Les gouvernements valsent, la dictature des patrons reste. Il faut abattre le système à la racine !

Edito du NPA Jeunes Révolutionnaires du 21 octobre 2025

Avec 178 ministres nommés depuis son élection en 2017, et autant de retraites dorées grassement financées, Macron bat de loin le record de la Vème République en la matière. On ne pourra pas dire qu’il n’aura pas tenté de résorber le chômage… du personnel encravaté de l’Élysée ! Si ces ministres sont tous plus oubliables les uns que les autres – qui se souvient de Michel Barnier ? – ils se sont tous succédés au gré des élections pour mener la guerre aux travailleurs et aux classes populaires.

L’attaque des clones

Après Barnier, Bayrou, Lecornu, nous voilà avec Lecornu 2-le-retour temporairement sauvé de la censure. À 18 voix de parlementaires près, il sautait comme ses prédécesseurs. Le programme de S. Lecornu et de Macron : d’une côté, des dizaines de milliards d’économies dans les budgets de la sécu., de la santé, de l’éducation, et de l’autre côté des dizaines de milliards de cadeaux aux plus riches. Pour faire passer la pilule, Lecornu promettait de décaler l’application de la détestable réforme des retraites de quelques mois. C’est évidemment de la poudre aux yeux. Mais le Parti Socialiste a tout de même jugé bon de sauver les miches de Macron en ne votant pas la censure – compromission avec le président des riches histoire de se montrer responsable auprès de la bonne société. La gauche de la France Insoumise crie à la trahison mais c’est elle qui a ressuscité le Parti Socialiste en 2022 puis 2024 en espérant rafler une majorité à l’Assemblée.

Les attaques de Lecornu seront féroces pour la jeunesse. La dégradation des lieux d’étude est une manière de nous voler deux fois, d’abord en nous prenant le budget dédié à nos conditions d’étude, ensuite parce qu’en quittant les bancs de l’école, des centaines de milliers d’entre nous iront bosser plus tôt pour engraisser le patronat encore davantage. Les étudiants étrangers sont eux aussi dans le viseur. Et après, qui sait, décupler nos frais d’inscription à l’Université en prétextant du manque de moyens, qui sera de plus en plus réel – comme le préconise un rapport du ministère de l’Enseignement Supérieur ?

Dans plusieurs villes, des étudiants dont on a refusé l’inscription se battent, à raison, pour arracher la place à la fac qui leur revient de droit. À Nanterre, où ils ont occupé leur bâtiment administratif, on leur envoie les CRS pour les dégager. Hors de question de se laisser faire !

Madagascar, Népal, Maroc : derrière des gouvernements qui sautent, c’est les milliardaires et leur armée qui ont le pouvoir

Changer de gouvernement, de numéro de république, réécrire la constitution, tout ça ne changera pas le problème. Car derrière la façade politicienne, il y a le pouvoir réel, celui de l’armée (qui reste) et des milliardaires (qui donnent les ordres à cette armée). À Madagascar, la jeunesse révoltée contre la misère, le manque d’accès à l’eau et la corruption des politiciens, brandissant le drapeau One Piece, a envoyé valser leur président, A. Raojelina, qui avait fait des dizaines de morts en ordonnant qu’on tire sur la foule. Tant mieux ! Mais le président dégagé, c’est l’armée qui a pris le pouvoir. Un piège qui pourrait devenir sanglant si les classes populaires malgaches s’arrêtaient là, car l’armée reste un outil aux mains des milliardaires et peut vite basculer contre la population. La seule issue, à Madascar comme au Maroc, au Népal ou en Indonésie, là où les révoltes vont le plus loin, c’est que les exploités prennent le pouvoir pour eux-mêmes, en brisant tous les outils que se donnent les ultra-riches pour garder jalousement leur pouvoir.

C’est nous les plus forts

Parlant de la Palestine, Netanyahou et Trump se vantaient du fait que le monde n’était gouverné que par la force. Façon de se moquer de l’ONU et des instances internationales qui, longtemps, ont donné l’illusion du contraire. Oui, les salauds de ce monde – on pourrait y ajouter Poutine -, n’aiment la fable du “droit international” que quand elle est de leur côté.

Mais au jeu de qui est le plus fort, ce sont les travailleurs et les jeunes qui peuvent gagner. Qui, à l’échelle mondiale, fabrique toutes les richesses, toutes les usines, toutes les armes, toutes les villes ? Les capitalistes ou les travailleurs ? Il y a deux semaines, 1 millions de travailleurs italiens ont fait grève en solidarité avec la Palestine, foutant une peur bleue à leur gouvernement, et montrant que nous pourrions en finir avec le génocide et la colonisation en nous mobilisant en tant qu’exploités. Parce que nous faisons tout tourner, nous pourrions tout diriger.

Organisons-nous pour discuter politique, ne laisser passer aucune attaque, dans les lycées, facs et ailleurs. Nous avons la force d’abattre ce système, le capitalisme, à la racine.