PAYS BASQUE : Euskal Herria libre !
Le Pays basque (Euskadi ou Euskal Herria) est une nation méprisée et niée depuis longtemps. Du coté nord, l’Iparralde, les Basques revendiquent, depuis la Révolution française, la reconnaissance institutionnelle des trois provinces basques. Du côté sud, l’Hegoalde, la négation nationale est plus récente et date principalement du franquisme (1939-1975). Le mépris et la répression sont les éléments centraux pour comprendre la notion d’indépendantisme, le besoin de reconnaissance d’un peuple, de sa culture, de sa langue et de son territoire.
Une répression historique
La répression exercée par le régime militaire de Franco en Euskadi était caractérisée par la négation de son identité et l’interdiction de l’usage de sa langue (euskera) et de tout les symboles se référant à l’histoire et aux combats de son peuple. Si la constitution espagnole de 1978 officialise la langue et un statut d’autonomie qui pouvait satisfaire la bourgeoisie de Euskal Herria, la majorité du peuple basque allait voter contre cette constitution qui excluait la Navarre de son territoire historique.
La constitution était le fruit du consensus entre la social-démocratie (PSOE), le parti communiste espagnol (PCE) et les héritiers de la droite franquiste avec à la tête du pays le roi Juan Carlos, désigné par Franco et garant de l’unité de la nation espagnole. La monarchie constitutionnelle a permis une continuité de la répression en Euskal Herria, que la jeunesse basque a en mémoire.
La naissance au même moment d’Herri Batasuna, parti politique indépendantiste et socialiste, marque la volonté du peuple basque d’apporter une réponse politique à la nouvelle situation. C’était sans compter avec l’assassinat de ses premiers élus au parlement de Madrid et avec la collaboration entre les sociale-démocraties de Felipe Gonzalez et celle de François Mitterrand pour mettre en place une organisation paramilitaire, le GAL, qui a assassiné plusieurs militants indépendantistes. Le nombre de prisonniers politiques n’a cessé d’augmenter.
De son côté le PNV (centre-droit nationaliste) offrait le soutien politique et social nécessaire à l’État espagnol pour sa contre-offensive policière.
Y ont fait suite la dispersion des prisonnier-e-s, les attaques incessantes contre Batasuna, la fermeture des organes de presses du mouvement indépendantiste, l’emprisonnement des journalistes et la diabolisation médiatique.
Liberté pour la gauche abertzale !
Depuis les années 90, la gauche indépendantiste (abertzale) réagit à la répression par une politique de construction et d’ouverture, dans une volonté de résolution du conflit. Elle affirme « la nécessité d’un processus démocratique national ouvert à tous les secteurs sociaux, culturels et politiques » afin de ne pas enfermer l’avenir d’ Euskal Herria dans l’éventuel résultat d’une négociation entre l’ETA et l’État espagnol. Malgré cela, celui-ci a systématiquement interdit toutes les formations politiques qui, de près ou de loin, pouvaient représenter une alternative démocratique et indépendantiste.
Pourtant, des organisations telles que LAB, syndicat lutte des classes, SEGI, organisation de jeunesse, se sont développées, mais aussi un courant unitaire capable de défendre l’éducation et la langue, favorable à l’autodétermination du peuple basque.
Aujourd’hui, il y a plus de 800 prisonniers politiques basques incarcérés en France et dans l’État espagnol. Fin novembre, 34 militant-e-s des différents mouvements de la jeunesse basque ont été arrêtés arbitrairement. Les partis politiques et les associations du mouvement indépendantistes sont systématiquement interdits. Ils ont du organiser un vote populaire pour protester contre l’invalidation partiale des listes électorales estimées « suspectes ». Leur principal porte-parole, Otegui, subit la loi anti-terroriste qui permet l’enfermement sans procédure préalable. Le droit d’expression est bafoué et l’autodétermination reste un combat à mener auprès des États Espagnol et Français.