RÉFORME DES LYCÉES PRO : NON À UN AVENIR D’EXPLOITATION !

Macron, en déplacement à Saintes, entre deux casserolades, a détaillé sa dernière attaque pro-patronale : la réforme des lycées professionnels. L’objectif est clair : « mettre les filières au service de l’économie », a expliqué le ministre de l’Éducation nationale sur France Info le 5 mai. Autrement dit, « mettre les lycéens au service des patrons » !

Ainsi, il y aura des bureaux d’entreprises dans les lycées, et un tiers des nouvelles formations seront ouvertes en 2023 « sur la base des besoins exprimés par les entreprises partenaires des lycées ». Les heures de stages augmenteront aussi, passant de 6 à 12 semaines en terminale Bac Pro, pour ceux qui n’envisagent pas de faire un BTS après.

Tout cela se fera au détriment des enseignements généralistes, qui permettent pourtant de s’adapter aux postes qu’on pourra trouver plus tard. À quoi bon avoir suivi une formation hyperspécialisée dans les métiers du verre, par exemple, si l’entreprise locale demandeuse ferme ses portes demain ? Pour Macron et les patrons, au travailleur de se déplacer pour retrouver un travail adapté à sa formation et tant pis pour les liens que lui et sa famille avaient pu tisser « localement ».

Mais de toutes façons, combien de lycéens trouvent un stage qui leur permette vraiment d’apprendre et de se former dans leur filière ? Ainsi, un élève en systèmes numériques peut se retrouver… à trier du courrier à La Poste.

Pour tenter de rendre la réforme populaire, l’État prévoit de rémunérer les stages :
50, 75 ou 100 euros selon l’année en Bac Pro, 50 ou 75 euros selon l’année en CAP. Beaucoup penseront que c’est déjà ça de pris. Mais c’est l’Etat qui versera cette rémunération. Les patrons disposeront donc d’une main d’oeuvre totalement gratuite, payée par nos impôts et plus docile, puisque les stagiaires n’ont pas le droit de grève ! En réalité, Macron et Pap N’Diaye reconnaissent là que, dans la réalité, les stagiaires travaillent seuls dans bien des cas. Alors qu’ils sont supposés se former en présence permanente de leur tuteur.