
Nantes Université : mise au pas de la contestation et répression
Article du N°42 de Révolutionnaires (2 octobre 2025)
Où est l’éducation ?
Le gouvernement est démissionnaire, mais cela n’empêche pas la collaboration harmonieuse entre ministères de l’Intérieur et de l’Enseignement supérieur. À Nantes, ils inventent l’université casquée et bottée !
Rassemblements interdits et bâillon sur les revendications
Premier indice du tour de vis sécuritaire : un projet de modification du règlement intérieur qui s’en prend aux libertés d’expression et de réunion vient d’être présenté par la présidence de l’université. S’il était adopté, des poursuites disciplinaires pourraient être engagées contre des étudiants ou membres du personnel participant à un rassemblement « non autorisé » sur le campus ou qui « porter[aient] atteinte à la réputation de l’établissement ». Dans le viseur : les AG d’étudiants mobilisés et les syndicalistes et salariés de l’université critiquant la politique menée par la direction.
Lock-out et intimidations
Anticipant le vote du nouveau règlement, la présidence joint le geste à la parole lundi 22 septembre : pas moins de dix camions de CRS sont alors mobilisés pour déloger quelques dizaines de personnes participant à la réunion d’un collectif militant autonome.
Rebelote le lendemain midi, format XXL : tous les bâtiments sont vidés, plus d’un millier d’étudiants évacués, et la fac fermée pour le reste de la journée, au prétexte fallacieux d’un risque imminent d’intrusion violente dans les bâtiments. En réalité, un petit groupe, en marge d’une AG étudiante, avait envahi quelques minutes un bâtiment administratif, tagué la porte du bureau du responsable sécurité et renversé du matériel de bureau…
Conférence de presse sous bonne garde policière
Quelques heures plus tard, toute honte bue, la présidente de l’université tient une conférence de presse dans un campus désert, sous protection policière. Le soutien du gouvernement est immédiat : Philippe Baptiste, ministre démissionnaire de l’Enseignement supérieur, dénonce le « saccage du campus ». Rien que cela !
Ces dernières années, de nombreuses mobilisations étudiantes ont secoué les universités. Celles-ci ne sont pas au goût du patronat et le gouvernement renforce préventivement son arsenal répressif, à travers les règlements intérieurs mais aussi à travers la dernière loi « Contre l’antisémitisme » (sic) qui crée de nouvelles structures administratives chargées de sanctionner les étudiants.
Dans les rues, les universités et les entreprises, la mobilisation est à l’ordre du jour contre celles et ceux qui rêvent d’une société où règne l’ordre des casernes. Ne les laissons pas faire !
Correspondant