État d’Israël assassin, États impérialistes complices
Edito du NPA du 27 novembre
La trêve a démarré vendredi dernier pour cinq jours. Un moment de répit bien trop bref pour les populations civiles. Les photos et les vidéos qui nous arrivent mettent des images sur des massacres d’une ampleur inouïe, dont la logique ressemble à celle d’un génocide.
Les bombes n’ont rien épargné, ni personne. Presque quinze mille habitants ont trouvé la mort, dont quasiment une moitié d’enfants. Les hôpitaux sont éventrés et ceux qui tiennent encore debout ne fonctionnent plus, faute de carburant et d’électricité. La moitié des bâtiments serait en ruine.
Le gouvernement israélien prépare une nouvelle offensive
Le gouvernement d’extrême droite israélien a tergiversé avant d’accepter la trêve avec le Hamas. Et pour cause ! Interrompre la guerre pour libérer des résidents d’un kibboutz plutôt laïc et marqué à gauche, des jeunes fêtards et des travailleurs d’origine thaïlandaise, ça avait de quoi rebuter les colons et les religieux au pouvoir. Ce qui les a finalement convaincus, c’est la promesse qu’ils se sont faite de reprendre l’attaque de plus belle à la fin du cinquième jour !
Ce que veut le gouvernement au pouvoir en Israël, c’est la guerre totale pour continuer le processus de colonisation. De son point de vue, la trêve, qu’elle dure cinq jours ou un an, n’est qu’une pause entre deux effusions de sang. Les grandes puissances impérialistes laissent faire, car elles comptent sur l’État d’Israël pour faire la police dans la région. Il n’y aura pas de paix sans renversement de ce système capitaliste qui maintient dans l’oppression les populations palestiniennes et qui sème la guerre à travers tout le Moyen-Orient.
Et ici, les attaques continuent contre ceux qui expriment leur solidarité
En France, le gouvernement tente de faire passer tout soutien aux Palestiniens pour de l’antisémitisme. Il espère imposer le silence, voire la résignation. À Grenoble, après une campagne du Crif, une réunion publique du NPA intitulée « Israël assassin, impérialistes complices » a été interdite par la préfecture. À Paris, des organisations violentes d’extrême droite sionistes, la LDJ et le Bétar ont tenté une incursion dans la manif contre les violences faites aux femmes, assimilant par leurs mots d’ordre les manifestantes et manifestants au Hamas.
Au fond, leur argument est que toute critique de l’État d’Israël, militariste et colonial, est une attaque contre les Juifs en général. Mais assimiler l’ensemble d’un peuple, dont une partie crie d’ailleurs « pas en notre nom ! » à propos des massacres, à la classe dirigeante israélienne, n’est-ce pas un peu… raciste ? Que dirait-on de celui qui amalgame toute une population avec quelques dirigeants, par exemple, les Russes avec Poutine ou les Français avec Macron ?
Le raccourci imposé par le gouvernement est en fait antisémite. Il vise à écraser sous un tombereau d’accusations tous ceux qui expriment leur solidarité avec les Palestiniens. Macron ne veut pas voir à Paris 300 000 personnes dans les rues comme à Londres, il ne veut pas que les universités françaises s’agitent comme les universités américaines. Il voudrait que tout le monde marche au pas.
Mais nous, travailleurs et travailleuses, ne marcherons pas. En manifestant, en nous organisant, en faisant entendre une autre voix, la nôtre, nous les gênons. Sur ce sujet-là comme sur tous les autres qui nous préoccupent, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes. Les organisations politiques de gauche et les confédérations syndicales sont aux abonnés absents, car elles refusent, au mieux, d’engager le bras de fer avec le gouvernement, et au pire, n’ont avec lui, au fond, que des nuances et des différences d’appréciation. Il n’y a rien à en attendre, alors rentrons nous-mêmes dans l’action !
Samedi 2 décembre, partout en France, soyons des dizaines de milliers à manifester pour l’arrêt des massacres à Gaza et contre la colonisation.
Éditorial du NPA du 27 novembre 2023