Réponse aux accusations calomnieuses publiées sur la presse à l’encontre des étudiants mobilisés en solidarité avec la Palestine à la fac de Nanterre

Nous reproduisons ici la lettre ouvert aux étudiants et personnels de l’université de Nanterre, publié par le collectif contre l’occupation de la Palestine – fac de Nanterre

LETTRE OUVERTE AUX ÉTUDIANTS ET PERSONNELS DE L’UNIVERSITÉ !

Depuis plusieurs jours, des articles calomnieux ont été diffusés dans la presse accusant notre collectif ainsi que le NPA, l’UNEF et la FI d’entretenir une “ambiance antisémite” à l’Université de Nanterre. La situation décrite dans ces articles ne reflète absolument pas le discours  ou les actions que les étudiants mobilisés mènent sur le campus dans le cadre de la mobilisation en soutien à la Palestine. 

La ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Sylvie Retailleau s’est rendue à notre université le 21 novembre, aux côtés du président de l’Université Paris-Nanterre M. Gervais-Lambony et du préfet des Hauts-de-Seine. La ministre a, dans ses déclarations, participé à relayer ces accusations.

Nous dénonçons avec force ces accusations calomnieuses. Nous dénonçons le parti pris de ces “articles” qui ne nous ont  même pas demandé notre point de vue. Ces accusations menées par une partie de la presse, la ministre et la Présidence n’ont qu’un seul objectif :  celui de dénigrer la mobilisation en solidarité avec la Palestine.

Notre collectif milite à l’arrêt des massacres des populations civiles palestiniennes et à la dénonciation de la politique meurtrière menée par l’Armée israélienne. Nous rejetons avec force l’amalgame délibéré de ces articles qui voudrait que militer pour la cause palestinienne s’apparente à de l’antisémitisme. Ce parallèle est non seulement ridicule mais très dangereux.

Puisque ces présumés journalistes ne respectent aucun principe lié à leur profession au point de déformer nos propos et nos actions, nous tenons donc à réagir et rappeler clairement la genèse et les objectifs même de notre collectif.

Il y a environ un mois, plusieurs étudiants, de toutes filières, se sont réunis pour monter un collectif d’étudiants en soutien au peuple palestinien. Ce dernier est soumis à une « punition collective » comme l’indique l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient).

A l’instant où vous lisez ce courrier ce sont plus de 13 000 civils Palestiniens qui ont été tués par les bombardements israéliens sur la bande de Gaza dont 75 % sont des enfants, des femmes et personnes âgées, selon les chiffres de l’UNRWA. 

 A cela s’ajoute l’assassinat d’au moins 200 civils Palestiniens notamment en Cisjordanie, selon le ministère palestinien de la Santé. Des bébés prématurés, des blessés, pourtant toujours vivants ont dû être abandonnés dans des hôpitaux après que l’Etat Israélien ait ordonné le déplacement de l’intégralité de la population vers le sud de Gaza, zone également fortement bombardée. Des femmes encore enceintes ou venant d’accoucher ont été forcées de fuir précipitamment. En plus d’être bombardés sans relâche, les Palestiniens et Palestiniennes sont coupés d’eau, de nourriture, d’électricité, de fioul et de toute autre source d’énergie, de réseaux de communication, d’accès aux soins, de protections de première nécessité. Ils sont coupés de tout. TOUT ce qu’un humain digne est censé avoir. Ils sont qualifiés « d’animaux » et menacés d’être rasé de la surface de la Terre par des ministres et des responsables politiques israéliens. Des meurtres de masse sont commis en Cisjordanie où les colons se déchaînent et font fuir les Palestiniens pour s’approprier leurs habitations et leurs terres.

Depuis plusieurs jours maintenant, ce bilan monte en flèche depuis le siège du plus grand hôpital de Gaza, l’hôpital d’Al Shifa. L’ONU parle de risque de « génocide » et la situation humanitaire à Gaza s’empire à chaque seconde. Plus de 60 journalistes ont été tués ainsi que plus de 100 employés de l’ONU. Ils ont bombardé des écoles, des hôpitaux, des maisons, des bureaux de presse… et 45 jours plus tard, la situation s’aggrave inexorablement…

L’Etat d’Israël justifie ce massacre en prenant comme prétexte le fait de combattre le Hamas. Pour cette raison, le soutien à la Palestine est injustement qualifié de discours “pro-Hamas”. Notre collectif n’a rien à voir ni avec le projet ni avec les méthodes du Hamas.

Est-ce que dénoncer les crimes de guerre de l’Etat israelien peut s’apparenter à de l’antisémitisme ? Nous affirmons que non. Nous dénonçons toutes formes d’antisémitisme. Les étudiants juifs peuvent être rassurés, nous serons toujours à leurs côtés pour dénoncer l’antisémitisme et les défendre. Aussi bien qu’on dénoncera toutes les formes de racisme.Ce n’est pas le cas de ce gouvernement manipulateur qu’ il y a quelques jours manifestait aux côtés de M. Zemmour et du Rassemblement nationale, parti fondé par des antisémites notoires dont Jean-Marie Le Pen. 

Nous pensons qu’il est possible que les populations d’Israël et de Palestine, quelles que soient leurs croyances ou cultures, puissent vivre en paix et en fraternité. Mais cela ne peut se faire qu’avec la fin de la politique d’occupation et de colonisation de l’Etat israelien.

 Nous appelons à la mobilisation des étudiants. Cette complicité de la France et de l’Europe est révoltante. Il est de notre devoir à tous de nous lever et de nous indigner en allant manifester pour mettre fin aux massacres perpétrées dans la bande de Gaza, qualifiée de « cimetière d’enfants » par l’ONU, et en défense du peuple palestinien.

Nous exigeons un droit de réponse auprès de ces journaux et sur les canaux électroniques de l’Université Paris-Nanterre.Notre collectif est disponible pour rencontrer la Présidence si jamais celle-ci a besoin d’éclaircissement sur nos positions et activités.

Le collectif contre l’occupation de la Palestine