IRAN : Toujours la répression…
Il y a 31 ans, la révolution iranienne mettait fin au régime du Shah Mohammad Reza Pahlavi, un régime à la botte des grandes puissances capitalistes, dont la police secrète, formée par d’anciens tortionnaires français, des agents du Mossad israélien et de la CIA, pratiquait la torture généralisée des opposants politiques. Pourtant, d’un régime à l’autre, un même système économique et étatique s’est maintenu.
Faute d’un courant politique progressiste crédible, la couche du clergé qui a pris le pouvoir n’a jamais rompu avec le capitalisme iranien, tourné vers l’exportation du pétrole et l’importation de denrées alimentaires. Tout comme à l’époque du Shah, l’économie de la République islamique se partage entre quelques familles dominant les principaux marchés d’exportation. Malgré les discours musclés, l’Iran n’a jamais effectué de réelle rupture avec les partenaires commerciaux de l’ancien régime, y compris les Etats-Unis.
La crise de régime ouverte avec le trucage électoral du 12 juin 2009 n’est à la base que la marque d’une division entre les principaux piliers du régime, les « réformateurs » révolutionnaires de la première heure, – et les Pasdarans, les « gardiens de la révolution » qui accroissent toujours leur contrôle de l’économie. Cette crise a ouvert une brèche à la jeunesse, aux travailleurs, aux femmes et aux peuples opprimés qui veulent en finir avec le régime.
Un renouveau de la contestation
Depuis le mois de juin, la révolte populaire continue malgré la répression sanglante. La gauche se reconstruit et l’hostilité à la République islamique se développe. 60% de la population a moins de 20 ans. Cette classe d’age, en tête des manifestations, n’a pas connu le Shah ni les illusions dans Khomeiny, elle n’a rien à perdre face au chômage, à la pauvreté et à un ordre moral oppressant.
L’exemple iranien le montre : tout régime aux mains d’une minorité de profiteurs est voué à recourir à la répression la plus féroce dès lors que les classes populaires ne supporteront plus les injustices sociales qui structurent le système.
La démocratisation de l’Iran ne pourra voir le jour que si la question du contrôle de l’économie par les travailleurs est posée. Toute solution de compromis entre les refondateurs et l’Occident ne servira qu’à maintenir la structure d’État actuelle, y compris la répression brutale.