CE N’EST QU’UN DEBUT ! (Edito numéro spécial entre deux tours de l’élection présidentielle – 22 Avril 2012)
En recueillant un peu plus de quatre cent onze mille voix pour Philippe Poutou, le NPA a montré que les anticapitalistes existaient toujours dans le pays, malgré la pression du « vote utile » et une sous-médiatisation de plusieurs mois. Nous ne le nions pas, le vote à la gauche du PS a été polarisé par le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon. Cela ne remet pas en cause les désaccords qui justifiaient nos candidatures séparées, qu’il s’agisse des rapports avec le PS, du nationalisme, du militarisme, du respect des institutions ou de la propriété privée…
Il s’agit désormais d’aller de l’avant pour riposter. Le score de Hollande montre le rejet massif de Sarkozy. Ce n’est pas tant une adhésion à celui qui promet de « donner du sens à la rigueur », qu’un rejet du président sortant. Hollande, même s’il se dit « socialiste », parle toujours de nous faire payer la crise… En « partageant » les frais avec les capitalistes. Mais il n’y a rien à « partager » ! Les classes populaires ne sont en rien responsables de la crise et elles paient cher les politiques antisociales depuis des décennies !
Le mot d’ordre de la campagne du NPA, « aux capitalistes de payer leur crise », est toujours d’actualité.
Si le duel Sarkozy-Hollande étaient attendu, le score du FN l’était moins. Avec six millions quatre cent mille voix (6 400 000), Marine Le Pen a fait mieux que les quatre millions huit cent quatre mille voix (4 800 000) qui avaient permis à son père d’accéder au second tour en 2002.
Des décennies de reculs sociaux, de défaites des luttes, ont été accompagnées de concessions terribles aux discours racistes de l’extrême droite. Le vote Le Pen est le signe d’une démoralisation dont la gauche institutionnelle et la droite sont entièrement responsables. Si la montée du FN a été le corollaire de l’austérité, seule l’action pour améliorer nos conditions de vie le fera reculer. C’est dans les mobilisations que les classes populaires voient qui sont leurs alliés et qui sont leurs ennemis. Leurs alliés, c’est l’ensemble des jeunes et des travailleurs, Français ou immigrés, qui partagent les mêmes conditions de vie et de galère. Leurs ennemis, ce sont les milliardaires qui dirigent le Front national et l’UMP, et qui s’opposent toujours aux grèves et aux manifestations de masse.
Reconstruire l’unité de notre camp, la contre-offensive des jeunes et des travailleurs, telles sont les tâches de ceux et celles qui refusent de payer la crise. Ce combat commence maintenant !