

Le capitalisme est un vol en bande organisée
Le casse du siècle
Alerte ! On a volé les bijoux de la reine ! Une émotion profonde envahit les journalistes et les responsables politiques après le cambriolage éclair du musée du Louvre. « C’est une nouvelle épreuve pour la France » s’exclame Marine le Pen, « une atteinte à notre Histoire » renchérit Macron. Il en faut peu pour faire un drame national. Le lendemain du casse, le CAC 40, qui sert d’indicateur aux 40 plus importantes entreprises cotées en Bourse, battait son record historique. Le rapport ? C’est que, pendant que les bourgeois pleurent à chaudes larmes devant leur vitrine brisée, un autre type de braquage se déroule en parallèle. Moins spectaculaire, sans cagoule ni effraction.
Le capital vole chaque jour le fruit du travail de millions de salariés. C’est nous qui produisons collectivement toutes les richesses existantes dans cette société, mais ce ne sont qu’une poignée de grands patrons qui en tirent profit. Comment appeler ça, sinon du vol ? Les 1 % les plus riches possèdent ainsi près de 50 % des richesses mondiales. Est-ce parce qu’ils ont beaucoup travaillé ?
Un des hommes les plus riches de la planète, le français Bernard Arnault, a une fortune estimée à 169 milliards d’euros. Pour atteindre une telle somme, un salarié payé au SMIC devrait travailler… 7 millions d’années ! A moins d’avoir démarré sa carrière au temps des dinosaures, Bernard Arnault n’a pas pu bâtir sa fortune tout seul. Le secret pour accumuler ce n’est pas de beaucoup travailler, mais de faire beaucoup travailler les autres. Derrière le profit il y a le travail de milliers d’ouvriers, de caissières, de manutentionnaires qui n’en verront jamais la couleur. Le voilà le casse du siècle !
L’État bourgeois : une bande de truands
Non seulement les capitalistes nous volent, mais l’État à leur service aussi. Le budget de l’État, en cours de discussion à l’assemblée, est un budget pour les riches (et donc contre les pauvres). Au programme : 4000 suppressions de postes dans l’éducation, fin des APL pour les étudiants étrangers hors UE, gel des pensions de retraites et des salaires des fonctionnaires… Il s’agit de nous faire payer leur dette, tout en épargnant le patronat.
A la différence des cambrioleurs du Louvre, les grands patrons ne risquent pas d’être inquiétés pour leur opération de vol à grande échelle. Car celle-ci est parfaitement légale. Mieux, l’État se fait même le garant de cette exploitation salariale et de la fortune des milliardaires. Au fond, c’est essentiellement à cela qu’il sert : protéger cette société qui profite aux riches. Pour s’en convaincre il suffit de voir comment il réprime et traîne devant les tribunaux ceux et celles qui tentent de la remettre en cause (militants, manifestants, grévistes…).
La justice est avant tout au service de l’ordre social capitaliste. Et elle n’est même pas la même pour tout le monde. Un Sarkozy peut par exemple bénéficier d’un traitement de faveur en sa qualité d’ancien serviteur des intérêts de la bourgeoisie : une cellule individuelle de 9m2 , téléphone fixe, plaques de cuisson, frigo… En sommes presque les conditions de vie d’un étudiant. Le loyer et les cafards en moins, les gardes du corps en plus.
Si nous voulons changer ce système au service des riches, on ne pourra pas s’en remettre à cet État, faible avec les forts et fort contre les faibles. Quelle que soit l’issue des débats au parlement, tous sont d’accord sur l’essentiel : nous faire les poches en épargnant les riches. Pour nous défendre, nous ne pourrons compter que sur nous-mêmes. Comme nous l’avons montré pendant les journées de grève en septembre et en octobre nous sommes capables de nous organiser pour défendre nos intérêts. Plus encore, la classe ouvrière aurait la force de « voler les voleurs » : faire la révolution, exproprier les capitalistes pour bâtir une autre société, débarrassée du règne du profit.
