Le Pen est mort, mais ses idées réactionnaires vivent toujours

Edito du NPA Jeunes Révolutionnaires du 13 janvier 2025

Jean-Marie Le Pen est mort après 70 ans de bons et loyaux services à une bourgeoisie française parfois embarrassée par son zèle réactionnaire. Il faut dire que le CV du fondateur du RN en dit autant sur lui que sur ses employeurs : militaire nostalgique de Pétain, vieux politicien millionnaire, facho tortionnaire en Algérie sous les ordres d’un gouvernement de gauche dirigé par Guy Mollet et Mitterrand.

Qui s’offusque qu’on danse sur le tombeau de Le Pen ?

Au gouvernement Bayrou, on s’indigne et part à la défense du RN : pas question de danser sur le cadavre du « combattant », « patriote » ! Après les pillages et les massacres, il faudrait respecter les anciens tortionnaires coloniaux et reconnaître les  « bienfaits » de la Françafrique, à la manière d’un Macron regrettant que les Africains aient « oublié de dire merci » au (néo)colonialisme français – trois semaines après avoir demandé aux habitants de Mayotte, frappés par une catastrophe climatique meurtrière, de remercier les principaux architectes de la misère sociale sur l’archipel.

Bras de fer entre partenaires réactionnaires

Derrière les politiques nationalistes et la propagande raciste de l’extrême-droite, ce sont les intérêts bourgeois qui sont à l’œuvre, quitte à marcher sur les pieds de ses anciens « alliés ». La bourgeoisie américaine radicalisée, à travers le duo Trump – Musk, entend bien se réserver la grosse part des profits issus de l’exploitation capitaliste dans le monde, y compris en mettant la pression à ses partenaires (mais néanmoins concurrents) européens. Et lorsqu’on parle profits, marché, investissements et ressources, tous les coups sont permis. D’où les provocations de Trump qui parle d’annexer le Panama, le Canada et le Groënland pendant que Musk soutient les partis les plus racistes en Allemagne (AfD) et au Royaume-Uni (Reform UK). Les patrons européens et leurs représentants, qui ne sont pas en reste niveau racisme, alternent entre montrer patte blanche aux milliardaires américains et taper du poing pour leurs propres intérêts. Par exemple, si Thierry Breton, ancien commissaire européen,  engage un bras de fer avec Musk concernant les réseaux sociaux, ce n’est pas pour combattre les fake-news, mais bien pour assurer à la bourgeoisie européenne le contrôle de ses données informatiques (et les profits associés). 

Face à leur internationale réactionnaire : la solidarité internationaliste des travailleurs ! 

Seule la classe ouvrière et la jeunesse peuvent en finir avec l’extrême-droite et ses idées, et mettre un coup d’arrêt aux affaires et magouilles des dirigeants capitalistes, en nous imposant sur la scène politique dont ils veulent à tout prix nous dégager. Car si la guerre civile entre “migrants” et “autochtones” dont parlent Musk et Le Pen fille est une fiction raciste, la guerre de classe entre exploiteurs et exploités bat bel et bien son plein. L’extrême-droite s’appuie sur les bilans catastrophiques des gouvernements de droite comme de gauche pour se présenter comme « anti-système ». Une partie importante de son programme est récupérée par la plupart des partis, y compris parfois à gauche ! Les “barrages républicains” n’ont en rien enrayé sa montée, seules nos luttes pourront faire reculer l’extrême-droite ! Et ça, des luttes il y en a, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Algérie ou en France : grèves victorieuses dans l’automobile et l’aéronautique au pays de Trump, vague de colère contre « le système » et  Bouteflika en Algérie en 2019, mobilisations contre le racisme et les violences policières des deux côtés de l’Atlantique, grèves et manifestations contre toutes les réformes anti-sociales… Et cela, indépendamment de nos origines, nos nationalités, en ne comptant que sur nos propres forces, pour en arriver à une société débarrassée de l’exploitation et de ceux qui la défendent férocement !