D’un continent à l’autre, la jeunesse en révolte montre la voie !

Éditorial du NPA-Révolutionnaires du 6 octobre 2025

Après Barnier et Bayrou, Lecornu vient d’établir un record qui sera difficile à battre : son gouvernement démissionne avant même d’être installé ! Pendant ce temps-là, la vraie vie continue. La situation dramatique des Palestiniens est suspendue aux négociations entamées sous l’égide du plan de Trump pour Gaza. Un leurre : le Hamas a beau avoir accepté de rendre les otages israéliens, les bombardements continuent de plus belle.

Le génocide à Gaza soulève l’indignation. L’arraisonnement par la marine israélienne de la flottille humanitaire pour Gaza et le génocide en cours ont jeté dans la rue, vendredi 3 octobre, plus d’un million de manifestants en Italie, à Rome, à Milan, à Gênes et le pays a été paralysé par la grève générale. Le 27 septembre, ils étaient 120 000 à manifester à Berlin pour soutenir les Gazaouis. Des manifestations massives avaient déjà eu lieu en Australie, en Grande-Bretagne…

La loi du plus fort ? Mais qui sont les plus forts ?

Au-delà du gouvernement Netanyahou, c’est partout que de grands capitalistes appuient de plus en plus ouvertement des gouvernements d’extrême droite, ou des partis d’extrême droite comme le font ici un Bolloré ou un Stérin : ils comptent ainsi sur la force pour continuer à exploiter les travailleurs, à piller l’argent public, à démanteler les services de santé, de transport, à creuser toujours plus les inégalités et les injustices. Les États intensifient la répression en espérant faire taire la contestation et imposer « la loi du plus fort ».

Mais le vent est peut-être en train de tourner

Mi-septembre, au Népal, des milliers de jeunes protestant contre la corruption ont pris d’assaut le palais présidentiel et, malgré la répression sanglante, ont mis en fuite le gouvernement. En Équateur, c’est le prix du pétrole qui a mis le feu aux poudres fin septembre. Depuis une semaine, c’est à Madagascar, où les trois quarts de la population vivent avec moins de 77 centimes par jour, que les jeunes ont pris la rue, balayé le gouvernement, menaçant désormais le président Rajoelina. Là aussi, la répression sanglante n’a rien empêché. Misère, corruption, absence de liberté : c’est désormais tout le système qui est visé par les manifestants.

GenZ, génération révolution ?

Et maintenant, c’est au tour du Maroc. Cette même génération se soulève par dizaines de milliers, à l’appel du collectif GenZ 212, dans toutes les grandes villes du pays. Les manifestants réclament une réforme du système éducatif et des services de santé. Ils protestent contre la corruption et les dépenses somptuaires engagées dans des chantiers comme des stades de football pour la Coupe du monde, alors que l’argent manque pour les écoles et les hôpitaux. Les manifestants réclament désormais le départ du gouvernement et tiennent bon malgré déjà trois morts, les vagues d’arrestations et la brutalité policière coutumière de la monarchie marocaine.

Et ici ?

Ici, est-ce que nous n’avons d’autre alternative que de payer une dette qui n’a servi qu’à enrichir les riches, est-ce que nous devrions subir les économies sur nos salaires, sur les retraites, sur la santé, sur l’école ? Alors que nous étions nombreux en grève et dans la rue lors des journées d’action, alors que que la révolte soulève la jeunesse à nos portes, les directions syndicales contribuent à semer le désenchantement en repoussant la riposte de semaine en semaine, avec des journées saute-mouton qui ont fait la preuve de leur inefficacité. Mais la colère est bien là et il va falloir qu’elle explose, dans les rues et par les grèves.

Quel que soit le gouvernement qui finira par sortir des péripéties institutionnelles, élections ou pas, rappelons-nous que ce sont les travailleurs qui font tourner toute la société. Nous sommes forts, il est temps que nous en prenions conscience et utilisions cette force pour imposer nos solutions, et que ce monde cesse d’être une vallée de larmes pour le plus grand nombre.