Haïti, derrière la catastrophe naturelle…

Le tremblement de terre qui a touché Haïti le 12 janvier n’était pas prévisible, mais ses conséquences l’étaient : c’est la situation politique et sociale du pays qui explique leur ampleur. Depuis son indépendance en 1805, Haïti a subi l’impérialisme des grandes puissances. De 1957 à 1986 la dette extérieure est plus que décuplée sous la dictature sanglante des Duvalier, soutenue par les pays occidentaux. Ce mécanisme d’endettement est un des éléments les plus efficaces pour lier les mains des gouvernements successifs. Et pour s’assurer de leur obéissance, les armées françaises et étasunienne sont présentes sur l’île en permanence.

Un cortège de mesures néo-libérales permet aux capitalistes de modeler le pays en fonction de leurs intérêts. L’économie locale de subsistance est ruinée car elle ne peut concurrencer l’arrivée massive de produits étrangers. La population rurale est expulsée vers les bidonvilles des grandes agglomérations. Des zones franches sont mises en place pour que les multinationales bénéficient d’une main d’oeuvre nombreuse, docile et sous-payée.

Les conditions effroyables dans lesquelles vit la majorité des Haïtiens sont donc bien la conséquence de politiques humaines délibérées et non pas d’une quelconque fatalité. Le prêt « accordé » par le FMI pour la reconstruction impose déjà des conditions : les fonds prêtés doivent être utilisés pour remettre sur pied les mécanismes de l’exploitation capitaliste, non pour financer des programmes sociaux réellement utiles à la population.

Nous opposons une autre logique que la reconstruction sous l’égide des impérialistes qui ont plongé le pays dans la misère et le chaos.

Notre solidarité doit aller aux organisations ouvrières haïtiennes, elle doit aider à développer et à organiser les luttes populaires, seules à même de parer les conséquences de futures catastrophes « naturelles ».

Nous appelons à faire des dons aux organisations qui se battent pour la justice sociale, notamment Batay Ouvriye (organisation ouvrière haïtienne), Via campesina (syndicat paysan international) et Comité pour l’abolition de la dette du tiers-monde :

www.batayouvriye.org

www.viacampesina.org

www.cadtm.org