits alimentaires. Quant au chômage, il touche 10 millions d’actifs, sans compter l’économie informelle.
Au lendemain des élections présidentielles, Bolsonaro, alors qu’il s’est qualifié pour le second tour, menace plus ou moins ouvertement de faire un coup d’État si les résultats « truqués » le déclarent vaincu par son opposant Lula. Allié avec des milices composées d’ex-policiers, soutenu par des courants évangélistes, Bolsonaro se place en défenseur de la patrie et de la religion. Dans ce climat de haute tension, trois meurtres politiques ont eu lieu depuis le début de la campagne. Le dernier en date s’est déroulé à la fête d’anniversaire d’un membre du Parti des Travailleurs de Lula, tué par balle par un militant bolsonariste. Les soutiens du président sortant ne sont pas des tendres : dans les régions du Brésil où Bolsonaro a été le plus soutenu en 2018, les ventes d’armes ont été multipliées par quatre.
Mais Lula, s’il est élu le 30 octobre, ne sera pas un président providentiel. Lors de ses deux derniers mandats, de 2003 à 2011, il a su subtilement réduire l’écart des salaires ouvriers… sans prendre dans les caisses des patrons ! Ses programmes sociaux n’impactaient pas les profits des riches bourgeois mais les revenus des travailleurs les moins pauvres. La bourgeoisie, de son côté, était cajolée : les banques ont fait des milliards de dollars de bénéfices, le chômage était bas, et pendant cette période de prospérité la crise de 2008 est passée presque inaperçue. Le bilan de Lula semble positif, mais cela ne tient qu’à la période faste qu’il a eu la chance de connaître en tant que chef de l’État. Sans compter que, outre le nécessaire vital, les travailleurs n’ont pas connu l’abondance ni la prospérité.
Face à la vague brune, seules nos luttes feront la différence !
L’extrême droite prospère en essayant de nous monter les uns contre les autres. À ce jeu-là, le patronat est toujours gagnant et une gauche qui n’ose pas, qui ne peut pas l’affronter sérieusement ne nous est d’aucun secours. Contre l’extrême droite, ceux qui lui pavent la voie et pour de meilleures conditions de vie, des salaires décents, des prix supportables, nous devons nous battre ensemble, sans nous tromper d’ennemi. Au moment où les Meloni et Bolsonaro font les grands titres, en Iran, des femmes se battent pour la liberté, contre la misère et la corruption d’un régime particulièrement réactionnaire et répressif. Leur lutte nous montre la voie !