Non au tri social de Parcoursup ! Fac ouverte aux enfants d’ouvriers !
C’est dans une ambiance lourde, de stress, que les premiers résultats de Parcoursup sont tombés. Au 1er juin, sur 917 000 candidat-e-s, 317 000 sont sans réponse ! L’accès aux études supérieures est de plus en plus entravé par les plateformes du type Parcoursup. Exigeons leur retrait immédiat !
Avec la sélection, le privé se frotte les mains
Alors que le nombre d’étudiant-e-s augmente d’année en année, le gouvernement refuse catégoriquement d’augmenter le budget de l’enseignement supérieur. Au lieu de mettre les moyens humains et matériels existants pour améliorer les conditions d’étude et créer des places, celui-ci fait le choix conscient de trier les élèves et en particulier dans les filières les plus demandées. En 2022, à la clôture de Parcoursup, 295 000 candidats n’ont pas eu d’affectation ! Le gouvernement a aussi durci la sélection en Master en créant «MonMaster» une plateforme unique pour toutes les candidatures en M1. En limitant le nombre de vœux et en réduisant les délais, celle-ci renforce la sélection. Les grands gagnants de cette sélection se sont les patrons de l’enseignement privé. En effet, sans solutions, de nombreux candidat-e-s se tournent vers le privé. En un an, le privé a vu ses effectifs globaux augmenter de plus de 10%. Aujourd’hui, les écoles du privé accueillent 24,8% de l’enseignement supérieur, soit le double d’il y a 20 ans ! Ces écoles, avec une ironie non dissimulée, osent faire leur publicité en vantant « la sérénité » de leur inscription opposée au stress de Parcoursup.
On ne sera pas de la chair à patron !
Si le gouvernement mène cette politique c’est pour répondre aux besoins du grand patronat. Dans les années 1950 à 1980, le besoin des entreprises en cadres, ingénieur-e-s et technicien-ne-s a poussé le gouvernement à ouvrir les portes des universités qui étaient jusque-là réservées aux couches sociales les plus aisées. Mais aujourd’hui la situation a changé, le taux de chômage a augmenté, le nombre de diplômes à explosé et le patronat ne voit plus l’intérêt de former autant de monde. Le patronat veut donc pousser nombreux de ces jeunes directement vers le salariat ou vers les formation «professionnalisante» ou sous prétexte de «formation» on fait bosser des jeunes avec des statuts «d’apprenti» ou «stagiaires» avec des salaires nuls (voir aucun) et peu de droits. Ce sont donc les jeunes issues de la classe ouvrière et de l’immigration qui se retrouvent à être refusés à l’université.
Facs ouverte à tous et toutes !
Débarrassée de ce système capitaliste, de toutes formes d’exploitation et d’oppression, l’université pourrait être un lieu d’émancipation et de politisation afin que la culture et la science soient accessibles à tous et à toutes. Que ce soit face au tri généralisé des étudiant-e-s, ou face à toutes les attaques du patronat et de leurs chiens de garde, on ne peut rien attendre du gouvernement ou de ses institutions, nous devons prendre nos affaires en mains. Des syndicats et collectifs de sans-facs recensent les jeunes refusés et arrivent, par la lutte, à arracher des inscriptions. Cela montre que c’est possible de contester cette sélection ! Inspirons-nous pour construire un mouvement dans les universités contre la mainmise du patronat dans les universités, pour le droit d’étudier et des moyens ! On ne le répétera jamais assez, étudier est un droit, pas un privilège ! Facs ouvertes aux enfants d’ouvrier•e•s et/ou issus de l’immigration !