Pourquoi mobiliser pour les 30èmes Rencontres Internationales de Jeunes ?
Développer une compréhension internationale du système capitaliste et de la crise
Les RIJ font se rencontrer plus de 500 jeunes militants du monde entier : il n’existe pas de meilleur moyen que de rencontrer directement des militants et des jeunes d’autres pays pour se faire une vision précise de la situation actuelle et du système capitaliste. Par l’échange direct d’expériences, on apprend des choses qu’on ne peut pas savoir en lisant les journaux, même des journaux révolutionnaires.
La situation de crise actuelle du système capitaliste touche l’ensemble de la planète et l’offensive menée par les capitalistes s’abat sur les jeunes et les travailleurs du monde entier.
Les développements récents de la crise, la pluie de plans de rigueur et d’austérité, l’offensive guerrière menée partout par les impérialistes illustrent parfaitement la nécessité pour les capitalistes de reconfigurer l’ensemble du système à l’échelle internationale en faisant payer la facture aux travailleurs et aux peuples du monde. Les RIJ sont une semaine pour débattre et mieux comprendre la situation du monde aujourd’hui et le stade actuel du capitalisme.
Saisir les processus révolutionnaires en cours
Les révolutions en cours dans le monde arabe sont les premières révolutions en rapport avec la crise actuelle du système capitaliste. Elles éclatent dans des maillons faibles de la mondialisation capitaliste.
Combinant questions sociales et questions démocratiques les révolutions tunisienne et égyptienne ont provoqué une véritable onde de choc dans l’ensemble du monde arabe et au-delà : insurrection en Libye, soulèvements/révoltes au Soudan, en Jordanie, au Yémen, à Bahreïn…
L’issue des processus révolutionnaires en cours est encore incertaine. Dépourvus de véritable direction politique, ils opposent des forces favorables à la rupture révolutionnaire et des forces qui défendent la continuité avec le système et l’ordre établi.
Les révolutions en cours en Tunisie et en Egypte font une démonstration exemplaire aux yeux des jeunes et des salariés du monde entier : c’est possible de changer les choses par des mobilisations de masse, en ne comptant que sur nos propres forces. Tout cela donne une actualité supplémentaire au projet de renversement du capitalisme et de la construction d’un parti en ce sens.
Les RIJ seront l’occasion de se pencher plus avant sur les processus révolutionnaires en cours et d’en saisir les enjeux. La présence probable de camarades des pays concernés devrait également nous permettre d’apprendre énormément.
Se coordonner à l’échelle internationale
Nous faisons face à une domination, à un système qui est international. La compréhension de la lutte des classes à une échelle internationale avec la rencontre des militants issus de divers pays est une arme essentielle pour élaborer une stratégie internationale ou même nationale. Le camp permet ainsi de se rendre compte de la simultanéité et de la ressemblance des attaques dans les différents pays mais également de saisir les particularités des contextes nationaux ou régionaux.
Le partage des expériences permet l’élaboration d’une réponse commune aux attaques.
Depuis plusieurs années maintenant, des militants venus des pays capitalistes dépendants participent aux RIJ. Depuis 7 ans notamment, des camarades des Philippines viennent au camp et font partager leur expérience d’un pays où les militants révolutionnaires militent de manière clandestine, face à une présence militaire de leur gouvernement et de l’armée américaine et qui sont en ce moment même en état d’alerte face à l’éventualité de la mise en place de la loi martiale… Les RIJ nous font rencontrer des militants qui luttent dans des pays sous domination impérialiste selon les mêmes principes que nous. Cette année, nous allons tenter d’inviter des camarades du Mali, du Maroc, de Tunisie et peut-être d’Irak. Des camarades du Mexique et des Balkans devraient venir. Sans doute y aurat- il également des camarades issus des pays de l’Est tels que la Russie, l’Ukraine par exemple.
Les RIJ constituent la seule réunion internationale militante de la IVème Internationale. C’est aussi quasiment la seule échéance de ce type dans le monde. C’est également une semaine où nous pouvons tenir des réunions nationales des jeunes du NPA et où des militants de toutes les villes peuvent se rencontrer.
