FACE AUX COUPS DE MATRAQUES : les jeunes contre-attaquent
Depuis la mise en place de l’état d’urgence le gouvernement a largement renforcé son arsenal répressif que cela soit par la voie juridique mais aussi la voie physique avec une présence policière surdimensionné à chaque manifestation. Lors de la COP 21, le gouvernement avait frappé fort avec 327 garde à vue à Paris mais cela semblait plutôt une répétition générale au vu de la répression pendant la mobilisation d’aujourd’hui !
Frapper fort et vite pour casser la mobilisation
Dès la première journée la mobilisation, le gouvernement n’a pas fait la dentelle avec une répression très importante qui ont touché les cortèges jeunes dans plusieurs villes de France. Cette répression contrairement à ce qu’explique les médias ont été le fait de la police avec parfois même des flics en civil dans les cortèges pour tendre l’atmosphère et se faire plaisir ensuite en matraquant et gazant à volonté. Les blessés ont largement dépassé le chiffre du millier et les poursuites judicaires se comptent par centaines.
Dans la répression organisée par Matignon le ministère de l’éducation nationale a eu un rôle central autorisant les établissements à fournir les photos des élèves, autorisant l’accès des flics dans les bahuts y lâchant des chiens pour arrêter les élèves comme à Caen, par exemple. Sur les universités, la même politique a été mise en place avec des autorisations d’interventions policières comme à Tolbiac, Strasbourg, Rennes… Autant dire que toutes les structures de l’Etat étaient d’accord : faire taire la jeunesse !
Les poursuites judiciaires sont très nombreuses et de tous types : rébellions, manifestations sauvages, port d’un casque de vélo, tag sur une université, incitation à la rébellion… Très souvent les dossiers sont vides mais le gouvernement veut faire du chiffre en terme de garde à vue mais aussi de procès pour tenter de mettre au pas une frange de la jeunesse qui fait une expérience politique importante dans le cadre de la mobilisation.
Le tournant du 13 avril jusqu’au 1 er mai : de la dispersion à la conviction qu’il faut tenir face à la police !
Pourquoi le 13 avril ? il s’agit de la première manifestation parisienne qui a été totalement dispersé par la force par la police avant son lieu d’arrivé qui était convenu par les syndicats avec la préfecture. A partir de là, les cortèges étudiants qui étaient les plus massifs ont commencé à s’organiser pour arriver au bout des manifestation en organisant des service d’ordre par université et se coordonnant entre eux pour faire face à la répression. La colère face aux actions de la police qui a augmenté largement dans le rang des manifestants a entraîné des réactions de plus en plus collectives avec une volonté non négligeable d’en découdre s’ils cherchaient les problèmes.
C’est ainsi que le 19 avril, la police a dû reculer de la place de la Nation face aux manifestants. La manifestation d’après la manifestation s’est tenue jusqu’au bout avec un cortège étudiant qui n’a pas sourcillé malgré une répression très très importante et surtout une volonté plus en plus claire de jeunes, de travailleurs et de salariés de vouloir réagir collectivement.
Le 1er mai : normalement tout le monde l’a vu dans les médias, la manifestation traditionnelle c’est transformé en un lieu d’affrontement assez important où la manifestation a été coupés en de multiples endroits par la police pour soi-disant isoler les « casseurs ». Pourtant c’est bien le cortège interfac qui a été coupé en deux par les CRS… Comme quoi les « casseurs » ont bon dos quand il faut agiter un épouvantail pour réprimer !
Le problème est que la police s’est rapidement retrouvé dépassé par le nombre de manifestant leur faisant face, obligeant les directions syndicales à ne pas dévier le cortège. Ces mêmes manifestants qui étaient de tout âge : lycéens, chômeurs, étudiants et salariés se sont alors organisés en chaîne et ont avancé face à la police malgré la lacrymo, les coups de matraques et les grenades de désencerclement. À tel point que la police était dépassé et ont dû lâcher leurs lignes permettant la jonction des différents groupes de manifestants.
A partir de là, les manifestants ont compris qu’en s’organisant ils étaient capables de faire face à la police : éviter les nasses, la division et même tenir face aux charges pour arrêter les manifestants. Un enseignement très important et une expérience cruciale dans les jours qui vont suivre mais aussi les prochaines années !