Quelques exemples de répression massive
Mouvement lycéen de 2005
Alors que la loi Fillon sur les lycées est unanimement contestée, un fort mouvement s’engage. Le gouvernement n’en viendra à bout qu’à l’aide d’une répression jusqu’alors inédite pour un mouvement lycéen : plus de 200 arrestations, une vingtaine de procès, et une trentaine de mises en examen… La majorité des inculpés écope de peines avec sursis, un étudiant est condamné à deux mois ferme au Mans.
Novembre-décembre 2005
Suite à la mort de Bouna et Zyed, réfugiés dans un transformateur EDF alors qu’ils étaient poursuivis par la police, les quartiers de Clichy- sous-Bois s’enflamment, bientôt suivis dans toute la France. Au total, 2 921 arrestations, donc 400 la nuit du 7 novembre. L’état d’urgence est décrété, avec couvre-feu et une circulaire invite les parquets à « utiliser toutes les qualifications possibles pour poursuivre les infractions ». Les émeutiers arrêtés sont systématiquement jugés en comparution immédiate ; une centaine de mineurs est emprisonnée.
Mouvement anti-CPE de 2006
Le dernier grand mouvement victorieux en France a ébranlé la classe dirigeante en redonnant confiance au mouvement social. Pour briser cette confiance, l’État a franchi un cap : plus de 4000 arrestations, 3500 gardes à vue, 1270 personnes traduites devant la justice, 67 peines de prison ferme… La répression administrative dans les facs et les lycées est plus difficile à chiffrer, mais des dizaines d’exclusions temporaires ou définitives ont été prononcées contre des bloqueurs et des grévistes. A la Sorbonne, le recteur a même établi une « liste noire » d’étudiants qui n’ont pas pu rentrer dans leur fac à la reprise des cours !
Révolte de Villiers-le-Bel en 2007
Après la mort de Mohsin, 15 ans, et Laramy, 16 ans, renversés par une voiture de police en mini-moto, la révolte éclate pour que la lumière soit faite sur les évènements. Outre les arrestations sur le moment, trente-trois personnes sont arrêtées trois mois plus tard lors d’une opération policière aussi spectaculaire que musclée : près d’un millier de policiers sont déployés avec l’aide du RAID et de l’Office central de répression du banditisme pour envahir la cité et rafler les inculpés dans leurs appartements.
Les derniers mouvements
On a dénombré plusieurs dizaines d’arrestations durant le mouvement anti-LRU (2007) et les mouvements lycéen du printemps et de l’hiver 2008. Il aura fallu attendre mars 2010 pour que le policier qui a presque éborgné un lycéen de 16 ans en lui tirant dans l’oeil au flash-ball à Nantes en novembre 2007 soit mis en examen !
Mais ce sont surtout les interventions policières contre les blocages et les mesures disciplinaires dans les lycées qui se sont systématisées. L’État a appris des précédents mouvements et les attaque à la racine.
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Articles/formation d’avril 2010 au sujet de la répression et du sujet de l’insécurité