Article du N°23 de l’Etincelle Anticapitaliste (septembre 2012) [Page 5]

Le CPE était un type de contrat de travail prévu par l’article 8 de la loi sur l’Egalité des Chances.

Ce contrat était assorti d’une « période de consolidation » de deux ans durant laquelle l’employeur pouvait rompre le contrat de travail sans en donner le motif. Si le salarié rompait le contrat durant la période de consolidation, il était considéré comme démisionnaire et n’avait pas droit au chômage.

Le 19 janvier 2006, dans un appel commun des organisations de gauche (syndicats, associations et organisations politiques) un collectif de lutte contre le CPE est créé, appellant à sa déclinaison ce qui sera fait dans la plupart des grandes villes.

La revendication première du mouvement est le retrait de l’ensemble de la loi dite « pour l’égalité des chances », comprenant également le Contrat Nouvelle Embauche (CNE) et l’apprentissage à 14 ans. D’autres revendications sont ensuite énoncées : l’emploi stable pour tous et le retrait des contrats précaires, le réengagement de l’Etat dans le service public universitaire, le retrait du « pacte pour la recherche », l’arrêt du traitement répressif des mouvements sociaux, l’amnistie des lycéens ayant participé au mouvement contre la loi Fillon et des personnes poursuivies suite aux émeutes de novembre 2005.

Le 18 février 2006, une Coordination Nationale d’Etudiants se tient à Rennes II pour lancer le mouvement, qui prend ensuite de l’ampleur. Le 17 mars 2006, 39 universités sont en grève, et des manifestations rassemblent entre 400 000 et un million de personnes. Jusqu’à 86 universités auront été en grève. La mobilisation sera également massive sur les lycées.

Le 19 mars, les syndicats de salariés « brandissent la menace de la grève générale », après avoir lancé un appel sollonel au retrait du CPE.

Le 28 mars, mobilisation record : 3 millions de manifestants. Les défilés sont massifs, 30% des fonctionnaires étaient grévistes. Mais le gouvernement refuse de céder.

Le 2 avril, la loi sur l’égalité des chances paraît au journal officiel.

Le 4 avril, nouvelle journée de mobilisation massive, 3 millions de manifestants.

Le mouvement contre la « loi sur l’égalité des chances » aura été impulsée par la jeunesse étudiante et lycéeenne. C’est quand les syndicats de salariés l’ont rejoint qu’il est réellement devenu massif. Le retrait du CPE a été obtenu à un moment où le mouvement était deja en reflux.