Intervention Meeting LGBTI : « Présentation de la fête LGBTI »
La conclusion que l’on peut tirer de la journée d’hier sur les oppressions de genre, c’est que, si les personnes LGBTI ne peuvent s’émanciper sous le capitalisme, renverser le capitalisme ne suffira pas à détruire les oppressions liées au sexe, au genre et à la sexualité. C’est pourquoi il faut faire progresser la conscience de notre classe sur ces questions, non seulement par la théorie, mais aussi par la pratique.
La fête LGBTI du camp est justement l’occasion de lier la théorie à la pratique. C’est une fête ouverte à tous et toutes. L’espace de la discothèque se veut un espace d’expérimentation avec des jeux qui encouragent les pratiques autres que les pratiques hétéronormées et hétérosexuelles.
Cela peut passer par exemple par la performativité, c’est-à-dire le fait de s’habiller et de se conduire comme le genre opposé pour mieux se rendre compte soi même et montrer aux autres le caractère socialement construit du genre. La performativité doit reproduire les comportements qu’on voit dans la société, parfois en les grossissant, mais cela ne signifie pas pour les camarades hommes de jouer à la folle systématiquement comme ça a pu être le cas certaines années.
Cela passe aussi par des jeux qui incitent à avoir d’autres rapports aux personnes de son propre sexe, et notamment des rapports qu’on a l’habitude d’avoir avec le sexe opposé dans nos sociétés patriarcales.
Une chose importante à rappeler : on n’oblige personne à faire quoi que ce soit. Le travestissement comme tout autre jeu doit être fait par envie, par curiosité, mais certainement pas en se sentant contraint. Bien sûr, on a conscience qu’on ne va pas détruire les oppressions spécifiques en une soirée. On ne peut pas ranger d’un coup tous ses réflexes conditionnés par le système patriarcal au placard.
Les comportements hétéronormatifs, hétéropatriarcaux et hétérosexuels sont les comportements omniprésents dans nos sociétés. Alors, pour limiter le poids qu’ils exercent déjà sur les individus, nous devons dire que ces comportements ne sont pas les bienvenus dans l’espace de la discothèque. Cela n’est pas trop contraignant étant donné que chacun peut faire ce qu’il veut dès qu’il sort de la discothèque. Contrairement aux LGBTI qui, eux, ne peuvent sortir de la société ! Le but est d’éviter, comme ça a pu être le cas quand il n’y avait pas de règle, que les camarades, parce qu’ils en ont l’habitude, parcequ’ils sont plus à l’aise dans ce rôle, ne se comportent quasiment que de façon hétéro.
Le caractère festif de la soirée ne doit pas faire oublier que se protéger, soit et les autres, c’est important. Parce qu’il est préférable d’avoir des militants en bonne santé, vous trouverez des préservatifs masculins et féminins ainsi que des gants en latex dans la discothèque !