

Ni chair à patrons, ni chair à canon. Non à la militarisation de la jeunesse !
Edito du NPA Jeunes Révolutionnaires du 2 décembre 2025
Macron a annoncé vendredi 28 novembre vouloir mettre en place un service « purement militaire », qui pourrait entrer en vigueur dès l’été prochain. Après le Service National Universel (SNU), voilà une nouvelle tentative de mettre la jeunesse au pas et de propager leur discours militariste ambiant.
Fermer les portes des facs, ouvrir celles de l’armée
Alors que Parcoursup, l’augmentation des frais d’inscriptions pour les étudiants étrangers et les coupes budgétaires dans les facs réduisent le nombre de places, le gouvernement dit en substance aux enfants des classes populaires : ça suffit les études ! Tout le monde au boulot, et le plus tôt possible s’il vous plaît !
Mais en parallèle, le SNU – et maintenant le nouveau service militaire volontaire – ouvrent leurs portes en grand. La police, la gendarmerie et l’armée, voilà de beaux plans de carrière pour les jeunes des classes populaires ! T’as pas de place à la fac ? T’inquiète pas, on a besoin de bras et de corps pour défendre l’État français !
De quoi l’armée est-elle le nom ?
Certains tentent de nous vendre le service militaire comme s’il permettait de faire du « brassage social », voire « d’aider » les jeunes en difficulté en les encadrant. Ainsi, Fabien Roussel (PCF) défend un service militaire qui permet de « brasser les catégories sociales ». Comme si, dans les garnisons, les fils de bourges étaient à la même enseigne que les autres. Mais faire l’école des officiers de Saint-Cyr n’ouvre pas les mêmes portes que pour les enfants de prolos qu’ils auront sous leurs ordres. D’ailleurs au temps du service militaire aussi, le service national était une école de la hiérarchie !
On nous veut patriotiques, prêts à défendre « la patrie » ou la « liberté », mais qu’est ce que ça veut dire ? Et pour nous protéger de qui et de quoi ? On nous parle du méchant Poutine et de l’horrible Trump, mais où sont déployées les troupes françaises dans le monde ? En Kanaky et à Mayotte pour maintenir l’ordre colonial, détruire des bidonvilles et tirer à balle réelle sur des jeunes de notre âge, qui demandent leur indépendance. En Côte d’Ivoire ou au Mali, pour défendre les ports et les usines de Vinci et Total Energie. Aller se faire trouer la peau pour défendre les intérêts de Bolloré, en tirant sur des civils quand ils manifestent contre la Françafrique et son ordre impérialiste pourri, non merci !
Ni patrie ni patrons !
Nos ennemis ne sont pas les jeunes enrôlés de force dans l’armée du dictateur Poutine, nos principaux ennemis sont dans notre propre pays. Ils siègent aux conseils d’administration des grandes entreprises et pour eux, l’argent n’a pas d’odeur, pas de frontières ni de nation, et n’a surtout pas été gagné à la sueur de leur front. Ils ferment des usines comme on ferme la porte d’un frigo, et mettent des milliers de travailleurs à la rue du jour au lendemain. Ils répandent un racisme crasse dans les médias qu’ils possèdent, pour nous diviser, nous qui pourrions être leurs fossoyeurs.
Les annonces de Macron s’ajoutent à celle du chef des armées Mandon où il déclarait qu’il fallait se préparer à « perdre nos enfants ». Histoire de préparer les esprits à des conflits militaires où ils demanderont à la jeunesse d’y prendre part. Il faut le refuser ! Et se préparer dès maintenant à construire des mobilisations d’ampleur contre leur politique impérialiste et antisociale ! Nous n’avons rien à attendre d’eux, ni des milliardaires qui leurs donnent des ordres. C’est contre eux que nous devons nous défendre. Qu’ils se méfient, car comme l’affirme le troisième couplet de l’Internationale « S’ils s’obstinent ces cannibales / À faire de nous des héros / Ils sauront bientôt que nos balles / Sont pour nos propres généraux. »
