Le Poing Levé – n°22 – 29 mars 2010 – 800 000 dans la rue… On remet ça ?
La journée de grève et de manifestation du 23 mars a été un succès avec plus de 800 000 personnes dans les rues : travailleurs du public et du privé, chômeurs, étudiants, lycéens… Nous avons tous des raisons de nous mobiliser contre la politique de Sarkozy !
Ils cassent notre avenir…
Les profs s’organisent contre l’application de la réforme à la rentrée. Avec les « modules d’exploration », les classes seront regroupées pour des cours d’une heure et demi qui ne permettront pas de découvrir les nouvelles matières. Les programmes seront vidés de tout contenu. Seuls ceux qui peuvent se payer des cours privés pourront apprendre quelque chose !
En langues, on n’apprendra séparément des « compétences » : lire, écrire, parler, comprendre. Comme si ça n’était pas lié ! Seuls ceux qui pourront faire des voyages linguistiques s’en sortiront. D’ailleurs, ce sera inscrit sur leur « livret de compétences », sorte d’annexe au diplôme, qui dira ce qu’on a fait en plus du socle commun de connaissance. Il n’y aura plus un bac national, mais des diplômes individualisés, chacun sera en concurrence pour avoir le meilleur parcours.
La casse du bac commence dès cette année et l’année prochaine dans les lycée pro, avec la mise en place du contrôle continu : plus d’épreuve nationale, mais des contrôles au long de l’année, donc différents d’un bahut à l’autre. Le bac obtenu ne sera plus la garantie des mêmes droits pour tous.
Cassons leurs politiques !
Le patronat ne veut pas de jeunes diplômés avec des qualifications, car elles donnent des droits aux salariés et leur permettent d’envisager de changer de boite ou de métier. Elles veulent des travailleurs avec des « compétences », c’est-à-dire formés à un seul boulot, à un seul poste, dans une seule entreprise. Elles peuvent ainsi leur mettre la pression pour qu’ils acceptent n’importe quelles conditions de travail et n’importe quel salaire. C’est le sens de toute la politique du gouvernement : des cadeaux aux plus riches, avec le sacrifice des conditions de vie des plus pauvres et de l’avenir et des jeunes.
Alors que la droite s’est pris une claque aux élections régionales, elle reconnaît sa défaite… En accentuant sa politique ! Sarko a même viré le ministre du travail Darcos pour faire passer plus facilement son allongement de la durée de cotisation pour les retraites ! Il l’avait déjà déplacé de l’Éducation nationale pour faire passer la réforme des lycées… Ca devient une maladie ! Mais quel que soit le ministre et quelles que soient les majorités dans les régions, la politique reste la même.
Le succès du 23 mars montre que nous sommes nombreux à refuser cette perspective. Nous ne voulons pas étudier pendant des années pour obtenir des diplômes sans valeur et enchaîner des emplois précaires et sous-payés jusqu’à 65 ans. Et nous ne faisons pas confiance aux élections pour mettre un frein à cette politique : seules nos luttes paieront !