Jusqu’aux vacances de la zone C, la grève des profs s’étendait dans les bahuts du 93 et commençait à toucher le reste de la région parisienne. A Pau, ce sont les lycéens qui bloquaient leurs établissements. Contrairement à ce qui ressort dans les médias, ce mouvement n’a pas été provoqué par les actes de violences dans le 94. C’est une lutte contre la réforme Chatel, les suppressions de postes et la réforme du recrutement des enseignants.

Toujours contre la réforme Chatel

La réforme Chatel sert à adapter l’Éducation au manque de postes avec les 80 000 suppressions en cours. Mais c’est plus que ça. Elle va faire baisser la qualité de nos diplômes et les rendre individuels pour qu’ils ne puissent plus garantir les mêmes droits à tout le monde. On aura chacun son bac, donc on sera seul face à l’administration d’une fac pour y accéder ou face à un patron pour négocier un salaire. Cette réforme est dans la continuité de celle du bac pro : désormais, il se passe en trois ans au lieu de quatre et le diplôme intermédiaire, le BEP, a disparu. Les collégiens qui voudraient s’orienter vers un cycle court de deux ans auront le choix entre des CAP – jusqu’à ce qu’ils disparaissent – ou l’arrêt des études… On ira se faire exploiter dans l’entreprise, avec des conditions d’apprentissage où on perçoit 25% du SMIC en faisant le même travail et les mêmes heures que les autres salariés !

La grève s’étend

Avec les vacances de la zone C (région parisienne et académie de Bordeaux), le relais a été pris par la zone B. Dans la Somme (académie d’Amiens), les écoles se sont mobilisées le 26 février pour le rétablissement des 50 classes menacées de fermeture. Dans l’académie d’Aix-Marseille, une vingtaine d’établissements est déjà dans l’action, avec par exemple 100% de grévistes au lycée pro de l’Estaque, en grève reconductible depuis le 26. Au lycée Pagnol de Marseille, les lycéens bloquent le bahut. Et au collège des Caillols, ce sont les parents qui l’ont fait ! Des bahuts sont en grève reconductible à Montbéliard (lycée Viette), dans l’académie d’Amiens, dans celle de Limoge, dans les Hautes-Alpes ; elle est envisagée dans des bahuts de Lille (à partir du 8 mars au lycée Fénelon qui a déjà eu 100% de grévistes le 25 février) ou au collège de Veynes (Hautes-Alpes).

Il faut un mouvement réunissant tout le monde. Au lycée pro Monet de Vitrolles, les profs ont diffusé un tract aux lycéens, et ils réfléchissent à un boycott du bac blanc. Un peu partout, des réunions d’information ont lieu entre les enseignants, les élèves et les parents, comme au lycée Langevin de Suresnes (92) le 11 mars prochain. Des « nuits des lycées » sont organisées, comme à Rennes le 10 mars, où tout le monde sera invité pendant une soirée pour discuter et analyser la réforme et ses conséquences.

Préparons le 12 mars !

La prochaine journée de mobilisation nationale aura lieu vendredi 12 mars, quand toutes les zones seront rentrées. Dès cette semaine, il faut diffuser, étendre et amplifier la grève partout, pour que cette date ne soit pas une simple journée de mobilisation, mais le début d’une grève qui ira jusqu’au bout contre Chatel et sa politique !

VENDREDI 12 MARS
JOURNÉE NATIONALE DE GRÈVE ET DE MANIFESTATION

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Victoire pour Mohamed Abourar !

Le 92 est un peu le labo de Sarko. C’est dans ce fief qu’il a élaboré ses réseaux et sa politique : expulsion des populations pauvres vers la périphérie ou d’autres départements, mesures sécuritaires, aménagement du territoire dans l’intérêt des grandes entreprises et des classes aisées (avec les réseaux qui mènent à La Défense)…

Les expulsions de sans-papiers sont aussi courantes que sur le reste du territoire, mais elles se font de manière plus « prudente ». Seuls trois lycéens ont été expulsés. La première était Suzilène, Cap-verdienne scolarisée au lycée pro Valmy à Colombes, expulsée en octobre 2006 et revenue en France en février 2007. Le deuxième était Taoufik, scolarisé à Louis Girard à Malakoff, expulsé vers le Maroc en août 2008 et revenu en avril 2009. Face à la mobilisation de leurs camarades, de leurs profs, des parents d’élèves la Préfecture semblait avoir renoncé à expulser les lycéens sans-papiers.

Mais un troisième cas est survenu, celui de Mohamed Abourar, Marocain, lycéen à Valmy, expulsé le 12 janvier 2010… Il y avait donc un triple enjeu à gagner son retour. D’abord pour lui, pour qu’il puisse finir ses études et rejoindre sa famille, ses amis, la vie qu’il a construire depuis son arrivée à l’âge de 13 ans. Ensuite, pour définitivement décourager l’État d’en expulser d’autres. Enfin, pour que cette victoire en entraîne d’autres : pour que, dans le sillage de la victoire de Mohamed, d’autres sans-papiers sortent de l’ombre et se battent pour leur régularisation. Grâce à une mobilisation sans faille, Mohamed est revenu en France le 27 février. Il faut célébrer cette victoire, en affirmant que nous continuerons la lutte pour la régularisation de tous les sans-papiers !

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Le 8 Mars c’est quoi ?

La Journée Internationale pour les droits des femmes aura lieu cette année en pleine crise du capitalisme et d’attaques libérales. Et depuis le début de la crise ce sont toujours les mêmes qui trinquent, les femmes sont particulièrement touchées par la précarité : elles occupent 80% des temps partiels et touchent 24% de moins que les hommes à travail égal !

De plus les acquis sociaux, arrachés par les luttes féministes sont clairement attaqués. En effet, au nom de la rentabilité Bachelot continue sa réforme de démantèlement du service public de la santé et cette année, ce sont 3 centres IVG (interruption volontaire de grossesse) en Ile de France qui ont déjà été fermés. Les budgets des Plannings Familiaux, lieux d’accueil, de prévention et de soins notamment pour les jeunes femmes, sont également menacés. Face à ces attaques notre génération doit s’organiser pour défendre ses acquis et faire de nouvelles conquêtes. Le 8 mars doit être une journée de lutte pour les droits des femmes et contre les attaques du gouvernement. Le 8 mars tous et toutes dans la rue ! Victoire pour Mohamed Abourar !

Manif lundi 8 mars 18h30 métro Nation

Au quotidien le NPA défend les intérêts des jeunes et des travailleurs !Plus que jamais nous devons populariser ce message : tout changer, rien lacher !Meeting du NPA à 20h salle de la mutualité 24 ru St-Victor avec Olivier Besancenot