Élections de Trump aux Etats-Unis : les Américains sont-ils tous des réacs ?

Donald Trump a été réélu président des États-Unis. Cette fois, il obtient la majorité des grands électeurs, mais aussi la majorité des voix dans le pays. L’élection d’un homme accusé de viol est une insulte à toutes les femmes ; d’un homme tenant des propos racistes, une menace pour tous les travailleurs immigrés et, au-delà, pour tous les travailleurs. Les journalistes américains et français insistent sur ce vote populaire pour l’extrême-droite, fustigeant « l’Amérique profonde ». Les Américains sont-ils tous devenus de gros réacs ?

Qui vote pour un président raciste et sexiste ?

Si Trump a remporté les élections, alors qu’il a multiplié les sorties racistes, sexistes et transphobes pendant les élections c’est surtout parce que sa concurrente s’est effondrée. Kamala Harris a eu beau jeu de dénoncer l’extrême-droite trumpiste et les militants masculinistes, en se faisant la défenseure des « minorités » et de la démocratie : les Démocrates n’ont rien fait pour protéger le droit à l’avortement et soutiennent les massacres israéliens au Moyen-Orient. De son côté, Trump dit défendre le « pouvoir d’achat » contre l’inflation (qui a explosé sous la Présidence Biden) à coups de promesses nationalistes, se faisant le garant d’une politique « America First » qui n’irait pas mettre le chaos à travers le monde. 

Un développement préoccupant des idées réactionnaires

Alors, « fâchés pas fachos » les électeurs de Trump ? Le nationalisme exacerbé des MAGA (Make America Great Again) prend racine dans l’histoire de la bourgeoisie américaine, son extermination des amérindiens, ses expulsions de travailleurs mexicains pendant la Grande Dépression et l’enfermement d’immigrés japonais dans des camps de concentration une décennie plus tard. Ce ne sont pas les tweets d’Elon Musk et les podcasts complotistes qui ont permis à Trump de remporter les élections, mais bien le poids du nationalisme au sein de la population américaine, aussi développé par les démocrates et présent également dans les syndicats et la classe ouvrière.  Mais le renforcement de l’influence des thèses complotistes, racistes, sexistes chez une minorité des électeurs Républicains pourrait motiver ceux-ci à passer à l’acte contre les « ennemis intérieurs » dénoncés par Trump et ses acolytes.

Derrière les résultats électoraux, notre classe lutte et s’organise

L’arrogance de Trump et sa victoire ne doivent pas nous faire oublier la combativité et la politisation qui traversent une partie de la jeunesse et du monde du travail. Les deux dernières années ont connu des grèves historiques aux USA dans l’automobile, la santé, l’éducation, dans la logistique, le privé, etc… Comme en témoigne la victoire des travailleurs de Boeing, qui ont obtenu 38% d’augmentation de salaire. Parallèlement, la majorité de la population américaine continue de défendre le droit à l’avortement, au point où même Trump a dû rétropédaler, affirmant que certains États républicains étaient allés trop loin dans leur opposition à l’IVG. Dans ceux-ci, où des référundums on eut lieu, le droit à l’avortement l’a emporté, signe qu’une partie des absentionnistes ou même électrices de Trump n’ont pas abandonné le combat pour leurs droits. 

L’extrême-droite et les idées réactionnaires ne reculeront pas en votant pour le « moindre mal » ou une solution institutionnelle quelconque. C’est par la lutte, de la jeunesse et des travailleurs, contre les classes dominantes. Si notre génération veut sortir de cette impasse permanente, elle doit construire une véritable alternative politique : celle d’une organisation communiste et révolutionnaire qui défend le renversement du système capitaliste !