Gaza : l’horreur du génocide et l’hypocrisie des dirigeants
Depuis qu’Israël a rompu, le 18 mars dernier, le cessez-le-feu signé avec le Hamas, son offensive sur la bande Gaza s’est intensifiée. Depuis cette date, ses bombardements ont fait 1 500 nouvelles victimes, qui viennent s’ajouter aux plus de 50 000 morts de cette guerre génocidaire.
Les objectifs du pouvoir israélien
Le 12 avril, le gouvernement israélien a annoncé une intensification de la guerre dans la bande de Gaza et a appelé les habitants à évacuer les zones de combats. Mais pour aller où ? L’armée israélienne contrôle les deux tiers du territoire qui sont inaccessibles à la population et bombarde sans répit partout ailleurs. La ville de Rafah, située à la frontière avec l’Égypte, va par exemple être transformée en zone tampon. Israël est en train de redécouper tout le territoire en s’emparant de zones de plus en plus vastes et en privant la population de toute échappatoire. Même les rares hôpitaux encore debouts sont exposés aux combats, comme le montre le bombardement de l’hôpital Al-Ahli dans la nuit du 12 au 13 avril.
Netanyahou a ainsi résumé sa stratégie : « Nous morcelons la bande de Gaza et nous augmentons la pression pas à pas ». Le prétexte à cette guerre génocidaire est toujours la libération des otages israéliens détenus par le Hamas. Mais même en Israël personne n’est dupe. La population israélienne a manifesté contre la reprise des combats dès la rupture du cessez-le-feu, et aujourd’hui ce sont des centaines de membres de l’armée qui signent des pétitions réclamant l’arrêt de la guerre. Des réactions salutaires, qui montrent que la population n’est pas unie derrière la politique de Netanyahou, mais qui demeurent bien insuffisantes face à l’ampleur de la barbarie.
Le véritable objectif de Netanyahu, c’est le nettoyage pur et simple de la bande de Gaza de tous ses habitants. C’est, comme il l’a dit lui-même, « la mise en place du plan Trump », qui consiste en la prise de possession du territoire par les États-Unis, la déportation des « “Palestiniens dans différents pays” » et la transformation de Gaza en « Côte d’Azur du Moyen-Orient ».
Macron le sauveur ?
Macron s’est dit fermement opposé à ce plan de déplacement massif de population. Il est même allé jusqu’à évoquer la possibilité pour la France de reconnaître l’État palestinien en juin prochain. Quel hypocrite ! Après avoir interdit les premières manifestations en soutien au peuple palestinien, après avoir fait la chasse aux militants dénonçant le génocide, après avoir réaffirmé à plusieurs reprises son soutien sans faille à l’État israélien, Macron se serait-il découvert une conscience ? Il faut en douter. Ce ne sont pas les bons sentiments qui guident les choix des puissants de ce monde, mais bien les intérêts et les rapports de force. Face à un Trump brutal et cynique, Macron aimerait bien trouver sa place, notamment en favorisant les relations entre Israël et les pays arabes. Le sort des Palestiniens, il s’en soucie comme d’une guigne.
148 pays reconnaissent déjà l’État palestinien sans que cela n’ait aucune conséquence sur la situation à Gaza. Cette reconnaissance n’empêche d’ailleurs en rien les bonnes relations avec l’État Israélien. Dernier exemple en date de cette mansuétude : dimanche 13 avril accoste à Fos-sur-Mer, près de Marseille, un navire, le Nexoe Maersk, qui transporte une cargaison de pièces détachées d’avions de chasse F35 destinée à l’armée israélienne. Et Paris laisse faire. C’est là le double langage de Macron et de nombre d’autres chefs d’État.
Les Palestiniens n’ont pas d’alliés parmi les dirigeants du monde. Les différents « plans » des grandes puissances, qu’ils émanent de Trump ou de Macron, ne constituent en rien une solution pour ce peuple opprimé. Il faut continuer de manifester notre solidarité et notre opposition au génocide, pour l’autodétermination du peuple palestinien, contre le colonialisme et l’impérialisme. C’est nous, le camp des exploités, par notre mobilisation, qui pourrons arrêter les politiques militaristes et meurtrières des grandes puissances !