Edito du NPA Jeunes Révolutionnaires du 12 mai 2025

La semaine dernière, Macron s’est dit inquiet du « déplacement forcé de populations » envisagé par Israël. Après plus de 50.000 morts, il fait mine de découvrir les volontés génocidaires et colonisatrices du gouvernement israélien sur les Gazaouis. Pourtant, l’État français a derrière lui des années de soutien inconditionnel à l’État israélien, sur le plan politique mais aussi militaire, à travers par exemple l’envois de millions d’euros de matériel de guerre aujourd’hui utilisé à Gaza. 

Que dire de l’hypocrisie des dirigeants impérialistes qui laissent entendre qu’ils pourraient reconnaître « l’Etat palestinien », après avoir permis politiquement la destruction de la bande de Gaza? Au même moment, c’est Retailleau, ministre de l’Intérieur qui, dans sa surenchère raciste et autoritaire, menace de dissoudre Urgence Palestine. Depuis deux ans de génocide, le gouvernement français n’a cessé d’étouffer les voix de solidarité avec le peuple palestinien : procès contre des syndicalistes pour un tweet ou un tract, acharnement médiatique contre la France Insoumise et la militante pro-palestinienne Rima Hassan, étudiants en garde-à-vue ou condamnés pour avoir participé aux mouvements de solidarité avec la Palestine sur les campus étudiants l’année dernière, … La liste est longue.

Le gouvernement veut renforcer son arsenal répressif en instrumentalisant la lutte contre l’antisémitisme

Le 7 mai, l’Assemblée nationale adopte un projet de loi visant à lutter « contre les actes d’antisémitisme, de racisme, de discrimination, de violence et de haine » dans l’enseignement supérieur. Le même gouvernement qui laisse défiler dans Paris des néonazis, croix gammées sur le bras et tambours des jeunesses hitlériennes dans les mains, veut nous faire croire qu’il lutte contre l’antisémitisme ! Dans les facs, on ne compte plus les enseignants racistes couverts par leurs directions, comme à Rouen, Paris ou Lyon… on se doute donc bien que ce n’est pas eux que la loi vise. Non, avec la loi, ce sont tout au contraire des étudiants, par exemple ceux mobilisés en soutien à la Palestine ces derniers mois, qui pourront être sanctionnés par des conseils disciplinaires directement pilotés par les rectorats, eux-mêmes pilotés par le gouvernement. En somme, l’État se donne les outils pour nous réprimer sans aucune obligation de se justifier. On voit vite comment cette loi, pourtant votée par toute la gauche à l’exception du PCF et de la FI, peut être utilisée afin de réprimer des étudiants et personnels mobilisés. Les mobilisations étudiantes les dérangent ? Continuons à sortir dans les rues avec tous ceux et toutes celles qui relèvent la tête ! Les mineurs isolés en lutte pour avoir un toit, le secteur du travail social en grève le 15 mai contre les coupes budgétaires, les cheminots en lutte pour leurs salaires ouvrent la voie du combat à mener pour en finir avec toutes les lois antisociales et racistes !

Les impérialistes jouent avec le sort des Palestiniens. Pas en notre nom !

Le 17 mai, une manifestation de solidarité avec le peuple palestinien est organisée dans la plupart des grandes villes, pour le jour de la commémoration des 77 ans de la Nakba. En 1948, c’était l’exil forcé de 750.000 Palestiniens hors de leurs terres. A l’heure où le gouvernement israélien affirme ouvertement son but, raser Gaza et en vider sa population et coloniser la Cisjordanie de façon pérenne, il n’a jamais été aussi urgent de  sortir dans les rues pour montrer notre rage et dénoncer la complicité de notre gouvernement et des grands états de ce monde. La même semaine, Trump sera en effet en visite au Moyen Orient, ce qui n’empêche pas Netanyahou de surenchérir et accélérer son  offensive colonisatrice. Nous ne resterons pas silencieux. Stop à la colonisation, stop aux massacres, tous dans la rue le 17 mai !