Loi travail, 49.3, violences policières… Construire la contre offensive des jeunes et des travailleurs
Cela va bientôt faire trois mois que s’est enclenchée la mobilisation contre la loi travail et plus généralement contre la politique du gouvernement. Trois mois où les jeunes et les salariés descendent dans la rue, expérimentent la grève, des formes d’organisations allant des assemblées générales à Nuit Debout mais aussi la nécessité de réagir face à la violence d’Etat qui cherche à faire taire la contestation. Une expérience importante qui a touché des millions de personnes et qui doit nous poser les questions des suites et comment aller plus loin.
Un gouvernement organisé contre les jeunes et les salariés !
Hollande, Valls, le MEDEF… n’ont pas fait dans la souplesse, ils ont montré au grand jours leur volonté commune de s’en prendre aux jeunes et aux salariés que cela soit avec la loi travail qui nous promet à tous la précarité à vie mais aussi l’état d’urgence qui faciliter la répression de ceux qui remettent en cause le fonctionnement de cette société. De A à Z, le gouvernement et l’Etat ont lancé leur force contre les grèves et les mobilisations. Que cela soit la répression des manifestations, des piquets, des blocages, des lycéens mobilisés… tout a été utilisé : police, justice, décret préfectoraux, décisions des ministères. L’Etat et le gouvernement se sont jetés amplement dans la bataille contre la grève et les grévistes pour pouvoir décourager ou faire taire la contestation et surtout passer l’envie d’aller plus loin.
Des directions syndicales organisés pour ne pas être débordé
Du côté des travailleurs, les directions syndicales sont elles aussi organisés et ont mis tout leur poids dans la balance pour éviter de lancer un affrontement général. On peut penser aux éléments de calendrier avec une volonté limité de préparer la première journée de mobilisation et la rejoignant au dernier moment, on peut penser qu’après le 31 mars avec 1,2 millions de manifestants, le rythme allait s’accélérer… et pourtant les directions syndicales ont décidé de poser encore des dates sautes moutons sans volonté de construire des grèves reconductibles qui étaient pourtant discuter dans certains secteurs.
La SNCF est un exemple éloquent pour cela. Les cheminots sont touchés par une réforme spécifique à leur branche mais qui a un lien direct avec la réforme globale du code du travail. Les directions syndicales ont posé des journées de grèves, des manifestations… Mais pas les mêmes journées que les autres secteurs pour éviter une convergence directe que pourtant les grévistes souhaitaient largement. Chez les enseignants, la FSU a même évité toute mobilisation en ne parlant peu ou pas de la loi travail, en ne préparant pas d’AG dans les établissements et en informant au dernier moment par mail des journées de grèves.
On a pu assister un peu partout à cette politique et les équipes les plus combatives ont dû s’affronter directement à l’orientation de ces directions pour les contrecarrer et faute de lien ont parfois mis plus d’un mois pour gagner sur la question de la grève reconductible.
Prenons le parti de la contre-offensive des jeunes et des travailleurs.
Aujourd’hui, la mobilisation dure et surtout elle prend une forme qui fait trembler le gouvernement, celle de la grève reconductible dans certains secteurs du monde du travail. Cette peur remet au goût du jour à une large échelle la force sociale que représente la classe ouvrière avec sa capacité de bloquer l’économie tout entière. La grève générale ne doit pas être qu’un slogan, elle doit devenir une réalité mais pour cela il ne suffira pas de l’écrire sur une affiche ou un tract mais de le porter partout où nous sommes en sachant convaincre autour de nous de cette stratégie mais aussi savoir déjouer les pièges tendus par le gouvernement et les directions syndicales.
Nous sommes donc partout en France et même dans le monde, des centaines de milliers de jeunes et de salariés à construire cette perspective avec une volonté claire de faire reculer le gouvernement mais aussi d’aller plus loin pour en finir avec avec cette société. Pour cela, il faudra une contre-offensive général des jeunes et du monde du travail. Un mouvement d’ampleur qui mettra à bas ce monde, ses institutions, ses dirigeants et leurs lois. Mais cela s’organise, se prépare et se défend. Pour nous, il faut chercher à regrouper tous ceux qui veulent en finir avec cette société, être aussi bien organisé que ceux qui s’opposeront à cette perspective et chercheront par tous les moyens à nous faire taire ou limiter la contestation.
C’est pour cela que nous organisons les trois jours pour changer le monde, un week-end de discussion et de débat autour de la nécessité d’en finir avec cette société et de dessiner la voie d’un autre monde.