
Le Poing Levé – n°24 – 5 mai 2010 – Pour nous faire payer la crise, les capitalistes s’organisent !
Pour nous faire payer la crise, les capitalistes s’organisent !
Les manifestations du 1er Mai ont rassemblé près de 350 000 personnes, avec le refus de la réforme des retraites comme mot d’ordre central. Les médias s’empressent de dire que la mobilisation n’a pas fait le plein. Mais il s’agit de la troisième plus grosse manif du 1er mai des années 2000, après celle de 2002 (quand Le Pen était au second tour de la présidentielle) et celle de l’an dernier, qui venait après les grandes grèves de janvier et mars.
C’est toujours la crise !
Cela dit, c’est vrai qu’il faut organiser une réponse plus élevée, si nous voulons avoir droit nous aussi à une retraite un jour !
Ce qui se passe en Grèce nous montre bien que la crise du capitalisme n’est pas terminée. Et ceux qui en paient la facture sont toujours les jeunes e les salariés. Un plan d’aide vient d’être adopté avec un prêt de 80 milliards d’euros des pays de l’Union Européenne et 30 milliards du Fonds monétaire international. Le but de cette aide est de permettre à la Grèce de rembourser sa dette, c’est-à-dire de continuer à payer les intérêts aux banques !
Ce n’est pas un geste de solidarité des gouvernements européens, sinon, il n’y aurait pas un taux d’intérêt de 5% ! Surtout, ils espèrent repousser un nouveau soubresaut de la crise qui les toucherait également si la Grèce cessait de rembourser les banques.
L’Europe au service des plus riches
Ce plan d’aides est aussi le prétexte pour mener les pires politiques régressives contre les droits de la majorité de la population grecque. Le plan d’austérité adopté prévoit la baisse des salaires et des primes pour les fonctionnaires, la hausse de la TVA, le recul de l’âge légal du départ à la retraite, qui passerait de 60 à 65 ans, et l’augmentation de la durée de cotisation de 37 à 40 annuités. Pour le gouvernement grec, le bon moment pour enfin mettre la tête sous l’eau à un peuple qui s’est illustré par ses résistances ces dernières années et qui continue de prouver sa combativité en manifestant à plus de 200 000 à Athènes mercredi 5 mai !
Tous les jeunes et les salariés d’Europe peuvent craindre de subir des mesures similaires. A l’UMP, Jean-François Copé s’est empressé de dénoncer le système de retraites grec pour justifier la nécessité de le réformer… En France !
Solidarité internationale !
L’Union européenne a toujours mené des politiques de privatisations des services publics et d’agression contre les salaires et les conditions de travail. Elle mène aussi une politique impérialiste pour dominer le monde et imposer ses lois aux plus pauvres.
Du 14 au 18 mai, les gouvernements de l’UE se réuniront à Madrid avec ceux des pays d’Amérique latine et des Caraïbes… Les peuples ce cette région sont bien placés pour savoir à quel point les politiques libérales sont terribles… La catastrophe en Haïti en décembre dernier s’est chargé de nous le rappeler : les pays qui sont soumis à ces politiques sont plus fragiles, car leur argent va plutôt aux banques et aux pays riches qu’aux besoins de la population. Dans des pays avec de vrai services publics et une vraie indépendance nationale, un tel tremblement de terre n’aurait pas fait autant de victimes.
Ce n’est pas à nous de payer la crise des capitalistes, mais à eux-mêmes, et à eux seuls ! Le week-end des 15 et 16 mai, nous serons des dizaines de milliers, de toute l’Europe et d’Amérique latine à manifester pour le dire tous ensemble et apprendre les uns des autres de nos luttes respectives.
C’est à l’échelle planétaire que le capitalisme s’organise… C’est à l’échelle planétaire que nous affirmons qu’un autre monde est possible !