Un camp où nous appliquons nos idées
Dans ce camp international, nous nous efforçons de favoriser les échanges entre les délégations des différents pays : des rencontres interdélégations sont prévues dans le planning de la semaine et les contacts plus « informels » sont favorisés par l’organisation en commun des repas, des fêtes…
Une monnaie interne au camp est mise en place afin d’éliminer les inégalités de pouvoir d’achat entre pays. Elle porte un nom différent chaque année. Selon les niveaux de salaire des différents pays le taux de change entre la monnaie nationale et la monnaie du camp varie pour compenser les inégalités.
Il n’est évidemment pas possible de construire le socialisme dans un seul camping mais nous nous efforçons que le camp se rapproche malgré tout le plus possible de la société que nous voulons construire. Le camp est auto-géré (dans une certaine mesure) : les tâches de ménages, de protection du camp sont assurées par les participants, pour faire en sorte qu’elles soient prises en charges collectivement. Le camp est organisé de manière à tenter de bannir tout comportement chauvin, raciste, sexiste ou homophobe. Un espace femmes non mixte et un espace LGBT assurent une visibilité et une activité régulière tout le long du camp sur ces questions.
Les objectifs du camp cette année
Outre la compréhension de la crise et du système, l’un des enjeux majeurs du camp de cette année est de discuter de la stratégie révolutionnaire aujourd’hui et de la question de la construction de partis révolutionnaires capables de jouer un rôle dans une situation où les secousses politiques vont être de plus en plus importantes.
L’actualité de la révolution et les processus à l’oeuvre au Sud de la Méditerranée, l’évolution des situations en Amérique du Sud, le rejet massif des plans d’austérité en Europe et un peu partout dans le monde, les luttes de masse et les explosions sociales dans un certains nombre de pays ont remis au goût du jour le débat sur la stratégie révolutionnaire. Comment renverser le système capitaliste aujourd’hui ? Comment construire des partis suffisamment implanté pour pouvoir joué un rôle et qui puisse donner des perspectives révolutionnaires à l’heure où l’audience des réformistes est plus importantes et où l’extrême-droite se renforce rapidement en réussissant à capter une partie de la colère sociale. Cette question sera au coeur du camp de cette année. Cela pose également la question d’un programme de transition.
Cette année les RIJ seront également l’occasion de faire un état des lieux des expériences de construction des partis anticapitalistes dans les différents pays. Ces expériences sont très variées : Sinistra Critica en Italie, Izquierda Anticapitalista en Etat espagnol, le P-SOL au Brésil, la Red- Green Alliance au Danemark, le Bloc de Gauche au Portugal… Les difficultés du NPA ne sont pas propre à la France et la crise des organisations radicales est présente dans de nombreux pays européens.
La situation actuelle nécessite également de nouveaux débats : l’offensive guerrière menée à l’échelle internationale s’accentue dans le cadre de la crise du capitalisme : libye, Côte d’Ivoire, Palestine… Le rôle de l’impérialisme français en Afrique et dans le monde, et plus largement le rôle du colonialisme et du racisme dans le maintien du système seront largement discutés.
Formation et construction
Les RIJ sont l’occasion de prendre le temps de discuter. Tout d’abord pour comprendre la situation actuelle, apprendre des luttes passées et présentes, mais aussi réfléchir aux prochaines luttes et à la manière de les mener. C’est également un moment propice pour préparer la rentrée militante. Des formations sur des questions de fond, de théorie sont systématiquement mises en place avec des topos de qualité.
Les RIJ, c’est également une semaine avec les contacts, avec du temps pour les convaincre. Le camp donne les moyens de fournir une présentation complète du NPA, y compris le fait que le NPA entretient des liens avec une organisation internationale.
Renforcer le secteur jeune et préparer la rentrée
Le camp est aussi un moment privilégié pour préparer la rentrée et nous mettre en ordre de bataille à tous les niveaux. Si nous remplissons l’objectif de réunir autour de 150 jeunes, cela donne la possibilité de discuter à une échelle nationale, de renforcer les liens entre les villes et d’homogénéiser le secteur jeune, de lui donner une plus grande cohérence politique et une plus grande capacité d’intervention dans la lutte des classes.