Le Poing Levé – n°21 – 15 mars 2010 – Bac pro en contrôle continu : un pas de plus dans les attaques !
Après avoir fait baisser leurs contenus en les passant de 4 à 3 ans, après avoir supprimé les BEP, le gouvernement prévoit de faire passer tous les bac pro en contrôle continu.
Maintien des diplômes nationaux !
Si la réforme s’applique, seules les épreuves de français et d’histoire-géo seront passées en fin d’année et seront les mêmes pour tout le monde. Les autres épreuves seront passées tout au long de l’année : elles seront différentes selon le prof qu’on a. Il n’y aura plus d’épreuve nationale et anonyme. Les lycéens devront se débrouiller avec leur diplôme qui ne sera plus une garantie nationale sur le marché du travail. C’est l’attaque ultime portée contre les bac pro. La réforme s’applique déjà cette année dans les centres de formation et d’apprentis (CFA) : non content d’offrir une main d’oeuvre sous-payée au patronat, le gouvernement détruit les diplômes pour que nous soyons toute notre vie précaires !
Demain, les bac généraux et technologiques ?
Les lycées pro sont un laboratoire pour toute l’Éducation. La réforme Chatel suit cette politique. Elle va, elle aussi, diminuer les contenus des diplômes. L’organisation des classes de secondes pour la rentrée prochaine est catastrophique. Les classes seront surchargées, non seulement à cause des suppressions de postes, mais aussi à cause de la réforme elle-même.
Les classes seront regroupées pour les enseignements d’exploration obligatoires, les « groupes de compétences et de niveaux » en langues ou les heures dites « personnalisées ». On se retrouvera avec un nombre d’élèves digne de celui d’un amphi à l’université ! Comment progresser dans ces conditions ?
Alors que l’Éducation manque cruellement de postes de remplaçants, Chatel propose d’appeler des « jeunes retraités de l’Éducation nationale », des « étudiants en cours de formation ou juste diplômés » et de « faire appel à des remplacements interacadémiques »… Il reconnaît qu’il y a un problème, mais il continue sa politique de destruction tout en proposant du bricolage, sans hésiter à détériorer les conditions de travail des enseignants et les conditions d’études des lycéens !
Dans la rue le 23 !
Le 12 mars, lycéens et enseignants étaient plus de 25000 à manifester partout en France, avec 50% de grève dans l’Éducation ! La mobilisation s’étend. Des mobilisations vont avoir lieu toute la semaine, avec des journées de grève et de manif le 16 et le 18 notamment, selon les régions.
Le 23 mars, tous les salariés seront en grève contre la réforme des retraites. Cette date est un point d’appui pour lancer un grand mouvement général. Nous n’avons pas à bosser plus longtemps pour toucher toujours moins d’argent ! Nous n’avons pas à payer pour les exonérations de cotisations patronales et le chômage de masse, les vraies causes des problèmes dans les caisses des retraites ! Sarkozy a dit qu’après cette année, il ne ferait plus de grande « réforme », autrement dit de grande attaque… Imposons lui d’arrêter plus tôt !
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Profs et lycéens : c’est tous ensemble qu’il faut lutter, c’est tous ensemble qu’on va gagner !
Le printemps arrive et c’est maintenant qu’il faut agir. Les profs et les lycéens commencent à se mettre en ordre de bataille un peu partout. Nous devons nous donner les moyens de lutter efficacement, c’est-à-dire construire un rapport de force favorable, par un mouvement de masse et d’ensemble, assez fort pour contraindre le gouvernement à reculer sur ses mesures. En 2006, c’est plusieurs millions de personnes dans la rue, plusieurs jours de suite, qui ont obligé le pouvoir à abandonner son CPE.
Nous devons tenir sur la durée en luttant tous ensembles, profs et lycéens, dans l’objectif de gagner. Nous avons des intérêts en commun à être face aux projets Sarkozy-Chatel, et cela doit nous réunir dans la rue. Les profs ne vont certainement pas lâcher l’affaire, mais c’est aussi à nous, lycéens, de les entraîner à se bouger et non pas seulement rester à la traîne. Franchir ce cap passe par une réelle organisation des lycéens. Sur chaque lycée, discutons des attaques et préparons nombreux les journées d’action. Dans chaque région ou grandes villes, structurons nous pour frapper tous ensemble au même endroit au même moment avec des revendications communes.
La balle est dans notre camp, profs et lycéens, tous ensemble c’est possible, mais il ne faut rien lâcher. Le 23 mars, la journée interprofessionnelle de défense de la retraite, doit être le point de départ d’une convergence durable de nos luttes. Construisons un printemps social sur nos lycées pour faire subir une réelle défaite au gouvernement.
Pour la régularisation de tous les lycéens sans papiers !
Imposer une identité nationale n’est pas juste une question idéologique mais du concret avec les expulsions de lycéens sans papiers. Dans le 13éme ils sont au moins 3 à avoir recu une OQTF (obligation de quitter le territoire français). Cela signifie que ces jeunes sont susceptibles de se faire expulser du jour au lendemain. C’est à dire de se faire renvoyer du jour au lendemain dans un pays qu’ils ne connaissent pas ou peu et surtout qu’ils ont choisi de quitter.
Qu’ils aient décider de le quitter par nécessité ou par choix ces lycéens étudient en France, vont y travailler plus tard et donc contribuer à y créer des richesses. Il n’y a donc aucune raison qu’ils soient expulsés. Le gouvernement ne l’entendant pas de cette oreille, il faut donc se mobiliser en prenant exemple sur la grève des travailleurs sans papiers qui dure maintenant depuis six mois. Si l’ensemble des jeunes et des travailleurs faisaient de même, les capitalistes feraient moins les malins.
QUI SOMMES NOUS ?
Jeunes du Nouveau Parti Anticapitaliste, nous sommes lycéens, étudiants, jeunes travailleurs, avec ou sans emploi. Nous construisons un nouveau parti pour résister à Sarkozy et au MEDEF, lutter contre ceux qui exploitent, précarisent, détruisent l’environnement. Un parti qui permette d’en finir avec le capitalisme, le racisme, le sexisme… Un parti qui défende un projet de transformation révolutionnaire de la société, pour une rupture radicale avec ce système dont nous n’avons rien à attendre.
La société capitaliste est à bout de souffle. Les gouvernements successifs remettent en cause l’ensemble de nos acquis sociaux et démocratiques. Le patronat licencie à tour de bras. Les services publics sont sacrifiés. Nos conditions de vie se dégradent. Face à ces attaques, la gauche institutionnelle ne résiste pas. Quand elle se trouve au pouvoir, elle mène des politiques qui tournent le dos aux aspirations populaires. Nous avons besoin d’une gauche de combat, fière de ses couleurs, qui n’a pas peur de s’affronter à une minorité d’actionnaires qui détient la majorité des richesses.
Nous luttons pour une société débarrassée de toute exploitation et oppression, pour le socialisme du 21ème siècle, autogéré, démocratique. Cette société se construira par une transformation révolutionnaire, par une rupture avec un système dans lequel une minorité soumet la société à ses intérêts égoïstes.
Cette rupture naîtra des luttes de tous les exploités et de tous les opprimés, des salariés, des chômeurs, des jeunes, des femmes, des immigrés, des lesbiennes, gays, bi, trans et intersexes, des peuples opprimés… En bref, de celles et ceux qui n’ont rien d’autre à perdre que leurs chaînes !
Pour gagner, il faut lutter dans l’unité, s’organiser démocratiquement, et ne compter que sur nos propres forces !