Pour les droits des femmes, le 8 mars d’abord et tout le reste de l’année

Aux origines du 8 mars : la lutte !

C’est en 1910, lors de la deuxième conférence internationale des femmes socialistes que la décision fut prise, à l’initiative de Clara Zetkin, de célébrer chaque année une journée internationale des femmes. Le 8 mars 1917 (23 février du calendrier russe) eurent lieu à Petrograd des manifestations d’ouvrières que les bolchevicks ont désignées comme le premier jour de la révolution. Une nouvelle tradition est alors instaurée et la date reprise par la IIIe internationale.

Dans les années 1970, les féministes ont dénoncé la transformation de cette journée de luttes en « fête des femmes » avec le slogan « fêtée un jour, exploitée toute l’année », tout en manifestant régulièrement à cette date. En France, ce n’est qu’en 1982 qu’elle a été institutionnalisée. La journée internationale pour les droits des femmes n’est pas un folklore d’hystériques mais bien une journée de lutte et d’action féministe car les inégalités et l’oppression des femmes existent toujours. C’est un moment privilégié de mobilisation où il s’agit de rendre visibles des revendications pour les femmes toujours largement discriminées et dont les droits sont en recul.

8 mars 2010, un contexte particulier : la crise !

Et depuis le début ce sont les plus exposé- e-s à la précarité qui la payent sévèrement. Les femmes qui touchent encore en moyenne 30% de moins que les hommes à travail égal et qui occupent actuellement 80% des temps partiels sont les plus touchées par la crise. Elles sont également en première ligne de mire des attaques du gouvernement contre nos acquis, tous les services publics et nos retraites car en ce moment, ça sent mauvais la privatisation et les contre-réformes libérales.

Quand Bachelot lance sa nouvelle réforme à l’assaut du service public de santé, les droits des femmes sont attaqués : des dizaines de fermetures de centres IVG vont limiter le droit à l’avortement et mettent à mal le droit des femmes à disposer de leur corps. Le Planning Familial, espace de prévention et de soins privilégié pour les jeunes femmes est attaqué avec des baisses de budget et des fermetures.

Et quand le gouvernement fait mine de s’intéresser aux droits des femmes, il continue de mener une politique antisociale. La proposition parlementaire de loi contre les violences faites aux femmes vient vider de son contenu la proposition de loi-cadre faite par le Collectif National pour les Droits des Femmes en axant les mesures d’urgence sur le sécuritaire et le répressif au lieu de renforcer l’aspect social à travers les aides aux victimes de violences.

Ça pue le retour à l’ordre moral et réactionnaire, méfiez-vous !

Le gouvernement instrumentalise les discours féministes à des fins racistes dont la loi sur la burka dans le cadre du débat sur l’identité nationale est un des exemples.

Partout des manifestations ou des rassemblements se tiendront. Plus que jamais, il s’agit d’aller y exprimer notre refus d’un nouvel ordre réactionnaire, de s’y battre, entre autre, pour un véritable service public de la santé, de l’éducation, de la petite enfance et le respect du droit à l’IVG.

Enfin, ce 8 mars est aussi une première échéance dans la 3ème marche mondiale des femmes dont les initiatives rythmeront les mois à venir et à laquelle les jeunes du NPA participeront à travers la construction de groupe jeunes unitaires.