Le matérialisme historique : Meilleur outil pour les révolutionnaires
Partie I :
L’homme est un animal qui a des qualités spécifiques : il peut parler, il peut se mettre debout, il a un pouce. Cela ne lui permet pas de subvenir seul à ses besoins vitaux dans la nature : il a besoin de ses congénères pour survivre et ce, plus que tout autre animal. Et c’est aussi dans le rapport aux autres et dans ce besoin de se nourrir que l’homme développe des outils pour améliorer sa nourriture. C’est cela qui fait la spécificité de l’espèce humaine. Et cela se transmet même chez les plus jeunes qui accumulent l’expérience accumulée comme un héritage et qui se socialise avec les autres de son espèce pour survivre et vivre en société.
Ce qui fait la spécificité de l’homme, c’est sa capacité de développer de manière quasi illimitée son accumulation d’expériences, son adaptation, donc ses outils, donc sa production.
Tout cela est combiné et dépend de sa capacité à se socialiser. C’est la dialectique production-communication. C’est grâce à sa capacité à communiquer et à s’associer que l’homme produit ce qui lui faut pour survivre.
Rien n’est naturel : l’homme ne vit pas dans une société innée ou naturel qui permettrai sa survie, il est en capacité grâce à ses atouts naturels et à la dialectique production-communication de s’adapter à beaucoup de sociétés et de milieux. La base du matérialisme historique se situe là : comprendre les rapports sociaux entre les hommes car ils ne sont pas innés et l’homme n’a rien de naturel dans son mode d’organisation sociale. Tout dépend de la possibilité de l’homme à s’associer, à s’unir en fonction du milieu naturel, des richesses de la terre, de son expérience qui lui a entre autre permis de créer des outils. Et du coup de la manière dont il s’organise pour produire ses moyens de subsistance : si on a compris ça, on a tout compris !
La base de toute société est donc le travail et la production, qui nécessite une intervention de l’homme. En effet, pour produire, il faut 3 éléments :
l’objet : qui vient d’une manière ou d’une autre de la terre .
l’outil : c’est ce qui émane de l’expérience de l’homme pour mieux produire .
le sujet : le travailleur, sans qui rien n’est possible. Mais rattaché à cela le fait que l’homme ne peut produire tout seul, il y a donc un rapport social de production dans ce travail. C’est la manière dont les Hommes transforment ce qu’ils trouvent dans la nature en moyens de subsistance et la manière dont ils organisent la production qui détermine la société et l’évolution de l’Histoire.
La qualité de ce rapport de production explique la pérennité de la société.
Parfois même, des rapports de production (comment la société est organisée) peuvent être en avance sur le développement des forces productives (comment on produit) comme ce fut le cas en 1917 : c’est la dialectique entre forces productives et rapports sociaux de production.
De là découlent la division de la société en classes et pour nous, un outil pour comprendre comment la société fonctionne et comment peut-on la détruire…
Partie II :
Pour survivre, les hommes doivent lutter contre la nature par le travail. Ils entrent ainsi nécessairement dans des rapports de production. Dans un second temps apparaît la division de classe qui annonce une lutte de l’homme contre l’homme (la lutte des classes). En effet, à partir du moment où l’Homme est en mesure d’adapter la nature à ses besoins, il a la capacité de produire plus que ce qui est nécessaire.A partir de la se crée le surproduit social, qu’une partie de la population s’acappare et de la découle la division de la société en classe. L’Histoire est ainsi simultanément celle de la lutte de l’homme contre la nature et celle de la lutte des classes. Tout ceci est bien matériel et montre bien que ce qui fait avancer l’Histoire ce sont les conditions matérielles d’existence de l’homme et non pas des idées sorties d’on ne sait où du genre les trucs qu’on entend : la concurrence c’est naturel, la propriété privée aussi,…).
Le matérialisme pré-marxiste ne permettait pas de comprendre que la connaissance dépend de la pratique sociale et de la lutte des classes car il considérait le problème de la connaissance sans tenir compte de la nature sociale des Hommes. Pour Marx au contraire , la connaissance humaine se développe dans les rapports de production. Partant de ce constat Marx disait : « ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c’est au contraire leur être social qui détermine leur conscience. » Au cours d’une longue période de l’histoire les Hommes ne comprenaient l’histoire des sociétés que de manière unilatérale car l’échelle de la production était réduite. C’est seulement lorsque le prolétariat moderne et la grande industrie sont apparu et quand les rapports de production se sont étendu à l’échelle mondiale que les Hommes ont pu transformer la connaissance du monde en science marxiste. L’idée du topo c’est de montrer qu’il y existe donc une dialectique entre la pratique et la théorie et que la théorie du matérialisme dialectique doit être un outil pour nous , révolutionnaires.
1) Pas de théorie sans pratique
La théorie matérialiste dialectique de la connaissance met la pratique à la 1ère place. En effet, la connaissance ne peut être coupée de la pratique sociale. Lénine a dit: « La pratique est supérieure à la connaissance théorique, car elle a la dignité non seulement du général, mais aussi du réel immédiat . » Pour illustrer la citation cf l’exemple du verre de Lénine ci-dessous qui montre bien que la théorie dépend de la pratique, se fonde sur la pratique et sert la pratique :
« Incontestablement un verre est à la fois un cylindre en verre et un ustensile où l’on boit. Mais un verre n’a pas seulement ces deux propriétés, ou qualités, ou aspects, il a une infinité d’autres propriétés, quelaités, aspects, corrélations et médiations avec tout le reste du monde. Un verre est un objet lourd qui peut servir de projectile. Un verre peut faire office de presse-papier, de prison pour un papillon capturé ; un verre peut avoir une valeur artistique par sa décoration gravée ou dessinée,… Si j’ai besoin d’un verre à l’instant en tant qu’ustensile servant à boire, peu m’importe s’il est de forme parfaitement cylindrique ou s’il est réellement en verre ; l’important par contre c’est qu’il ne soit pas félé au fond , que je ne risque pas de me couper les lèvres en me sevrant. Pour connaître réellement un objet, il faut étudier tous ses aspects, toutes ses liaisons et médiations. La logique dialectique veut que nous considère l’objet dans son mouvement propre, dans son changement. La logique dialectique enseigne qu’il n’y a pas de vérité abstraite, que la vérité est toujours concrète. »(extrait des œuvres complètes de Lénine).
Si l’on veut acquérir des connaissances il faut prendre part à la pratique, car c’est la pratique qui transforme la réalité. Si l’on veut connaître la structure et les propriétés d’un atome il faut procéder à des expériences physiques et chimiques pour changer l’état de cet atome. Et bien si l’on veut connaître la théorie et les méthodes de la révolution, il faut prendre part à la révolution. C’est cela que dit le matérialisme dialectique de la connaissance: la connaissance commence avec l’expérience. Pour avoir une orientation révolutionnaire juste il faut prendre part à la pratique, il ne suffit pas de lire des bouquins dans sa chambre, il faut militer!!!
2) Pas de pratique sans théorie
Bon la pratique c’est bien beau mais ça ne suffit pas. Lénine a aussi dit : « sans théorie révolutionnaire pas de mouvement révolutionnaire. » Autrement dit, la théorie est un guide pour l’action. Pour prendre un exemple très concret, si tu dois differ un tract et que tu n’es pas convaincu parce que tu ne sais pas pourquoi tu le diff, tu ne le differa pas. C’est uniquement la vérification de la théorie par la pratique qui permet de connaître la vérité. Notre rôle en tant que révolutionnaires est donc d’adapter nos théories pour qu’elles correspondent à une situation qui change tout le temps. Nous devons unifié le savoir et l’action, la théorie et la pratique car elles sont indissociables. Le matérialisme dialectique veut que nous étudions le développement des choses, des phénomènes, leur contradictions internes pour avoir une connaissance juste de la situation. Les idées justes ne tombent pas du ciel, elles viennent de la pratique sociale, du processus de la connaissance qu’on peut résumer ainsi: passage de la matière qui est objective, aux idées, qui sont subjectives, puis passage des idées à la matière. Il faut passer de la pratique à la connaissance puis de la connaissance à la pratique. Le matérialisme historique est donc le meilleur outil, pour nous révolutionnaires car il permet de saisir la dialectique et de comprendre comment il faut transformer la société par la révolution !
Mina et Léa, Comité Jeunes 92 Nord.